J’ai 34 ans, et mon acné me fait subir un enfer
Ecrit par Nellyle 9 janvier 2024
Chaque matin, c’est le même rituel. Je me lève, je traîne des pieds jusqu’à la salle de bain, et je fais face à mon reflet. Les boutons, rouges et enflammés, parsèment mon visage comme des rappels constants de mon combat contre l’acné adulte. J’ai 34 ans, je m’appelle Chloé, et je suis encore là à […]
Chaque matin, c’est le même rituel. Je me lève, je traîne des pieds jusqu’à la salle de bain, et je fais face à mon reflet. Les boutons, rouges et enflammés, parsèment mon visage comme des rappels constants de mon combat contre l’acné adulte.
J’ai 34 ans, je m’appelle Chloé, et je suis encore là à jouer à la guerre des boutons…
Mon armoire à pharmacie est un véritable arsenal. Crèmes, lotions… J’ai tout essayé. « Il y a du nouveau chaque semaine sur ton étagère, Chloé, » me taquine souvent ma colocataire, Marie.
Le rendez-vous manqué
Depuis que j’avais glissé le ‘oui’ timide à Damien pour un dîner ensemble, l’anticipation avait teinté mes jours d’un doux parfum d’excitation, je m’étais préparée pour ce rendez-vous galant depuis des jours. Mais, au moment de sortir, une poussée d’acné décide de faire son apparition.
« Tu es toujours belle, Chloé, » m’encourage Marie, voyant mon désarroi.
« Je ne peux pas y aller, je ne vais même pas oser lui faire la bise » dis-je, la voix éteinte par la frustration.
« Tu vas vraiment annuler à cause… de ça ?
Je hochai la tête, mes doigts effleurant la surface rebelle de ma peau. « Je ne me sens pas à la hauteur, pas ce soir. »
Alors, avec un soupir, j’ai pris mon téléphone pour annuler le rendez-vous.
Au travail ce n’est pas mieux !
Au travail, l’ambiance est généralement bonne, mais depuis que mon acné s’est aggravé, je sens les regards se faire plus insistants, les murmures un peu plus appuyés lorsqu’ils pensent que je n’écoute pas. Je croise mon reflet dans la vitre teintée de la salle de réunion et je détourne les yeux.
« Tu as essayé le régime sans gluten ? » me conseille Thomas, qui semble toujours avoir une opinion sur tout et rien. « Ma sœur l’a fait et elle dit que sa peau n’a jamais été aussi claire. »
Je lui offre un sourire poli, tout en sachant que j’ai déjà exploré cette avenue sans succès.
« Ou peut-être que c’est juste le stress, » ajoute Nadia, qui a toujours eu une peau impeccable et ne peut probablement pas comprendre la lutte quotidienne que je mène.
Alexandre….
C’est dans la salle d’attente de mon dermatologue que je le rencontre. Alex, avec son sourire désarmant et son propre lot de problèmes de peau. « On est un peu comme des camarades d’infortune, » dit-il en s’asseyant, une lueur espiègle dans le regard. Puis il se penche vers moi, baissant la voix comme pour partager un secret entre complices. « Je parie que vous avez aussi un abonnement annuel ici. »
Je ris, un son plus franc que tout ce que j’ai pu exprimer ces derniers temps. « Oh, vous savez, je fais partie des meubles maintenant ! »
L’acceptation
De fil en aiguille, Alex et moi, nous avons commencé à nous voir régulièrement. Il y a une sorte de confort dans le fait de partager ce combat avec quelqu’un qui comprend. « Ça me dérange pas, tu sais. Tes boutons, » me confie-t-il un jour. Et je le crois.
Petit à petit, je commence à accepter ma peau, mes imperfections. Je fais moins de camouflage et plus de soins… D’ailleurs je suis persuadée que fond de teint accentuait mon acné, car depuis que je laisse ma peau respirer j’en ai beaucoup moins.
C’est ainsi, que lors d’une présentation professionnelle importante, je décide de ne pas me cacher derrière une couche épaisse de fond de teint. Je suis nerveuse, mais déterminée. Et à la fin, je n’ai reçu que des éloges : « Tu étais incroyable, Chloé. » me félicite mon chef après coup.
La rechute
Juste quand je commence à me sentir mieux, une autre vague d’acné frappe. C’est un rappel que le chemin vers l’acceptation n’est pas linéaire. « C’est injuste, » je pleure auprès d’Alex. « Mais tu es plus forte que ça, » me rassure-t-il.
Je découvre que mon acné est liée à un déséquilibre hormonal.
« C’est une bonne nouvelle, Chloé. Il y a des traitements pour ça, » explique le dermatologue. Il y a de l’espoir.
J’ai 34 ans, et mon acné est toujours là. Mais elle ne définit plus qui je suis. Je suis Chloé, créative, en couple, et forte. Mon acné est juste un aspect de ma vie, pas toute ma vie.