Après bébé

Bah c’est pas le moral… et c’est fréquent après une naissance !

Durant la grossesse et même après l’accouchement, votre corps et donc celui de sa chérie est perçu comme déformé, vous avez mis un frein à votre sexualité, vous êtes dans l’état que Winnicott appelle la « préoccupation maternelle primaire », c'est-à-dire un état quasi psychotique, replié entièrement sur son bébéau dépend de toute autre chose. Il dure de quelques semaines à plusieurs mois entre la fin de la grossesse et le début de la vie de bébé.

Durant cette période, le père peut se sentir totalement délaissé, ce qui est toutà fait normal à ce moment. Il faut qu’il accepte cet état qui ne doitdurer qu’un temps, vous laisser entièrement vous préoccuper de votre bébédans les tous premiers débuts. Plus tard, sortie de cet état, vousréinvestirez la relation au père ainsi que votre sexualité.

Les premiers rapports sexuels peuvent être douloureux au début, suite à une épisiotomie mal cicatrisée peut-être, plus certainement suite à unecrainte inconsciente de souffrir, l’affectivité étant en plus complètementtournée vers le bébé. Il vous faudra ré-apprivoiser votre corps avecl’aide de votre compagnon. Vous pouvez aussi ne pas avoir envie d’avoir à nouveau des relations intimes suite à l’accouchement. Vous vous sentezalors plus mère qu’amante. Votre psychisme étant alors entièrement comblé,vous ne ressentez le besoin de rien d’autre. Patience, cela va revenir, ilfaut surtout en parler avec Doudou, quitte à vous faire aider parquelqu’un de l’extérieur (psychologue,…). Il faut aussi agencer votrepièce si possible de façon à ce que bébé ne se trouve pas a proximité du lit conjugal, afin de ne pas vous sentir observée ou entendue.

Mises à part les relations sexuelles, après l’accouchement vous pouvez vous sentir angoissée et épuisée face à votre bébé, complètement déprimée. Cephénomène s’appelle le baby blues. Il touche 85% des jeunes mamans. C’estune réaction post-natale qui survient entre le 3e et le 5e jour denaissance. La culpabilité s’ajoute en plus à la peur de ne pas être à lahauteur et aux idées noires alors qu’on est censée avoir tout pour êtreheureuse. Il s’agit d’un épisode de quelques jours à une semaine pour lamajorité des femmes.

Troisième changement important : la reprise du travail. Il vous faut tout d’abord, durant votre congé maternité, ne pascomplètement quitter la sphère du travail en vous tenant informée, detemps en temps par téléphone, des changements importants de votreentreprise. La reprise sera plus douce. Remotivez-vous pour aller auboulot et souvenez-vous combien vous l’appréciiez avant de le quitter, etfaites savoir à tout le monde et surtout au boss que vous êtes de retourprête à réattaquer. La séparation d’avec bébé doit se faire très progressivement quelque soit le mode de garde sélectionnée. Préparez-le à unéloignement temporaire avant d’y être obligée. Dernier point, neculpabilisez pas : en confiant votre bébé, c’est votre liberté que vousregagniez. Une maman plus heureuse : vous ne pensez pas que c’est ce qu’ilattend quand vous venez le chercher?

Et avec les autres enfants,comment ça va se passer ? Content ou pas content du bébé qui arrive, ilsvont forcément l’aimer. La question juste est de savoir comment gérer lajalousie, le principal fossé dans une fratrie. Alors, même si le petit dernier occupe une bonne partie de votre énergie, votre grand(e)aussi à ledroit à son câlin et de faire un peu le bébé pour qu’on s’occupe de lui,sans excès bien sûr mais ne lui en veuillez pas. Si vous lui assurez etlui prouvez que vous éprouvez autant d’amour pour chacun, leurs relationsseront bien meilleures entre eux, puis avec vous.

Sur ce je vous souhaite tout plein de courage (ce n’est pas de tout repos d’être maman !)et surtout beaucoup de bonheur…

Par Adeline M.