Vous connaissez sûrement l’adage : tout le monde a quelque chose à cacher. Autrement dit, chacun d’entre nous a des secrets, plus ou moins grands, plus ou moins graves et qui nous empêchent plus ou moins de dormir la nuit. Car certains secrets, même s’ils sembleraient insignifiants à d’autres, peuvent être très lourds à porter […]
Vous connaissez sûrement l’adage : tout le monde a quelque chose à cacher. Autrement dit, chacun d’entre nous a des secrets, plus ou moins grands, plus ou moins graves et qui nous empêchent plus ou moins de dormir la nuit.
Car certains secrets, même s’ils sembleraient insignifiants à d’autres, peuvent être très lourds à porter pour la personne concernée. C’est sans aucun doute le cas des trois jeunes femmes que Truc de Nana a confessées et dont voici les témoignages.
Je me suis faite arrêter pour vol dans un magasin
« C’est vrai qu’on ne peut pas dire que ce que j’ai fait soit réellement grave », raconte Pauline, 20 ans. « Beaucoup de gens l’ont déjà fait, surtout à l’adolescence. Sauf qu’ils n’en ont peut-être pas tous aussi honte que moi, à tel point que je n’en ai jamais parlé à personne ! ».
Il y a quatre ans, Pauline se laisse entraîner par deux copines de classe et commence à voler dans des magasins . « Mes amies pratiquaient « la fauche » depuis déjà plusieurs années : c’étaient des filles qui se voyaient comme des rebelles, qui rejetaient le système qu’elles qualifiaient de « pourri » et qui n’arrêtaient pas de répéter qu’elles ne faisaient que prendre ce qui aurait dû leur revenir de droit, qu’elles n’avaient pas à payer pour ça, etc. Et elles m’ont convaincue d’en faire autant. Aujourd’hui, je me dis qu’elles m’ont tout simplement lavé le cerveau ».
Pauline se met donc à dérober régulièrement des objets dans des boutiques ou sur des marchés . « Principalement du maquillage et des produits de beauté, mais également des articles de papeterie, des livres, des disques et parfois aussi de la nourriture (fruits vendus en vrac, paquets de bonbons, tablettes de chocolat…). Mes copines volaient aussi des vêtements mais je ne m’y suis jamais risquée, sauf au marché où il n’y a pas d’antivols ».
Au début, la jeune fille n’éprouve aucun remords . « J’en étais sincèrement arrivée à croire qu’en prenant ce qui ne m’appartenait pas, je ne faisais rien de mal, que je réparais même une sorte d’injustice – en volant ces crèmes hyper chères que l’on voit dans tous les magazines féminins alors que la majorité de leurs lectrices ne peuvent pas se les payer, par exemple ». Mais au bout de quelques mois, la conscience de Pauline la rattrape. « J’ai commencé à me sentir coupable après chacun de mes larcins. Tout à coup, je n’arrivais plus à justifier mes actes et dès que je mettais les pieds dans un magasin, j’avais des sueurs froides à l’idée d’y voler quelque chose. C’est ce qui m’a perdue : j’aurais dû arrêter la fauche dès que j’ai commencé à douter ».
Un samedi après-midi, alors que Pauline et ses amies font leur tournée habituelle dans les rayons d’un grand magasin, un vigile accoste soudain les jeunes filles et leur demande de le suivre. Pauline vient de glisser plusieurs articles de maquillage et de coiffure dans son sac. « J’ai cru que le ciel me tombait sur la tête, sourit-elle, et j’ai su aussi que ma « carrière » de voleuse était finie. Mes copines s’étaient déjà fait pincer à plusieurs reprises, ce qui ne les avait jamais empêchées de recommencer. Mais moi, je savais que la honte que j’étais sur le point de ressentir me passerait définitivement l’envie de voler ! ».
Le sac de Pauline est fouillé et ses larcins découverts. Ceux de ses amies aussi. Mais les jeunes filles auront de la chance : après les avoir vertement réprimandées, la directrice du magasin les laisse repartir, sans prévenir la police ni leurs parents . « Heureusement, dit Pauline, parce que les miens m’auraient tuée. Ou plus probablement, enfermée jusqu’à ma majorité ! ». Elle ne leur avouera jamais que leur fille unique a été une « sale petite voleuse » durant quelques mois. « J’ai cessé de fréquenter les deux filles qui m’avaient entraînée là-dedans, conclut-elle, et je me suis débarrassée de tout ce que j’avais pu voler. Mais je n’ai jamais réussi à parler de cette période à qui que ce soit, pas même à celle qui est aujourd’hui ma meilleure amie, ni au garçon avec lequel je sors depuis bientôt deux ans. J’ai décidé que vivre avec mon secret serait ma punition ! ».
Je suis sortie avec le copain de ma cousine et celle-ci l’ignore
« Marine et moi sommes cousines germaines et nous nous entendons bien depuis toujours » explique Olivia, 24 ans . « Il faut dire que nous n’avons que quatre mois d’écart et que nous sommes toutes deux filles uniques. Et comme nos parents n’habitent qu’à deux rues les uns des autres, depuis notre naissance nous sommes toujours fourrées ensemble ».
Plus que de simples cousines, Marine et Olivia sont donc également des meilleures amies. « Ce qui rend ma trahison encore plus pénible à supporter », dit Olivia. Sa trahison, la voici : il y a deux ans, Olivia est sortie pendant quelques semaines avec Maxime, le petit ami de sa cousine, et elle ne lui a jamais avoué .
