Notre expert gynéco fait le point sur les perturbateurs endocriniens

Depuis 2008, le collectif « Générations Cobayes » s'interroge devant l'augmentation des maladies chroniques : cancers, maladies rares, diabète, difficultés pour procréer… Pour eux, et pour de nombreux scientifiques, cette augmentation est due à la dégradation de notre environnement. Partout, on retrouve trop de produits chimiques : dans l'air, dans nos assiettes et dans nos cosmétiques. Pour en savoir plus, TDN a mené l'enquête et a posé trois questions à notre expert !

1.    Qu’est-ce qu’un « perturbateur endocrinien » ?

Plusieurs organismes internationaux ont tenté de définir ce que sont les perturbateurs endocriniens. L’Organisation Mondiale de la Sante les définissent comme une «  substance chimique d'origine naturelle ou artificielle étrangère à l'organisme qui peut interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendant » (2012)

Le perturbateur endocrinien peut avoir des effets sur les végétaux, sur les animaux et, bien sûr, sur l’homme et la femme. Des effets indésirables sur la santé ont pu être relevés : altération de la croissance et du développement, modification du comportement ou de l'humeur, perturbation du cycle de l’énergie (production, utilisation et stockage), trouble de fonction de repos (le sommeil), de l'hémodynamique (circulation sanguine), de la fonction sexuelle et reproductrice.

Ces molécules peuvent agir de 3 manières avec les glandes cibles :

–    Effet mimétique : effets identiques à l’hormone naturelle (voire avec un effet augmenté)
–    Effet inhibiteur : blocage de l’effet attendu de l’hormone naturelle
–    Effet perturbateur : modification de la réponse attendue à l’hormone naturelle

Ces effets ont d’autant plus de conséquences qu'ils surviennent tôt dans le développement (embryon, fœtus, jeune enfant) car ils peuvent être responsables de modifications irréversibles (malformations génitales).

2.    Où peut-on trouver des perturbateurs endocriniens ?

Il existe 2 types de perturbateurs endocriniens :

–    Les naturels : tels que les phyto-oestrogènes (houblon, bière) ou isoflavones (soja), parfois utilisées dans les compléments alimentaires de la ménopause

–    Les synthétiques :

o    Médicaments avec des stéroïdes (pilules => féminisation des poissons)
o    Détergents
o    Pesticides : organochlorés
o    Plastifiants : phtalates (malformation du système reproducteur masculin) ; bisphenol A (altération de la spermatogénèse, fausse couche, obésité)
o    Produits d’hygiène corporelle ou cosmétiques…

3.    Que peut-on faire ?

Le rapport de l’OMS (Nairobi 2013) recommande de poursuivre et d’intensifier la recherche sur les produits chimiques déjà connus et d’autres éventuels, de privilégier une économie verte, d’inciter à la rédaction de rapports. Une collaboration scientifique internationale est nécessaire pour offrir une meilleure gestion des perturbateurs endocriniens afin d’en limiter les effets…

Pour éviter d'avoir trop de contacts avec ces produits chimiques, on vous conseille de privilégier les produits naturels et de bien faire attention aux listes des ingrédients des produits que vous utilisez. Attention, c'est valable pour tout : nourriture, cosmétiques, produits ménagers, capotes, sex toys… !

Pour aller plus loin : des infos sur les perturbateurs endocriniens et le rapport de l'OMS.