Chaque semaine, Coline Maisel, cinéphile et jeune productrice de cinéma, nous fait sa revue de presse ciné. Aujourd'hui, elle nous donne son avis sur "May in the summer" et "Kidon".
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« May in the summer », Cherien Dabis
Synopsis : Ecrivaine installée à New York, May retourne en Jordanie pour ses noces. Elle se heurte alors à sa mère qui, lui ayant donné une éducation chrétienne, désapprouve son mariage avec un musulman. La jeune femme conserve toutefois le soutien de ses deux sœurs.
Dans son premier film « Amerrika », la réalisatrice relatait l’exil de palestiniens vers les Etats-Unis. Ici, elle prend le chemin inverse.
« May in the summer » évoque le choc des cultures, la famille recomposée, les différentes religions, le fait d’être une « américaine » à Amman et de répondre en anglais à sa mère qui parle en arabe.
Une grande palette de sujets est abordée dans ce film au caractère autobiographique. Le scénario qui, de prime abord, paraît assez simple traite avec légèreté des sujets qui ne le sont pas.
Par ailleurs, les personnages des trois sœurs sont menées par des actrices (dont la réalisatrice qui endosse le rôle principal), très naturelles et pleines de vie.
Mention spéciale également à la mère, interprétée par Hiam Abbas, qui était déjà tellement émouvante dans le dernier film de Nadine Labaki « Et maintenant on va où ? », et qui incarne à nouveau de manière très forte un personnage complexe.
Le film n’a pas la puissance dramatique de « Et maintenant on va où » mais reste un beau film qui réussi à aborder les sujets qui fâchent avec une grande distance.
L’info indiscrète : Pendant plus d’un an, Cherien Dabis cherchait quelqu’un pour interpréter May. Tous ses amis la poussait à jouer elle-même le rôle. Une amie l’a alors convaincue de passer une audition pour son film, ce qu’elle a fait avec succès. Puis, elle a passé un autre casting où elle a à nouveau été choisie. Ainsi, cela l’a convaincue qu’elle pouvait se présenter devant les producteurs et le directeur de casting de son propre film. Pour eux, elle était le choix idéal. Cela n’a pas empêché qu’elle se réveille terrifiée tous les matins sur le tournage en se demandant s’il n’était pas trop tard pour refaire le casting.
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« Kidon », Emmanuel Naccache
Synopsis : 18 février 2010. Le monde entier découvre à la une des journaux les photos d’agents du Mossade israéliens pris en flagrant délit d’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, un responsable du Hamas palestinien. Contre toute attente, ce sont les dirigeants du Mossad qui sont les plus surpris par cette révélation, sachant avec certitude que les responsables de l’opération ne font pas partie de leurs rangs…
Tout est parti d’un article qu’a lu le réalisateur, relatant l’histoire d’une équipe du Mossad démasquée à Dubaï, avec toutes les manipulations et autres rebondissements que cela comporte.
Le film ressemble à un « Ocean’s eleven » à l’israélienne/française. Cette ressemblance est due au fait que « Kidon » s’inscrit dans le contexte politique tout en se jouant du système.
Le registre du film d’espionnage est un prétexte car même s’il est très documenté, il relève plutôt de la parodie visant à tourner en dérision le fonctionnement des services secrets.
C’est de cette manière que le réalisateur peut se frotter à un sujet comme celui-ci, avec lequel personne n’ose rire mais qu’il traite ici avec beaucoup de détachement et d’humour.
Emmanuel Naccache choisit de dévoiler petit à petit une intrigue à laquelle on ne s’attend pas du tout et qui nous tient en haleine autant qu’elle respire l’ironie.
Le film ne se prend pas au sérieux et c’est grâce à cette non-prétention, qu’il est possible de l’apprécier à sa juste valeur.
En plus, on sait que parmi vous nombreuses sont celles qui sont accros au beau et drôle Kev Adams…, qui pour une fois n'essaye pas juste de faire rire (Fiston, Soda…) ! Un tout nouveau genre dans l'action qui ne déplaira pas à ses fans.
L’info indiscrète : Le film a du se contenter d’un mince budget : pas de cascades ni d’explosions. Le réalisateur a tout misé sur les décors (notamment les locaux du Mossad qui sont très crédibles) et les effets spéciaux. C’était le défi que Emmanuelle Naccache voulait relever puisque généralement, les films dits d’espionnages sont de grosses productions hollywoodiennes.
Autres sorties ciné :
- « La Chambre bleue », Mathieu Amalric
- « Grace de Monaco », Olivier Dahan
- « Godzilla », Gareth Edwards
Par Coline Maisel (Magic Time Productions)
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A voir, à voir…
Il vaut mieux avoir des idées pour sortir "de" Paris cet été non ? ^^