Relations familiales : mes mères me détruisent
jeunefille, 24 ans
Bonjour Morgane,
Je vais aller très rapidement pour vous expliquer la suite des évènements (ici la question précédente) et je m'en excuse, car il se peut que ce ne soit pas très clair ou précis. Si nécessaire je donnerais plus de détails en commentaires ou dans ma prochaine « question ».
Pour vous répondre, Morgane, avant les vacances de décembre, je crois même les vacances précédentes, il y eu un soir où mes mères s'étaient encore énervées pour peu, c'est alors que l'une (celle impatiente, intolérante, avec qui toutes mes douleurs se sont majoritairement crées, avec qui j'ai le plus souffert à me remettre en question car elle, du à son douloureux passé m'en a fait baver, celle qui devient un monstre de méchanceté et de manipulation et harcèlement morale) m'a une fois de plus posé la question à propos de mon médicament comme elle le fait sans relâche avec sans cesse ses insinuations, du mépris, un ton moqueur.
J'ai gardé mon calme, respiré, puis répondu avec agacement que oui j'avais pris mon traitement comme à chaque fois qu'elle me le demande depuis deux ans. Elle m'a dit de lui parler autrement alors qu'il faut arrêter au bout d'un moment, me parler avec ce ton aussi dédaigneux (je ne suis pas sûre d'utiliser le bon terme)… Et à partir du moment où elle m'a mis cette baffe, une petite partie de ce que j'ai gardé depuis toutes ces années est sorti, tandis qu'elle voulait me frapper et que mon autre mère (celle qui depuis toujours refuse de voir la situation ou en est incapable, car tellement attachée à son éducation inhumaine que l'enfant à tord, l’adulte parle et a raison peu importe les actes) essayant de faire des « efforts », selon elle, dit qu'il est normal qu'à mon age je ne sois peut-être pas bien dans mon corps. J'hallucine par moments de voir sa naïveté, elle a beau être médecin, elle est très clairement stupide et minable) s'était mise entre nous et était calme car elle ne se sentait pas concernée par ce que je disais, Pourtant elle l'était ! Les deux croient aujourd'hui que je ne pensais pas tout ça parce qu'elles ne sont pas en mesure de réaliser tout le mal qu'elles ont créé en moi.
Celle qui était énervée est partie, j'étais en larmes, je venais de hurler une petite partie de tout ce que j'avais à dire, mais c'était énorme à entendre pour elle, extrêmement douloureux car elle, a toujours voulu le meilleur pour moi et mon frère. Ses excès de rage, sa méchanceté sont dus à son passé, c'est sa souffrance qui parle, elle ne s'en souvient pas ou de façon déformé, mais si je lui disais qu'elle m'a fait vivre tout le contraire de ce qu'elle veut pour moi, ça lui ferait trop de mal.
L’autre est allée s'assoir, elle s’en fichait. Je suis partie par l’arrière de la maison, il devait être 20h30 . J'ai marché, je ne voulais plus jamais rentrer, j'aurais préférée crever de faim, aller a la DAS, ou je ne sais quoi mais jamais plus retourner avec de tels monstres ! C'est alors que j'ai prévenu deux amis, je continuais à marcher, j'ai eu au téléphone d'abord l'une pendant je ne sais combien de temps, je marchais, je pleurais, je parlais sans cesse, évidemment elle m'a dit d'aller à la gendarmerie, mais j'en avais rien à faire, ils n'auraient rien fait à part me ramener…et ça jamais ! Alors j'ai continué puis j'ai eu mon autre ami au téléphone, il essayait de me donner des conseils mais il était plus désemparé qu'autre chose, ça fait des années que c'est la même histoire, les gens me donnent sans cesse des conseils, mais j'ai toujours plus d'un train d'avance.
Si je ne sais pas quoi faire c'est parce que j'ai déja pratiquement tout essayé, mais je sais que quelque part, un jour, après des années d'efforts sans relâche et beaucoup de persévérance j'y arriverais. il devait être 23h et la mère de mon amie est venue me chercher et m'a proposé de venir chez elle, elle m'a dit qu'elle était obligée de prévenir mes parents et de demander leur accord. Nous sommes alors revenues chez moi.. ma mère qui était partie peu avant moi venait de rentrer après être allée chercher les policier.
Mes deux mères ont fait comme à leur habitude, raconter les choses comme elles veulent, L'une des pires torture est sûrement de les entendre raconter les choses à leur façon en me faisant passer pour la fautive, en disant que j'ai un probème ou que c'est parce que je suis pas bien dans ma peau ou parce que je suis un monstre ou encore le plus basique parce que je suis dans « ma crise d'ado » (pathétique). Ca je m'en contre fiche, mais le fait de me faire passer pour la fautive alors que depuis toutes ces années c'est moi qui trinque en silence pendant que elles m'inventent une vie qui n'est pas la mienne et peuvent aller se plaindre de moi partout puis me « vendre » et me valoriser pour rééquilibrer la chose, ça me met hors de moi ! Je sais que je devrais laisser dire, je sais que les gens ne sont pas naïfs et qu'en me connaissant bien ils savent comment sont mes parents. mais le fait qu'elle soient incapables d'être honnêtes, avec moi comme avec elles mêmes m'est insupportable.
Les policiers m'on interrogé séparément de mes parents. Ils ont eu l'air de me croire et d'être touchés, je ne sais pas s'ils ont pu voir la totalité de ma détresse qui perdure depuis des années, mais le lendemain ma mère « conflictuelle » (est comme cela que je la nommerais pour les différencier) m'a emmené chez des amis à eux très proches qu'elles connaissent depuis longtemps, qui habitent pas loin, et j'y suis restée plusieurs jours, j'ai alors pu tout leur dire, ils ont compris et nous avons discuté, ils ont bien vu que je n'étais pas stupide et que ma réflexion et ma remise en question durait depuis très longtemps, en fait je me dis que je n'ai pas étudié la psychologie, je l'ai vécu… douloureuse mais extrêmement enrichissante. Ma mère « aveugle » (celle qui ferme totalement les yeux sur tout ce qu'il se passe depuis toujours et qui continue encore aujourd'hui, lorsqu'elle est venue m'apporter des affaires,) était absolument normale, elle cache ce qu'elle ressent, la seule chose qui l'atteint c'est sa petite personne et ses parents.
Depuis avec mes mères ça va mieux mais pas tant que ça.. La relation à cessé de s'aggraver mais s'est uniquement stabilisé suite à ma fugue. Je vois toute les semaine un psy, le premier de la dizaine que j'ai vu dans ma vie à qui je dis enfin TOUT, puisqu'il n'a aucun contact avec mes mères.
Merci encore et à très bientôt.
Chère jeunefille,
Ce que tu vis est très douloureux, conflictuel et te fais énormément souffrir.
Et en même temps, je trouve que toute cette histoire t'aura permis au moins de trouver un lieu neutre, cautionné par tes mères, pour déposer tout ce que tu supportes et tout ce que tu as subi. Tout n'est pas parfait, il y aura encore des conflits. Cependant, cet espace intermédiaire te permettra d'y voir plus clair, d'être moins dans l'émotion mais plus dans le recul et le raisonnement.
Prévois tu de faire une ou plusieurs séances avec elles ? Comment allez vous prévenir les prochaines crises ?
L'idée d'un travail thérapeutique est de te permettre de digérer et d'accepter des situations difficiles, tout du moins de vivre avec. Tu pourras en plus y travailler un mode de communication qui permette des échanges sereins et constructifs.
Merci pour ces nouvelles.
Bon courage pour la suite.