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Truc de nana a rencontré Irma

Ecrit par Sabrina Cicchini
le 8 octobre 2012

Irma n’est plus à présenter. Cette jeune camerounaise de 24 ans a eu la chance de réaliser son premier album Letter to the Lord grâce aux contributions des internautes à travers le label My Major Company.  Elle a depuis inondé nos radios. Alors qu’elle s’apprêtait à monter sur la scène du Festival FNAC Live, elle […]

Irma n’est plus à présenter. Cette jeune camerounaise de 24 ans a eu la chance de réaliser son premier album Letter to the Lord grâce aux contributions des internautes à travers le label My Major Company. 

Elle a depuis inondé nos radios. Alors qu’elle s’apprêtait à monter sur la scène du Festival FNAC Live, elle nous a reçues dans sa loge pour une interview toute en simplicité. 

TDN : Bonjour Irma. 

Irma : Bonjour Truc de nana.

TDN : ce soir tu te produis sur la scène du Festival FNAC Live. Par rapport aux autres artistes, tu as un parcours assez atypique. Après ton arrivée du Cameroun tu as poursuivi des études supérieures ?

Irma : oui à 15 ans je suis arrivée du Cameroun et j’ai été scolarisée à Paris. Ensuite j’ai fait une prépa pour les écoles de commerce et je suis entrée à ESCP (ndlr : c’est une prestigieuse école de commerce parisienne).

TDN : l’école de commerce était une sécurité ou tu te voyais vraiment en businesswoman ?

Irma : je me voyais pas forcément en businesswoman mais disons que j’étais vraiment venue pour mes études et la musique était ma passion. Jamais je ne m’étais vue chanteuse parce que pour moi c’était un rêve que seulement les autres pouvaient vivre. J’avais cette passion, je composais mes chansons mais jamais je m’étais imaginée chanter. 

J’ai continué mes études et j’ai pris cette voie là comme j’aurais pu prendre n’importe quelle autre voix. Puis je me suis retrouvée parallèlement à mes études en train de sortir un album et c’était assez marrant de jongler entre les deux. Au final, ça m’a aidée à garder un équilibre.

TDN : tu cumulais cours et carrière musicale ?

Irma : exactement. J’allais en cours du lundi au mardi et du mercredi au dimanche j’étais en tournée. Tout est allé très vite. Etre en cours deux jours par semaine m’a permis de me poser et de garder les pieds sur Terre. C’était important pour moi. 

TDN : ta famille n’est pas du tout dans le milieu de la musique ?

Irma : pas professionnellement. Mes parents sont pharmaciens. Par contre, mon père est guitariste par passion et ma mère chante dans la chorale de l’église. La musique a toujours fait partie de ma vie. Mes parents en ont toujours écouté énormément. 

TDN : ils t’ont soutenue ou est-ce qu’ils t’ont mise en garde ?

Irma : un peu des deux. Forcément, voir partir leurs petites filles (ndlr : Irma est venue à Paris avec ses deux sœurs) loin d’eux a été difficile. En plus, savoir que j’étais dans un milieu qu’ils ne connaissaient pas du tout et qu’on voit généralement de manière malsaine a été un peu effrayant. Le fait que je continue mes études, que les rencontres que je faisais était bienveillantes les a aider à me soutenir.

TDN : puis est venu le jour où tu t’es inscrite sur Mymajorcompany. En deux jours, 70 000 euros ont été collectés. Ce n’était pas hallucinant ?

Irma : on a tous halluciné. Personne s’attendait à ça. Le site venait d’être créé. Je n’ai rien compris à ce qui s’est passé. Sur le coup, je ressentais plus d’appréhension qu’autre chose. Un jour on fait tranquillement des chansons dans sa chambre devant sa webcam et on fait la maline et le lendemain on fait un album. C’était un peu effrayant.

TDN : parle-nous de tes rencontres avec les autres artistes. Qui t’as le plus marqué ?

