Rencontre avec Emilie Dequenne et Lucas Belvaux

Bonjour à tous les deux. Comment vous sentez-vous après la sortie du film ?

Emilie : Je suis vraiment fière de ce film, j'en suis très contente. En plus, la plupart des spectateurs semblent heureux d'avoir vu ce film.

Vous n’aviez jamais tourné ensemble, quelle image aviez-vous l’un de l’autre ?

Emilie : J’avais envie de travailler avec Lucas. Son cinéma est un cinéma qui ne me laisse pas indifférente. On reconnaît un film de Lucas, sa patte.

Lucas : Je ne sais pas si tu te souviens, on s’était croisés à Cannes.

Emilie : Ah bon ? Je ne me souviens jamais de ce qui s’est passé à Cannes.

Comment s’est passé le casting ?

Lucas : Au début j’avais écris ce rôle pour Sophie Quinton mais finalement j’ai du faire un casting ouvert. Emilie est une actrice étrange qui m’effrayait un peu, j’avais peur qu’elle soit trop proche du personnage. J’ai quand même appelé son agent et effectivement, quand j’ai rencontré Emilie, j’ai su que c’était une bonne idée et qu’il ne fallait pas hésiter. C’ était une question d’énergie dans  sa manière de parler du film, son enthousiasme.

Emilie : J’ai vu le scénario trainer, j’étais un peu curieuse et j’avais envie de travailler avec Lucas. Mais comme j’estime que c’est le metteur en scène qui désire travailler avec un comédien et pas l’inverse, j’ai attendu. J’espérais qu’un jour, il m’appellerait pour travailler avec lui. Et c’est arrivé.

Et pour Loïc Corbery dans le rôle masculin ?

Lucas : Pour Loïc, on a fait un casting. Il fallait qu’il soit beau afin qu’on comprenne pourquoi cette femme et d’autres tombent sous son charme au premier regard, mais aussi qu’il ait l’air intelligent.  Il fallait qu’il puisse jouer « la philo » et la rendre compréhensible. C’était le plus important.

Comment s’est passée la rencontre avec Loïc ?

Emilie : C’était vraiment une belle rencontre. Je ne le connaissais pas en tant qu’acteur, je ne l’avais pas vu au théâtre. C'est un vrai bosseur, un vrai comédien et nos rapports ont été simples et clairs, dans le respect et dans l’échange, c’est quelqu’un de très généreux. C’était une très belle découverte. 

Lucas : C’est très beau de voir deux personnes qui partagent la même passion. Il y avait un échange permanent.

Emilie, finalement, vous ressemblez au personnage de Jennifer ?

Emilie : On a des points communs. Comme elle, je préfère voir la vie du bon coté, je n’ai pas envie de perdre du temps à regarder l’autre face. Nos vies sont différentes mais en tout cas nous avons la même énergie, le même mojo.

Elle aime se maquiller, se faire belle, toute ma vie j’ai attendu qu’un réalisateur me propose un vrai rôle de nana. J’ai l’impression que n’importe quelle fille peut s’identifier à Jennifer, c’est un idéal de bonheur qu’on aimerait atteindre. Elle est heureuse dans son travail, aussi en tant que mère, que femme amoureuse et  avec ses copines. C’est un personnage attachant.

Lucas : Moi j’aime sa dignité. Quoi qu’il arrive, elle se tient debout, elle se relève. « i will survive », tu ne me détruiras pas. Y’a pas beaucoup de personnages comme ça. Sans concession. Généreuse. Elle est entière.