Rdv Ciné : « La Crème de la crème » et « Dancing in Jaffa »

• « La Crème de la crème », Kim Chapiron

Synopsis : Dan, Kelliah et Louis sont de brillants étudiants en école de commerce. Comme il n’y a rien de mieux que la pratique pour tester les théories, nos trois héros montent un réseau de prostitution sur le campus.

On pouvait s’attendre à un film prétentieux et réservé à ceux qui ont connu les bancs d’HEC : eh bien non !

Le film met un peu de temps à démarrer et au bout du troisième passage chanté dans le premier quart d’heure, on se demande si cela n’est pas un peu un cache-misère d’un manque de rebondissements du scénario. Finalement, le film démarre vraiment et a l’intelligence de ne pas prendre le parti de l’élitisme, grâce à un trio de jeunes comédiens que l’on découvre et qui nous donne envie d’en savoir toujours plus.

Même si les personnages font forcément partie d’une élite de par leur statut social, ils ne sont tout de même pas à l’abri d’une certaine forme d’errance.

Ils sont intelligents et drôles et même s’ils ne créent pas le business le plus sain qui soit, on s’attache à eux.

Le personnage de la fille du groupe jouée par Alice Isaaz est très intriguant. Qui est-elle ? A quoi joue-t-elle ? On s’attend en premier lieu à ce que tous les garçons tombent amoureux d’elle et qu’elle leur brise le cœur un à un, ou alors qu’elle vive une histoire avec l’un d’entre eux, et que les choses s’arrêtent là. Ca n’est pas du tout le cas et c’est à cela que l’on remarque vraiment un personnage intéressant et finement écrit puisque beaucoup plus complexe qu’on ne le croit.

Il s’agit du portrait d’une jeunesse particulière, qui a des difficultés en amour et qui se réfugie uniquement dans le sexe. Jusqu’à ce que les sentiments reprennent le dessus.

L’info indiscrète : Au départ, Kim Chapiron ne voulait pas réaliser « La Crème de la crème » mais porter à l’écran « Samba Drama », une histoire d’amour qui se déroule pendant le Carnaval de Rio. Vincent Cassel et Monica Belluci devaient être les têtes d’affiche de ce projet. Cela n’a finalement pas abouti et le divorce entre les deux acteurs en est une raison assez claire.

• « Dancing in Jaffa », Hilla Medalia

Synopsis : Champion de danse de salon et professeur à New York, Pierre Dulaine revient à Jaffa qu’il a quitté en 1948, à 4 ans. Son but : faire danser ensemble des enfants juifs et palestiniens.

Ce documentaire offre une idée de départ à la fois belle mais un peu naïve. Mais c’est parce qu’on ne se rend pas compte des difficultés que cela comporte.

On pourrait penser qu’il s’agit d’enfants alors ils ne voient pas la différence entre les religions et les couleurs de peaux. Mais ils baignent dans une culture qui leur apprend à détester l’autre dès le plus jeune âge.

Pierre Dulaine, extraverti, drôle et qui sait ce qu’il veut a du mal à supporter le fait de ne pas arriver à concrétiser son projet, dès les premiers jours. On a peur pour lui, déjà que les filles et les garçons ne veulent pas danser ensemble, comment faire pour que deux communautés si distinctes (et pourtant si proches), veuillent bien se rapprocher.

Au fil des semaines, les enfants sont plus confiants, les barrières tombent et le rythme prend le dessus. On assiste, au fur et à mesure, aux changements qui s’opèrent en eux et c’est très émouvant.

L’info indiscrète : Pierre Dulaine a fait l’objet d’un film intitulé « Dance with me », en 2006. Il était incarné par Antonio Banderas.

Autres sorties :

• « Apprenti Gigolo », John Turturro
• « Les Yeux jaunes des crocodiles »,  Cécile Telerman
• « Noé », Darren Aronofsky

Par Coline Maisel (Magic Time Productions)