La Fashion Week de New York est terminée depuis quelques semaines. Tout le monde reprend son souffle. Les têtes se sont depuis tournées vers Londres, Milan et Paris. Anna Wintour et compagnie ont fini, ou presque, d’harceler les designers et créateurs du moment. Comme d’habitude, la Fashion Week NY nous en a mis plein les […]
La Fashion Week de New York est terminée depuis quelques semaines. Tout le monde reprend son souffle. Les têtes se sont depuis tournées vers Londres, Milan et Paris. Anna Wintour et compagnie ont fini, ou presque, d’harceler les designers et créateurs du moment. Comme d’habitude, la Fashion Week NY nous en a mis plein les yeux, avec ses créations délirantes, son panel de stars et ses soirées déjantées.
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Mais chez les professionnels de la mode, un arrière-goût amer persiste. Non pas que les dernières tendances de la mode soient décevantes, point du tout. Mais la crise, un mot que l’on retrouve sur bien des bouches, est là. Je ne parle pas d’H&M, de Zara ou de leurs pairs, l’équivalent du low-cost vestimentaire. Il n’est pas non plus question de Chanel, Vuitton ou Dior, qui ont derrière eux dans de grands groupes pour les soutenir. Je parle des petits ou moyens créateurs américains, et particulièrement New Yorkais, qui ont de plus en plus de mal à maintenir leur activité sur place. Je m’explique. L’idéal pour un couturier, c’est de tout avoir sous la main. Du département création, stylisme … à la production finale. Pouvoir contacter immédiatement, sans problèmes de décalage horaire ou de réception d’email, ses fournisseurs.
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Prenons par exemple Nanette Lepore, créatrice américaine basée a New York, qui lors de la présentation de sa collection automne-hiver 2008 a appelé à « sauver le quartier des ateliers » de Manhattan, menacé de disparition. Car Nanette est une chanceuse, voire même une survivante. Elle fait partie d’une dernière lignée de créateurs de prêt-à-porter haut-de-gamme qui peuvent encore se permettre d`avoir des ateliers de couture dans le “Garment District” en plein coeur de Manhattan, où les loyers ne cessent de grimper. Les fabricants sont pour la plupart chasses vers le Bronx ou le Queens, mais surtout en Asie et Amérique Latine.
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Ci-dessus, l’atelier de Nanette avant la Fashion Week.
Petits cadeaux pour les spectateurs de son défilé dans la Grande Pomme, qui mélangeaient acheteuses, journalistes, propriétaires de boutiques, célébrités: un pamphlet dénonçant la spéculation immobilière, qui détruit progressivement les spécificités ouvrières historiques des quartiers. Et quelques badges fashion pour afficher publiquement son soutien.
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En fait, seuls les stylistes dont les vêtements sont vendus quelques milliers dollars pour une robe du soir, et des montants astronomiques pour des vêtements sur mesure, peuvent encore se permettre de rester en plein milieu de la ville, a deux pas de Times Square. La plupart des marques plus accessibles, en termes de prix, ont délocalisé leur production à l’étranger. Face aux multiples crises qui font la une des journaux à travers le monde: mondialisation, récession, délocalisation, coût des importations en dollars, les maisons de mode américaines adoptent des stratégies différentes.
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Nanette Lepore, dont les vêtements sont portes entre autres par Eva Longoria et Mischa Barton, insiste elle sur sa longévité en ce lieu toujours plus cher et continue à ne faire que deux collections par an, confectionnées à 90% à New York, les 10% restant étant envoyés en Chine pour les broderies et les incrustations de perles. Un exploit pour cette “papesse” de la mode, à qui l’on tire notre chapeau bas.
Neila Beyler, en direct de New York
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