La grande difficulté qui marque les relations humaines est l’acceptation de l’autre dans son entier avec ses travers, ses habitudes, ses envies,… Cette hypothèse qui nous pousserait à vouloir créer notre grand amour, celui qui est à l’image que l’on se fait de la personne idéale. Et si l’inaccessible devenait palpable et nous permettait d’en […]
La grande difficulté qui marque les relations humaines est l’acceptation de l’autre dans son entier avec ses travers, ses habitudes, ses envies,…
Cette hypothèse qui nous pousserait à vouloir créer notre grand amour, celui qui est à l’image que l’on se fait de la personne idéale. Et si l’inaccessible devenait palpable et nous permettait d’en faire ce que l’on veut, cette situation irréversible ne nous ferait-elle pas passer du fantasme à son pire ennemi… le platonisme?
Ainsi, la théorie de l’homme ou la femme parfait(e) ne serait qu’une grande farce…
Calvin est un jeune écrivain à succès touché par le syndrome de la page blanche. Idéaliste et solitaire, son entourage proche compte son chien Scotty (en référence à F. Scott Fitzgerald), son frère Harry et son psy. Afin de combler son manque d’inspiration, ce dernier lui conseille d’écrire sur la femme de ses rêves.
Un beau matin, Calvin voit sa vie chamboulée par l’apparition de son personnage Ruby, une jeune femme haute en couleur mais surtout très amoureuse.
Présenté aux festivals de Locarno et Deauville, « Elle s’appelle Ruby » marque le retour des cinéastes, . Ils composent avec un autre couple à l’écran comme à la ville, la pétillante Zoé Kazan dans le rôle de Ruby également scénariste et productrice du film et retrouvent Paul Dano, ado mutique dans leur précédent film le remarquable et remarqué « Little Miss Sunshine ».
Valérie Farris et Jonathan Dayton, les réalisateurs du film.
Pour le scénario, Zoé Kazan s’est largement inspirée du mythe de Pygmalion, ce sculpteur qui tomba fou amoureux de sa statue. Pour revisiter cette légende, c’est à son compagnon, Paul Dano, qu’elle pensa en lui empruntant plusieurs de ses traits caractériels.
Entre pragmatisme et fabulation, l’histoire est exploitée ingénieusement, avec finesse et charme, grâce (entre autres) à la fraîcheur du couple vedette qui illumine l’écran et à des seconds rôles drôles et vivifiants. Chris Messina dans le rôle du frère séduisant et piquant, Annette Benning et Antonio Banderas forment un couple baba cool se laissant porter par les douces joies de la vie.
La bande son représente un merveilleux personnage, elle nous berce ou nous fait sautiller au rythme de plusieurs tubes français des années 60 et 70.
De prime abord, le film semble appartenir au genre comique, mais le fond du sujet est quant à lui tragique. Dans un premier temps, Ruby représente le parfait idéal de Calvin, puis on assiste à l’évolution d’un couple qui ne représente plus forcément un homme et une femme qui s’aiment mais plutôt un artiste intransigeant avec son œuvre dont il peut gommer les fautes au gré de ses envies. Il apprendra à ses dépens que si la femme idéale n’existe pas, l’amour est une aventure incertaine qui nous tourmente autant qu’elle nous aspire…
Avec qui aller voir ce film ? Allez-y en amoureux! Vous n’êtes pas parfaite? Et alors, vous êtes mieux que ça…
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