Rupture, comment m’y faire ?

TDN : Après une rupture nous sommes aux aboies. D’où provient cette souffrance ?
C.L : La rupture est un dur moment à passer pour la personne qui est « laissée tombée », et c’est une chose normale. Cet état nous ramène au souvenir de la séparation maternelle qui est notre toute première rupture. Cela nous renvoie également à notre enfance, à la façon dont nous avons été aimées durant nos jeunes années. Donc forcément, revivre une rupture en étant plus âgée, en étant consciente de la situation, nous plonge dans une défaillance du moi et on en vient à penser de ne plus être « aimable ». Cette souffrance est d’autant plus grande à notre époque. J’ai pu constater lors de mes consultations qu’il y a de plus en plus de ruptures dites violentes, des ruptures sans aucun ménagement. Face à ça la personne « abandonnée » est dans le désarroi le plus total, et a tendance à culpabiliser et pense ne pas avoir été à la hauteur.
TDN : Comment faire face à ce traumatisme et aller de l’avant ?
C.L : Il n’y a pas de schéma type pour faire le deuil d’une rupture. Chaque personne possède une histoire et une capacité d’adaptation propre. Mais quelques règles simples peuvent aider à se mettre sur la bonne voie. Tout d’abord il ne faut pas s’isoler, il faut rester avec ses proches et mettre des mots à ces maux. L’entourage va vous consoler, va vous écouter, et surtout vous allez vous confier, ce qui va vous aider à accepter la situation. Bien évidemment, si la souffrance est trop forte, il ne faut ne pas hésiter à consulter un psychologue pour accélérer le processus de guérison et avoir une aide adaptée à votre passé. Pour mieux évacuer cette souffrance trouver un dérivatif est souvent une bonne chose. Alors certains vont se réfugier dans le travail pendant quelques temps, alors que d’autres vont préférer s’évader par des voyages ou d’autres activités. Enfin, on peut noter la capacité des femmes à se remettre plus facilement d’une rupture sur le long terme que les hommes. Au début, elles seront plus en proie à la souffrance alors que notre homologue masculin papillonnera pour oublier. Mais cette étape passée, ce sera plus difficile pour lui de s’installer dans une vrai relation.
TDN : Quelles sont les problèmes qui mènent la plupart du temps à une rupture ?
C.L : Et bien ils diffèrent selon les couples. Pour ceux qui sont déjà installés, l’infidélité arrive en tête dans 90 % des cas. Des problèmes d’argent sont également souvent évoqués comme étant le facteur déclencheur d’une rupture. Il y a aussi des éléments totalement extérieurs au foyer, comme le décès d’un parent de l’un du conjoint. La mort d’un père ou d’une mère crée un choc, on perd le « surmoi », cette surveillance, et on en vient à s’autoriser des actions qui étaient jusqu’à présent de l’ordre de l’interdit, comme aller voir ailleurs par exemple. Enfin, pour les couples plus mures, la « middle-crise » (ndlr : crise de la cinquantaine) et la ménopause sont des étapes qui mal surmontées mènent à la rupture.
TDN : Y’a t’il des ruptures insurmontables qui causent irrémédiablement la mort du couple ?
C.L : Non absolument pas. Tout conflit peut est surmontable s’il y a encore de l’amour entre les deux partenaires. Une bonne communication peut remettre tout en ordre, même après une infidélité. Vous savez, trois choses sont essentiels pour faire perdurer son couple : la première repose sur une sexualité riche, épanouie et fréquente ; la seconde tient sur l’admiration que l’on porte à l’une des facettes du conjoint ; enfin le dernier point repose dans les rituels instaurés au sein du couple. Par exemple, si vous avez décidés que tous les lundis soir c’est restaurant, et bien vous ne pouvez pas renier des années de pratique lorsqu’il y a une dispute, il faut continuer ces rituels même dans les moments difficiles.
TDN : Une dernière question, comment croire de nouveau à l’amour après une rupture violente ? Comment ne pas être effrayée et ne pas penser à la possibilité de retomber dans le même schéma ?
C.L : Il faut se dire que toutes les histoires sont différentes. Si la première n’a pas marché, la deuxième peut vous apporter tout ce dont vous avez rêvé. Par contre, certaines femmes sont « prédisposées » à revivre de mauvaises relations. Etre attirée par des hommes autodestructeurs, ou engagés avec quelqu’un d’autre ce n’est pas seulement du au hasard, cela s’explique. Notamment par le passé de la femme où un traumatisme a pu avoir lieu. La meilleure des solutions là aussi est d’en parler à un spécialiste, car il faut faire un réel travail sur soi.