#metoo cinéma : Camille Cottin enfonce le clou !

Ecrit par Marylin
le 14 juin 2024

À moins de vitre dans une grotte, vous n’avez pas pu manquer l’événement du 14 mai dernier : l’ouverture du Festival de Cannes. De sa 77° édition, précisément. Cette année, la maîtresse de cérémonie n’était rien de moins que la talentueuse Camille Cottin. Qui n’a pas manqué de glisser dans son discours une mise en garde […]

À moins de vitre dans une grotte, vous n’avez pas pu manquer l’événement du 14 mai dernier : l’ouverture du Festival de Cannes. De sa 77° édition, précisément. Cette année, la maîtresse de cérémonie n’était rien de moins que la talentueuse Camille Cottin. Qui n’a pas manqué de glisser dans son discours une mise en garde sous couvert d’humour : « Je précise que les rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d’hôtel des messieurs tout puissants ne font plus partie des us et coutumes du vortex cannois suite à l’adoption du mouvement #MeToo et on s’en félicite ! » 

#metoocinéma : de quoi on parle ? 

#metoocinéma

Le mouvement Metoo (#metto) est bien plus vieux qu’on ne pourrait le penser ! En 2007, déjà, l’Américaine Tarana Burke, a utilisé cette expression pour dénoncer les violences sexuelles dont sont victimes les minorités.

À l’époque, les réseaux sociaux n’avaient pas l’importance qu’ils ont aujourd’hui, et il faudra attendre 10 ans pour qu’elle ne devienne le plus célèbre des hashtags. Propulsé d’ailleurs par l’actrice Alyssa Milano suite aux différentes accusations contre le producteur Harvey Weinstein. 

En France, c’est le hashtag #balancetonporc qui a lancé la machine, suite au scandale de l’affaire Harvey Wenstein. La journaliste Sandra Muller a, avec cette campagne, voulu permettre la dénonciation du harcèlement sexuel au travail. 

Metoo (« moi aussi » en français ), c’est la libération de la parole, le fait de dire « moi aussi, j’ai été victime ». Moi aussi, j’ai été agressée, humiliée, harcelée, sollicitée de manière déplacée, etc. Pour que chaque victime sache qu’elle n’est pas seule. Et loin de là, malheureusement.

L’apothéose de ce mouvement de libération de la parole a connu son apogée lors de la cérémonie des Césars de 2020. Malgré les accusations de violences sexuelles déposées à son encontre, le réalisateur Roman Polanski est alors récompensé. Adèle Haenel quitte la salle avec véhémence, en criant son désormais célèbre « C’est une honte ! La honte ! ». À sa suite, la réalisatrice (Céline Sciamma) et l’équipe du film « Portrait d’une jeune fille en feu » ont également manifesté leur indignation en désertant la suite de la cérémonie.

C’est réellement ce moment-là qui marque un tournant décisif et ouvre grand le placard sordide à l’origine de #metoocinéma. À sa suite, de nombreuses actrices ont commencé à évoquer ce qu’elles avaient subi, des comportements inappropriés aux agressions caractérisées. Toujours par des hommes en position de force (des acteurs plus connus, des réalisateurs, metteurs en scène, producteurs …). Toujours avec la crainte de perdre un rôle. Toujours avec la honte et la crainte de ne pas être crues, ni même écoutées. 

#metoocinéma : un homme agresseur ne peut être un artiste reconnu

Contrairement à ce que tous les « ouin ouin » aiment à répéter, ce mouvement n’est pas une déclaration de guerre faite aux hommes. C’est simplement une déclaration de guerre faite aux agresseurs. Ni plus ni moins.

Harvey Weinstein : le procès, la condamnation et l’impact sur Hollywood.

metoo cinéma
Source : lev radin / Shutterstock.com

Si les révélations se succèdent ces dernières années, certains noms connus du monde du cinéma ont déjà fait l’objet de condamnations. 

À l’origine du #metoocinéma, il y a l’affaire Harvey Weinstein. Accusé de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viol par 95 (!) femmes, il est condamné à 23 ans de prison en 2020. La condamnation a été récemment annulée, mais il purge une peine de 16 ans pour des faits similaires. 

Roman Polanski, autre grand nom des violences sexuelles au cinéma. Arrêté aux États-Unis à la fin des années 70 pour avoir abusé d’une jeune fille de treize ans (pour ne pas dire une enfant !), il sera reconnu coupable de relations sexuelles illicites avec une mineure. Après quelques dizaines de jours de prison, il fuit la France pour échapper à un nouveau jugement. Il a été évincé de l’académie des Césars, est connu pour son attirance envers les jeunes filles (qu’il n’a jamais cachée) … et continue pourtant à réaliser des films et à recevoir des récompenses. 

Parce qu’il faut, paraît-il, séparer l’homme de l’artiste. 

Plus récemment, cinq femmes ont déposé plainte contre Gérard Depardieu pour des faits de violence, d’agression ou de harcèlement sexuel, voire de viol.

Le producteur Alain Sarde est quant à lui visé par neuf témoignages similaires.

Alors oui, la présomption d’innocence est importante. Mais il faudrait voir à ne pas mélanger les principes et à ne pas la confondre avec l’impunité …

Et ces noms-là ne sont qu’une infirme partie de ce qui se cache sous les tapis rouges et derrière les portes closes des loges …

Judith Godrèche œuvre pour un cinéma plus « safe »

Après avoir eu le courage de dénoncer sa relation avec Benoît Jaquot, Judith Godrèche est en passe de devenir l’icône du mouvement #metto.

Son court-métrage « Moi aussi » était d’ailleurs présenté au Festival de Cannes. Dénonçant les violences sexuelles, sa projection a été précédée d’un geste fort : l’équipe du film sur les marches, les mains sur la bouche. 

Mais elle ne s’arrête pas là ! Elle a obtenu la création d’une enquête parlementaire sur les violences sexuelles dans le cinéma et permis la signature d’avenants à la convention collective de la production cinématographique. Elle dénonce, mais elle agit et elle protège : Judith est une véritable Queen ! 

#metoocinéma : le début du changement ? 

Si la libération tardive de la parole divise et crée le débat, le constat est sans appel pour de nombreuses personnalités féminines du milieu. Le 7° art est en train de changer. Les femmes s’y font une place. À titre d’exemple, Greta Gerwig est la première femme réalisatrice à avoir présidé le jury du Festival ! Cela en dit long sur ce monde dominé par les hommes, mais qui va devoir changer, parce que le silence et la honte ne sont plus de mise ! 

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