Comme chaque mercredi, Trucs De Nana vous donne un aperçu des films à voir. Aujourd'hui, grosse sortie : Mommy du jeune prodigue Xavier Dolan, qui a ému la Croisette, Gone Girl de David Fincher qu'on ne présente plus, et Lou ! Journal infime, premier film de Julien Neel qui devient réalisateur en choisissant d’adapter sa propre bande dessinée au cinéma. TDN a vu pour vous Mommy et Lou ! Journal infime.
Lou ! Journal infime
Synopsis : Lou est une jeune fille créative et rêveuse d’une douzaine d’années. Elle vit seule avec sa mère, Emma, qui a mis de côté sa vie de femme ces dernières années pour se consacrer à l’épanouissement de sa fille. Leur cocon confortable cache malgré tout quelques failles: Emma stagne et glisse doucement vers la mélancolie alors que Lou est obnubilée par Tristan son petit voisin, délaissant sa bande de copains… Leur bulle éclate alors qu’Emma entame une renaissance amoureuse et qu’un premier baiser fait rentrer Lou dans les années enivrantes de l’adolescence.
Si vous n'avez pas lu la bande dessinée éponyme, vous ne serez pas perdue.
On entre de suite dans un univers décalé et enfantin. Laissez vous emporter par cet univers fouillis dans lequel se jouent en sourdine des partitions mettant en lumière les relations entre une mère un peu dépassée et sa fille et ce, à 2 niveaux de génération et mettant en scène des personnages tout aussi attachants les uns que les autres qui se cachent de la vraie vie.
A commencer par Lou, Lola Lasseron, gamine qui s’est crée un monde imaginaire dans lequel elle plonge et que vient perturber un certain garçon. On s'immerge dans les relations entre ado, les premiers amours et selon le curseur de votre âge sur l'échelle de votre vie, on se retrouve chacune à sa façon !
Sa maman, jouée par Ludivine Sagnier, la mère de Lou? ou la fille de sa mère? ( jouée par Nathalie Baye), elle, se cache derrière ses grosses lunettes et sa robe de chambre et s'abandonne dans une certaine mélancolie sans tristesse et dans son roman fantastique qu'elle essaie d'écrire. On s'immerge dans les relations entre adultes un peu paumés, seule quand elle vivote avec sa fille et quand elle tombe amoureuse de son voisin, joué par Kyan Khojandi (le mec de Bref ), attachant dans sa gaucherie et qui se cache aussi dans son gilet à moumoute.
Une jolie histoire d'amours au pluriel entre ces 3 « nanas » des trois générations, fille, mère, grand -mère, entre ces deux ado et ces deux adultes, racontée dans ce film qui n'a pas d'ancrage dans le temps et dans les lieux, avec peut être quelques références aux années 70/80 et des références cinématographiques où chacun puise ce qui lui parle. Personnellement, j' y ai vu des emprunts à Alice au Pays des Merveilles.
Bref, un film qui fait du bien, dôle et fantaisiste, sans violence, qui peut plaire de 7 à 77 ans où chacun prend une dose de bonne humeur. Il suffit juste de rentrer dans ce monde décalé et coloré, poétique mais aussi ancré dans la réalité. Si on le fait, on y va les yeux fermés et on saute à pieds joints.
Indiscrétions :
Lola dont c'est le premier rôle a été choisie parmi de nombreuses petites nanas.
Lola n'aime pas sa voix de canard, c'est elle qui le dit.
Lola raffole de toutes ses tenues portées dans le film sauf une …
Ludivine Sagnier (enceinte de son 3e enfant) a montré son film à ces filles (8 ans et 5 ans) qui ont adoré et beaucoup ri. Ludivine n'est pas comme cela dans la vie de tous les jours et n'est pas ce genre de maman même si elle a aussi une tenue cocconing chez elle. Ludivine a aimé travailler avec cette équipe sympathique.
Kyan Khojandi, dont c'est le premier rôle au cinéma a été surpris d'être choisi car il n'avait pas de cheveu pour le film mais il a adoré sa perruque et son gilet en moumoutte.
Julien Neel ne voit pas ce film comme un conte… Il hésite.
Mommy vu au Festival de Cannes par Coline Maisel (notre envoyé ciné spécial Cannes)
Synopsis : Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.
Xavier Dolan a une telle audace dans ses choix et notamment dans le choix du format 1:1 qu'il manie avec une grande agilité. L'histoire nous prend au tripes, les dialogues sont a la fois drôles et tristes : tourbillon émotionnel pendant tout le film.
Les trois acteurs principaux Anne Dorval, Suzanne Clément et Antoine Olivier Pilon sont excellents, ils arrivent à nous faire ressentir la moindre faille dans leur personnage, c'est très subtil.La photo (ce qui représente l'image, la lumière) est magnifique, le moindre plan est beau et la mise en scène est au cordeau.
Non seulement Dolan réalise, mais il écrit, il produit, il fait les costumes et le montage : on peut le qualifier d'enfant prodigue.
C'est un sujet plus grand public que ce qu'il a pu aborder dans ses précédents films et ça pourra du coup réunir un plus large public.
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