question d'une lectrice
Comment aider ma soeur anorexique ?
iNana, 30 ans
Ma soeur a été diagnostiquée comme étant anorexique, elle est suivie médicalement et psychologiquement.
Mais comment lui parler de sa maladie sans qu‘elle ne se braque et que la discussion ne vire au cauchemar? Je ne vis pas avec elle je voudrais pouvoir l‘aider mais je me sens impuissante. Aidez moi.
réponse de l'experte
Justine
Experte Forme & Bien-être
La maladie mentale peut ravager une famille ; l’incompréhension, le doute, le rejet… tout ce qui peut provoquer conflits et éloignement sont alors réunis. Il est difficile de porter soi-même ce fardeau ou de connaître quelqu’un qui le porte, encore plus lorsqu’on se sent impuissant. Tu ne vis pas avec ta sœur, tu ne ressens donc pas au quotidien toute la souffrance qui se dégage d’elle, mais tu as quand même envie de l’aider, ce qui est très généreux de ta part. Cependant, elle est suivie, « médicalement et psychologiquement ». Elle n’est donc pas seule face à sa maladie, elle est prise en charge et c’est le meilleur facteur d’un pronostic favorable. Les spécialistes sont là pour l’aider, vérifier qu’elle ne met pas sa vie en jeu, l’écouter, la soulager, lui parler de sa maladie. C’est pourquoi je pense que la meilleure aide que tu ne puisses lui apporter est justement de ne pas lui en parler. L’anorexie est un processus vicieux qui accapare toutes les pensées. Son trouble, ses symptômes sont constamment dans sa tête, elle a donc besoin, pour se soulager, de parler d’autre chose, et surtout d’entendre les gens parler d’autre chose. Les professionnels se chargent d’elle, on attend donc de la part de sa famille un soutien psychologique plus intime, plus profond, moins orienté, et surtout rassurant (l’anorexie est une pathologie du narcissisme). L’idée n’est pas de nier la réalité mais de l’écarter un peu de sa vie, de votre relation à toutes les deux. Ne t’inquiète pas, quand la thérapie commencera à faire effet, elle pourra poser des mots sur ses maux, et vous arriverez peut-être à dénouer la chose. En attendant, patience…
Bon courage
Adeline M.
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