Irma : j’ai eu la chance d’en rencontrer beaucoup. C’est drôle parce que la plupart sont de grands artistes qui sont restés très accessibles. J’ai trouvé ça incroyable. Au début de tout ça je faisais beaucoup de premières parties. C’est comme ça que j’ai rencontré Matthieu Chedid, Diams ou Tété. 

De toutes ces rencontres-là, je garde de beaux souvenirs. Diams m’a beaucoup marquée. J’ai découvert une grande sœur qui m’a appris beaucoup sur ce métier.

TDN : concernant ta musique, tu es ouverte à d’autres styles ou as-tu vraiment trouvé ton univers ?

Irma : je ne me ferme aucune porte. Gamine, j’ai écouté de tout. Du rock, de la pop, de l’électro, de la soul, du rap, vraiment de tout. Je suis très ouverte. Il est clair qu’une fois qu’on a créé son identité musicale, il y a un truc qui vient et qui ne part pas quoique l’on fasse. Je sais que je vais évoluer musicalement, peut-être rajouter de l’électronique, mixer un peu les genres. Mais ça restera principalement folk, autour d’une guitare.

TDN : l’anglais est vraiment la langue de ton inspiration ?

Irma : absolument. C’est ma langue musicale. J’ai toujours composé en anglais. Peut-être parce que tous les artistes que j’admirais à l’époque chantaient dans cette langue. J’admirais aussi des artistes qui chantait en français mais c’est vrai que musicalement et en termes de sensibilité, quand je compose, j’ai l’impression que l’anglais passe mieux. 

TDN : qui sont tes références artistiques ?

Irma : mon idole était Freddy Mercury. Rires. J’aimais beaucoup Lauryn Hill. Michael Jackson est mon héros. Ma mère était une grande fan de Gainsbourg. Il a été pour moi la référence française.

TDN : tu peux sortir encore sans qu’on te reconnaisse ?

Irma : depuis la pub de Google, c’est devenu difficile de passer inaperçu. Mais c’est jamais malveillant. C’est toujours très gentil. Les gens viennent me dire « j’adore ton parcours », « j’ai beaucoup aimé la pub ». Les gens s’y réfèrent beaucoup parce que c’est comme ça qu’ils m’ont découverte. 

Peut-être que ça leur évoque quelqu’un de proche d’eux. J’aurais pu être la copine de n’importe lequel des fans. C’est le truc qui aurait pu arriver à la girl next door. Quand les gens m’abordent, il y a cette espèce de facilité, il n’y a pas de barrière.

TDN : au milieu de tout ça, que fais-tu pour garder la forme ?

Irma : du sport. Il n’y a pas de secret. Rires. J’ai été une grande sportive parce que je faisais du basket. J’ai arrêté depuis. Par contre, je cours beaucoup, surtout en période de tournée pour maintenir ma voix, mon souffle. Je fais beaucoup de vélo dans Paris.

TDN : as-tu des produits incontournables ?

Irma : je me rappelle jamais des noms. D’ailleurs je me maquille pas depuis très longtemps. J’ai eu l’exemple de ma mère qui n’était pas une femme qui se maquillait beaucoup. Jamais je n’ai trouvé ça nécessaire. Après, avec les signes de la fatigue quand on fait dix concerts par semaine (rires), on essaie de masquer les séquelles. Généralement, j’essaie d’avoir un maquillage assez simple, assez naturel. Je maquille beaucoup mes yeux.

TDN : ton bonnet est devenu un uniforme?

Irma : complètement. Je ne le quitte plus. 

TDN : pourrait-on te croiser dans une boutique de luxe ou est-ce que tu tiens à ton look décontracté ?

Irma : pas forcément dans des magasins de luxe. C’est vrai que j’ai un style très jean-basket mais je peux décider certains jours de plus me soigner. J’enfile rarement des robes. Je mets parfois des talons pour éviter de toujours porter des baskets.

TDN : merci Irma !

Irma : y’a pas de quoi !

Propos recueillis par Sabrina Cicchini

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