Une autre vie, un autre moi : Second Life

Je suis née il y a seulement quatre jours et pourtant ! Je mesure 1m75, j’ai une poitrine démentielle, je suis blonde et je me nomme Avana Smith. Je vis dans un appart’ sur les Champs Elysées et j’ai reçu une dizaine de message d’amour. Une blague ? Non, un jeu : Second Life. Un jeu qui n’est autre qu’une vie, une vie qui n’est autre qu’un rêve. Dans Second Life je peux être qui je souhaite, de la brune boulotte à la rousse incendiaire en passant par la bombe anatomique. Mes fantasmes les plus fous sont matérialisés en millions de pixels.
Mon apparence terminée je peux commencer à vivre ma seconde vie. Car ici point de but si ce n’est de se balader à travers ce monde en 3D et discuter avec plus de 4 millions d’êtres connectés. Elle est bien belle ma Avana les fringues par contre laissent à désirer, et si je m’en achetais ? Tout comme dans la vrai vie les petits plus se payent et l’argent se gagne. J’ai été serveuse, pianiste, gogo danseuse … en fait je suis ce que je veux tant qu’on m’embauche. Pour y parvenir on se fait des amis, on t’chat, on se fabrique un réseau virtuel pour mieux vivre dans notre second univers. Je n’ai plus que trois cents Linden dollars (ndlr : monnaie locale) il faudrait faire quelque chose.
Parfois je rêve à faire fortune sur Second Life. Comme Anshe Chung qui en se lançant dans le biz’ de l’immobilier virtuel a amassé plus de 200 000 dollars bien réels. Avoir une seconde chance, réussir là où on a échoué, c’est aussi ça Second Life. Un moyen d’échapper à notre quotidien si morne, si carré, si normal ! Mais ce monde crée également des dérives. Le sexe sur Second Life est en effet de plus en plus présent. Il n’est pas surprenant de croiser au hasard des rues un slifer (ndlr : habitant du jeu) nu affichant un pénis démesuré. Sex shops, clubs échangistes, un monde non réel mais réaliste qui commence à devenir un poil pervers.
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