Confiné(e)s, interné(e)s, emprisonné(e)s, la lecture évade !
Ecrit par Marie TERRYle 23 avril 2020
En cette période de confinement, on lit beaucoup. La lecture évade même si elle parle d'enfermement, d'internement, d'emprisonnement. Petite sélection de beaux romans qui se passent à huis clos.
Le confinement donne des idées de sujets, de livres, de relectures et d’une opération littéraire solidaire : des mots par la fenêtre.
L’initiative: des mots par la fenêtre
On salue l’initiative des auteurs du groupe Editis qui se mobilisent pour le personnel soignant avec « Des mots par la fenêtre », un recueil inédit de 64 textes écrits pendant le confinement pour soutenir tous ceux qui sont chaque jour en première ligne de la crise sanitaire. L’intégralité des recettes de ce recueil, disponible en format numérique, sera reversée à la Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France. (comme de nombreux projets) Dans ces 64 textes, on retrouve un texte de Raphaelle Giodarno et de Sophie Loubière que j’avais eu la chance de rencontrer.
Une jolie idée et image que ces mots par la fenêtre. La littérature a dans ces pages de belles ou moins belles histoires de personnes confinées car enfermées par force, par représailles, par hasard, par désobéissance ?! Si on veut coller à l’actu 🙁 on parle de confinement imposé et non volontaire.
Oui, le confinement volontaire peut exister ! Interrogé, il y a quelques jours, Monsieur Bernard Pivot aime à dire qu’il était confiné chez lui du temps de ses magistrales émissions, comme Apostrophes. Il lisait jusqu’à 14 h par jour, dans la quiétude de son domicile et ne sortait que pour animer l’émission.
« Pendant les quinze ans et demi d’Apostrophe (émission littéraire qu’il a présentée entre 1975 et 1990, ndlr), j’étais confiné chez moi. Les seuls moments où je quittais mon appart’, c’était le vendredi soir pour aller rejoindre le studio de télévision. Mais j’étais confiné volontairement, et là je suis confiné par obligation. J’étais confiné pour gagner ma vie, je suis confiné pour ne pas la perdre. »
Belle expression de Bernard Pivot. Justement, interrogé encore sur ses lectures pendant le confinement, Bernard Pivot cite Robinson Crusoé » de Daniel Defoe. C’est évidemment l’un des premiers livres qui s’impose à notre mémoire de confiné. Robinson Crusoé est un roman anglais écrit par Daniel Defoe et publié en 1719. Ce roman d’aventures s’inspire de l’histoire vraie d’un marin appelé Alexandre Selkirk qui va survivre sur une ile déserte avec son compagnon vendredi. Confinés à l’air libre sur une île des Caraïbes, certes.
Quels sont les romans de référence qu’on peut associer à cette période de confinement imposé ?
« Le comte de Monte Christo »- Alexandre Dumas
Attendre et espérer, voilà toute la sagesse d’Edmond Dantès.
« Le Hussard sur le toit » – Jean Giono
Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque ! Jean Giono a lui même été emprisonné en 1939, pour ne s’être pas présenté à la guerre, et prétend y avoir gouté une solitude délectable.
« Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » – Jean-Paul Dubois. Prix Goncourt 2019
Entre les murs d’un pénitencier de Montréal, entre deux hommes….
« Le bal des folles » – superbe premier roman de Victoria Mas
On ne voit plus l’Hôpital de la Pitié Salpetrière de la même façon
« Du domaine des murmures »-Carole Martinez
…Avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux.
« Le poids de la neige de Christian »- Guay-Poliquin
Dans une véranda cousue de courants d’air….
« Voyage autour de ma chambre » – Xavier de Maistre
…Et dans sa propre chambre. Il entreprend de nous faire partager ce voyage immobile. 42 jours, 42 chapitres.
Applaudissements à la fenêtre, des mots par la fenêtre, le mot fenêtre est devenu un symbole. On sait que la fenêtre d’une salle de classe est à elle seule un refuge: Giono y voyait un moyen d’évasion inépuisable ). Et aujourd’hui, quel rôle ont les fenêtres? Un nouveau sujet de livres sur les fenêtres.
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