Tout savoir sur les règles : cycle, ovulation, douleur…
Ecrit par Justine Andansonle 19 novembre 2013
Qu'est-ce que les règles exactement ? Ces "ragnagna" qui nous agacent, qui nous surprennent, qui nous stressent et qui parfois nous rassurent selon notre situation. Car il n’est pas uniquement question de sang qui coule... En collaboration avec le Docteur Salama, gynécologue, nous avons traité ce sujet qui nous concerne toutes, dès la puberté pour répondre à toutes vos questions !
Les règles sont une étape de ce qui s’appelle le cycle menstruel. Et le début de cette aventure mensuelle du corps humain commence par l’ »Hypothalamus » – oui on sait, c’est un nom un peu barbare ! – qui est un noyau dans le cerveau.
L’hypothalamus envoie une hormone (GnRH) à l’Hypophyse – encore un nom barbare – une glande située elle aussi dans le cerveau. A son tour l’Hypophyse sécrète deux hormones (LH et FSH), mais cette fois le message hormonal traverse tout le corps puisque les récepteurs de ces deux hormones se situent sur les ovaires. La fameuse hormone FSH « donne l’ordre » au follicule (sac contenant l’ovocyte) de grandir car, tant qu’il est stocké dans l’ovaire, il est immature. Le follicule sécrète alors lui aussi des hormones : les œstrogènes.
Et l’ovulation dans tout ça ?
L’ovulation, c’est l’expulsion hors de l’ovaire d’un ovocyte mature : l’ovule. Si l’ovocyte n’est pas fécondé dans ses 24h de durée de vie, il meurt en arrivant dans l’utérus. L’ovulation a lieu 14 jours avant les prochaines règles. Donc pour celles qui ont un cycle de 30 jours cela arrivera le 16ème jour après les règles, pour un cycle de 32 jours, le 18ème jour…
Mais encore faut-il pour cela avoir un cycle rythmé comme une horloge, ce qui n’est pas le cas de toutes les femmes ou de toutes les périodes de la vie. Mais attention, si l’ovulation dure 24h, l’ovulation ne dure que 24h, la période de fécondité débute généralement 4 jours avant la libération de l’ovocyte et dure jusqu’à 24h après celle-ci, soit 5 jours au total. La durée de vie des spermatozoïdes dans les voies génitales de la femme pouvant aller jusqu’à 7 jours. Il y a deux ovaires, le droit et le gauche et ils libèrent à tour de rôle un ovocyte un mois sur deux.
Après l’ovulation les œstrogènes continuent d’être sécrétés et une autre hormone, la progestérone, inonde les récepteurs ovariens. Le rôle de la progestérone est de préparer l’utérus à accueillir une grossesse, elle permet à l’endomètre de s’épaissir et de se vasculariser, et de créer des petites glandes utérines qui donneront un aspect dentelé à la paroi utérine ce qui favorisera notamment la nidation de l’ovule fécondé.
Si aucune grossesse n’a lieu, alors toute l’installation s’autodétruit et s’évacue par le vagin. Il y a alors du sang qui s’écoule, il s’agit d’un nouveau cycle qui redémarre.
L’apparition des règles indique l’absence de grossesse. Elle signifie qu’aucun oeuf ne s’est implanté dans la muqueuse, puisque celle-ci est éliminée. Lorsqu’une femme est enceinte, elle n’a plus ses règles, il s’agit d’une aménorrhée secondaire naturelle.
A quel âge apparaissent les règles ?
En France, l’âge moyen lors de l’apparition des règles est de 13 ans. La plupart des jeunes filles (90%) ont leurs premières règles entre 11 et 14 ans. Mais on ne parle pas d’aménorrhée primaire avant l’âge de 16 à 18 ans.
Sa durée ?
Les règles durent en général 3 à 5 jours. Les trois premiers jours sont ceux durant lesquels les écoulements sanguins sont les plus importants. L’abondance varie d’une femme à l’autre et aussi au cours de la vie de chacune.
Les aléas fréquents :
La dysménorrhée ou douleur des règles est très fréquente : 50 à 75 % des jeunes filles. Ce n’est pas une maladie. La douleur est due à la libération de prostaglandines par l’endomètre qui s’expulse.
