A peine poussons-nous la porte du Casino de Paris pour assister au Gentry de Paris, revue avec la voluptueuse Dita Von Teese en guest star, que l’on replonge dans les belles années passées.
Le public, habitué des cabarets et admirateur de cette période glorieuse, joue le jeu et prend plaisir à s’habiller en queue de pie pour les hommes et en robe vintage pour les femmes. Sur scène, le spectacle se compose en 18 tableaux et 2 actes, séparé d’un rapide entracte. Les scénettes sont diverses et variées, et l’on ne s’ennuie jamais. Du décor chiadé aux costumes travaillés, en passant par le charisme de certains personnages, le show nous transporte au début du siècle dernier où les pin-up aux corsets vermillon faisaient tourner la tête de nos aïeuls. Dans la tradition du Music-hall, on y applaudit des danseurs de tango, de claquette, de charlestown … On rougit de plaisir en découvrant un Joséphine Baker mâle dont le corps splendide nous en met plein la vue. On voit la vie en rose grâce à une interprète d’Edith Piaf, et l’on s’émeut grâce au talent d’un trio de chanteurs inoubliable.
Mais le show tant attendu grimpe à son apogée avec la venue (et la tenue) de la troublante Dita Van Teese, vêtue d’une robe rouge recouverte de sequins lumineux … Elle brille de 1000 feux. Tandis que ses bracelets en argent s’entrechoquent, nous restons bouches-bée devant tant de sensualité. Ornée de bijoux des pieds à la tête, Dita fait sensation avec son serre-tête en diams et son plastron majestueux. Langoureusement, elle retire ses escarpins rouge brillants … puis ses gants … son porte-jarretelle … et aussi ses bas d’un geste qui n’appartient qu’à elles, les effeuilleuses burlesques, d’un geste délicat, le bas quitte son pied avec élégance. Des pompons caressent le bas de ses reins, ses fesses mises en valeur. Son pouvoir de séduction fait des victimes. On peut le lire sur les visages des hommes de la salle, encore sous le choc.
Presque nue, la voici à présent dans la célèbre coupe de Cointreaupolitain. Pendant qu’elle s’asperge subtilement du breuvage, les gouttelettes de sueur commencent à perler sur le front des garçons.
Nous les femmes, un peu jalouses, on l’envie. On la désirerait presque.
Le rideau se referme sur les applaudissements du public. « Dita, Dita ! » Elle fait l’unanimité. Même à l’entracte, il n’y en a que pour Dita. Et que pour DITA. Reine du burlesque version 21ème siècle, elle évince toutes les novices. Pour éviter toute frustration côté spectateurs, la plus célèbre des effeuilleuses revient sur scène pour une dernière prestation « The Opium Doll », la première représentation en Europe. Et c’est un succès. Décor, musique, costumes … c’est un voyage en Chine où Dita en geisha remarquable nous embarque d’un battement de cil et d’éventail ! Érotique à souhait.
Une chose est sûre c’est qu’il est bien difficile de passer sur scène juste après Von Teese … Presque impossible sur celle du Casino de Paris. On n’écoute plus, on ne regarde plus. Tout parait fade et plus amateur. Dommage. Il en était autrement au Crazy Horse où les demoiselles n’ont rien à envier du niveau de la fantasque Dita. Sauf peut-être son charisme et charme d’antan…
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