pierre-henry bor

Rencontre avec le jeune styliste Pierre-Henry BOR

Ecrit par Marine Maurice
le 12 février 2014

Pierre-Henry Bor est un jeune styliste plein de talent que TDN a découvert lors du Concours International Podium Jeunes Stylistes, le 5 février dernier où il a reçu le prix du public pour sa tenue prêt à porter, ainsi qu’une « mention spéciale du Jury » pour ses 2 tenues « Haute Couture ». Issu de l’école « Instituto Marangoni Paris », qui lui a permis de faire des stages dans de grandes maisons, ce jeune créateur n’en est pas à son coup d’essai, et a déjà remporté quelques concours. Totalement séduite par ces créations, l’équipe de Trucs De Nana a rencontré Pierre-Henry Bor, qui a accepté de répondre à quelques questions.

Pierre Henry Bor Laureat

Bonjour Pierre-Henry, à quel âge as-tu commencé à porter de l’intérêt à la mode ?

Bonjour TDN, en fait, j’ai toujours voulu créer, mais je ne savais pas dans quel domaine. J’ai fait pleins de concours, que ce soit dans les lunettes, dans l’automobile, etc. Et en passant devant l’école « Instituto Marangoni Paris », j’ai pris la brochure, j’ai vu qu’elle était aussi à Milan et Londres, j'avais envie de voyager, et je me suis dit pourquoi pas. J’ai commencé à créer, et là, tout venait naturellement. Dans les précédents domaines, j’arrivais toujours à avoir une bonne idée pour ma première création, mais c’était plus difficile pour la deuxième, alors que dans la mode, tout était fluide.

Quel a été ton parcours depuis ton inscription à l’école il y a 3 ans et demi et aujourd'hui ?

Alors la première année, j’ai été Directeur Artistique d’une maison de cachemire qui s’appelle «  Fantôm Paris ». La deuxième année, je me suis consacrée à l’école, et j’ai eu un stage de fin d’année chez Eric-Charles Donatien, qui était Directeur Artistique chez Chanel, dans les plumes, et qui a monté sa propre maison. On a pu travailler sur sa collection de sacs à mains, d’accessoires, mais aussi sur de la haute couture, pour Zahia et d’autres. Ce fut très intéressant, travailler la plume m’a beaucoup apporté, car, comme il me l’a appris, chaque plume est différente, et il faut donc la travailler comme si c’était une nouvelle. Depuis, je vois tout comme une nouveauté, rien ne m’ennuie. En dernière année, j’ai présenté le portfolio de mon école, j’ai été sélectionné comme étant le meilleur de Paris, j’ai donc pu aller à Londres et Milan. J’ai ensuite terminé par un stage chez Iris Van Herpen, à Amsterdam, de septembre au 31 janvier dernier.

Pierre Henry Bor Haute couture podium

Quels sont les autres concours auxquels tu as participé ?

J’ai fait « Triumph » il y a 2 ans, dans la lingerie, où j’avais fini dans les dix finalistes français. On avait été exposé une dizaines de jours aux Galeries Lafayettes à Paris, puis dans d’autres villes. J’ai aussi fait un concours organisé par L’ESCP, l’école de commerce de paris, en partenariat avec Carnet de mode. J’ai présenté une mini-collection de 7 tenues. J’ai remporté ce concours, et j’avais la possibilité de mettre en vente mes tenues sur le site, mais le contrat était impossible pour un jeune créateur comme moi, avec la commission de 50%. Je ne sais pas encore comment ça va se passer avec Brandalley, je vous tiendrai au courant.

Quels sont les créateurs que tu apprécies particulièrement ?

J’aime beaucoup Balmain, pour leur Prêt-à-porter proche de la haute couture, Margiela pour les volumes, et Iris Van Herpen pour sa nouvelle vision de la mode et ses techniques qui renouvellent la haute couture qui est parfois, je trouve, très classique.

Quelle sont les matières que tu préfères travailler ?

J’adore le tweed bouclette, celui de chez Chanel. Cette matière ressemble à beaucoup d’autres, comme la maille, mais aussi la dentelle, matière très délicate à travailler, mais ça ressemble aussi à la broderie. C’est très difficile à travailler car il y a des milliards de fils qui n’ont pas forcément la même taille.

Y’a-t-il des matières que tu n’aimes pas travailler ?

Non, il y en a qui sont moins nobles, mais j’aime bien les mélanger à d’autres pour les rendre nobles justement. Après, tout dépend de mon inspiration et des collections.

Pierre Henry Bor prêt a porter podiumtenue prêt-à-porter de Pierre-Henry, en vente sur le Lab de Brandalley

Quels sont tes projets pour cette année ?

Trouver du travail dans une grande maison pour acquérir de l'expérience et du savoir-faire

C'est difficile, c'est un milieu très fermé ?

Oui, même avec un bon CV et des contacts, ça reste très difficile, car il y a peu de places, et ceux qui les ont n'ont pas envie de les laisser.

Parle nous de tes 3 tenues que tu as confectionnées, sur le thème de l'anamorphose, pour le concours ?

Je l’ai traité dans le sens de l’éclatement de l’image, et donc des matières. J’ai travaillé beaucoup de plissé et d’ennoblissement par répétition. Pour la tenue prêt-à-porter, j’ai dupliqué les boutons plusieurs fois, il y a des plissés verticaux et horizontaux, les épaules sont très structurées. J’ai ensuite réinterprété ça pour la couture, avec des épaules qui montaient pour la robe, et démesurées pour la veste. J’ai travaillé l’ennoblissement pas les broderies sur la veste. La jupe est une inspiration « ballerine », avec ce tutu de danseuse plateau qui m’inspirait énormément.

Pierre Henry Bor Haute Couture Jupe

As-tu une méthode particulière pour créer ?

Non, ça dépend, j’essaie de capter l’air du temps. Ca peut venir d’une inspiration, comme Sarah, ma compagne, ou d’un événement. Pour la jupe, je venais de visiter les ateliers de l’opéra Garnier, c’était magique, et très inspirant. Il y a forcément un croquis, pour voir ou je vais, mais la manipulation du textile est très importante, car on se rend compte, que le dessin n’est pas toujours réalisable. Ma jupe était à la base en néoprène, mais cette matière ne donnait pas l’aspect plateau que je voulais, donc j’ai recommencé.

Quel est l’esprit d’un concours comme PODIUM, et du milieu en général ?

Il y en a toujours qui viennent voir où tu en es, tes points faibles, ça fait partie des règles du jeu. A toi de créer quelque chose d’unique !

Styliste de mode est un métier qui fait rêver, quels conseils peux-tu donner aux lectrices de TDN qui rêvent de faire carrière dans la mode ?

Celui que Charles Donatien m’a donné : « Etre passionné et prendre chaque chose comme si c’était la première fois, et avoir beaucoup d’humilité ». C’est un métier qui fait rêver, mais il y a beaucoup de travail, il faut répéter des milliers de fois, et surtout, il faut être très curieux.

La tenue prêt-à-porter de Pierre-Henry Bor qui a été plebiscitée par le public est en vente sur Le Lab de Brandalley encore quelques jours. C'est le moment de s'offrir une tenue de créateur à prix raisonnable.

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Propos recueillis par Marine Maurice

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