Absences occasionnelles d’ovulation : c’est fréquent à la puberté et avant la ménopause. On constate un retard de règle et on dit souvent que « l’on a sauté un cycle », en fait c’est qu’ il n’y a pas eu d’expulsion d’ovocyte. Le corps n’a rien à expulser. Et le cycle se poursuit jusqu’à la reprise de l’ovulation, les règles qui suivent sont en général plus abondantes mais pas toujours.
Que faire si j’ai mal ?
La contraception :
Le stérilet et les pilules ont une influence sur le déroulement des règles. Certaines pilules font « disparaitre » les règles, d’autres provoquent des saignements. C’est pourquoi il est essentiel d’avoir un suivi régulier pour choisir une contraception adaptée à chacune.
Comme il a été expliqué précédemment, les règles sont le témoin d’une chute hormonale. Quel est l’impact des différents modes de contraception sur le cycle ? Pour répondre à cette question il est important de distinguer les contraceptifs hormonaux tels que la pilule – il existe 2 familles de pilules : celle associant œstrogènes et progestatifs (le plus souvent mini dosées) et celle contenant exclusivement des progestatifs : le patch, l’anneau vaginal et l’implant et le dispositif intra utérin (DIU) : plus connu sous le nom de stérilet.
Pour vous aider à choisir votre contraception, TDN vous conseille de surfer sur www.choisirsacontraception.fr. L’impact de la contraception est variable sur le cycle, en fonction de la présence ou non d’hormones et du type d’hormones utilisées. Avant de débuter une nouvelle contraception, il est important de se s’informer sur les différents types de saignements possibles, afin de ne pas être surprise.
A noter qu’il existe aussi des contraceptions dites « naturelles », et donc sans hormones, mais qui sont beaucoup moins fiables.
Les mots savants pour comprendre ce qui se passe dans ton corps :
- Algoménorrhée : menstruations douloureuses
- Aménorrhée : Absences de règles depuis au moins 3 mois. De 2 % à 5 % des femmes seraient touchées par l’aménorrhée. Il s’agit d’un symptôme dont il est important de connaître la cause. L’absence de règles est tout à fait naturelle lorsque, par exemple, la femme est enceinte, allaite ou approche de la ménopause.
- Aménorrhée primaire : pas d’apparition des règles au-delà de 16-18 ans.
- Aménorrhée secondaire : interruption de plus de 3 mois des cycles chez une femme précédemment réglée. Attention ! La non survenue des règles au moment attendu doit en premier lieu faire suspecter une grossesse et la réalisation d’un test urinaire ou sanguin doit être fait. Si ce test est négatif un bilan avec dosages hormonaux et/ou une échographie doit être fait afin de retrouver la cause.
- Endomètre : Enfin, la cavité utérine, qui accueille l’embryon en cas de grossesse, est recouverte d’une muqueuse appelée l’endomètre qui répond à la stimulation ovarienne. C’est la destruction de cet endomètre qui correspond aux saignements menstruels.
- Hyperménorrhées : règles trop importantes (trop abondantes et prolongées.
- Hypoménorrhées : règles trop peu importantes (moins de 2 J, quantité faible.
- Ménorragies : Augmentation du volume des règles ou de leur durée (7 à 14 jours)
- Ménométrorragies : saignements continuels, le cycle ne peut plus être reconnu.
- Métrorragies : Hémorragie en dehors des règles. Il est possible parfois d’avoir un peu de sang (< 1 jour) au moment de l’ovulation. Des saignements provoqués par des rapports sexuels ou associés à des douleurs ou à de la fièvre ou des pertes anormales (sales, nauséabondes) doivent faire consulter en urgence.
- Oligoménorrhées : Diminution de la fréquence des règles (Cycles de plus de 35 jours).
- Polyménorrhées : Règles trop abondantes.
- Spanioménorrhée ou oligo ovulation : Chez la plupart des femmes, les cycles réguliers surviennent entre 26 et 35 jours. Des règles qui surviennent de manière irrégulière sur des cycles longs doivent faire suspecter des troubles de l’ovulation et en particulier le syndrome des ovaires polykystiques. Une échographie pelvienne permettra d’explorer les ovaires et d’en comprendre le fonctionnement.
Par Zoé Piveteau, Psychologue Clinicienne et journaliste (20 rue Fénelon 92120 Montrouge 06 77 36 58 71) en collaboration avec notre expert gynécologie TDN, Dr SALAMA Samuel, gynécologue, Paris.
Visuels : © Alexander Raths – Fotolia.com
#cycles #douleurs #menstruation #ovulation #règles