Olivia jure qu’elle n’a rien prémédité, que « c’est arrivé comme ça, sans que l’on comprenne vraiment comment ni pourquoi. Jusque-là, il n’y avait jamais eu aucune rivalité entre ma cousine et moi. Nous n’aimions même pas le même genre de mecs ! ».
Lorsque Marine commence à sortir avec Maxime, Olivia est elle-même avec quelqu’un depuis plus d’un an . Les deux garçons s’entendant bien, les deux couples font donc de nombreuses sorties à quatre. « C’était vraiment sympa », se souvient Olivia. « Le courant passait vraiment bien entre Marine et mon copain d’alors, ainsi qu’entre lui et Maxime. Quant à Maxime et moi, nous étions devenus d’excellents amis ».
Mais le copain d’Olivia la quitte brusquement et la jeune fille se met à déprimer. « Manque de chance, c’est tombé pile au moment où Marine venait de commencer un nouveau job, dans la restauration, ce qui veut dire qu’elle travaillait souvent le soir et le week-end. Ne voulant pas que je reste seule, elle a demandé à Maxime de me tenir compagnie. Nous nous sommes donc retrouvés à aller au ciné ou au resto, ou simplement nous balader, rien que tous les deux ».
Et ce qui devait arriver arriva. « Un soir où je n’avais vraiment pas le moral, je me suis mise à pleurer et Maxime m’a prise dans ses bras pour me consoler. Quelques minutes plus tard, nous étions en train de nous embrasser sans qu’aucun d’entre nous ne sache comment nous en étions arrivés là ». Horrifiés par ce qu’ils viennent de faire, ils se séparent aussitôt et décider de stopper net les sorties à deux. Mais Marine insiste pour que son copain la remplace auprès de sa cousine lorsqu’elle travaille . « Nous nous sommes en quelque sorte retrouvés piégés », dit Olivia. « Bien sûr, cela n’excuse pas ce que nous avons fait mais nous ne pouvions pas dire à Marine pourquoi nous ne voulions plus nous voir ».
Olivia et Maxime recommencent donc à se voir et à chaque fois, ils ne peuvent pas s’empêcher de s’embrasser . Mais ils n’iront jamais plus loin que des baisers. « Nous n’aurions jamais pu coucher ensemble, explique Olivia, nous en aurions été physiquement incapables. Mais cela ne minimise en aucun cas notre trahison ». Leur flirt durera presque deux mois, pendant lesquels Marine n’a jamais rien soupçonné. « C’est son copain et je suis sa cousine, sa meilleure amie. Elle avait une totale confiance en nous, je suis même certaine que la pensée qu’il pouvait exister autre chose que de l’amitié entre Max et moi ne l’a jamais effleurée », dit Olivia.
Olivia finit par rencontrer un autre garçon et commence à sortir avec lui, mettant un terme aux sorties en tête en tête avec Maxime, et par conséquent à leur relation illicite. Mais elle ne parvient plus à regarder sa cousine dans les yeux et la culpabilité la ronge en permanence . Elle décide de tout avouer à Marine, mais Maxime, qu’elle prévient, la supplie de ne pas le faire. « Il m’a dit que Marine était l’amour de sa vie et qu’il ne voulait pas la perdre, ce qui arriverait certainement si j’allais me confesser à elle. J’ai cédé et j’ai accepté de ne rien dire ».
Cela fait donc deux ans qu’Olivia vit avec le secret de sa trahison . Maxime et elle n’en ont plus jamais reparlé et elle ne s’en est jamais ouverte à qui que ce soit d’autre. « J’ai bien trop honte », dit-elle. Quant à Marine et Maxime ? « Ils sont toujours ensemble et ils viennent de se fiancer ».
J’ai fait un séjour en hôpital psychiatrique et seuls mes parents le savent
« C’est une période de ma vie que je préférerais oublier, dit Marianne, mais c’est malheureusement impossible ». A 28 ans, Marianne est jeune, belle, a un métier qu’elle adore et s’est mariée l’année dernière avec celui qu’elle décrit comme l’amour de sa vie. Elle aurait donc tout pour être heureuse si elle ne vivait pas depuis plus de dix ans avec un lourd secret, que ses parents sont seuls à connaître.
« A l’âge de seize ans, j’ai fait une grave dépression durant laquelle j’ai fait plusieurs tentatives de suicide. En désespoir de cause, mes parents ont fini par se ranger à l’avis du psychiatre qui me suivait et m’ont fait interner en hôpital psychiatrique afin que l’on m’y soigne ». La jeune femme y restera quatre mois et en sortira guérie. Mais dans son entourage, personne n’est au courant de ce qui lui est arrivé. « Mes parents ont raconté à tout le monde qu’ils m’avaient envoyée en pension » explique Marianne. « Et à mon retour, c’est ce que j’ai également dit à mes amis. Je ne voulais pas être traitée de folle. D’autant plus que j’habite une assez petite ville et que, en un rien de temps, cela aurait fait le tour de mon lycée ».
Elle ne parle donc à personne de son séjour en HP. Et pourtant, elle en a souvent eu envie . « J’ai plusieurs fois failli tout raconter à ma meilleure amie », dit Marianne. « Il faut dire que c’était un secret vraiment très lourd à porter pour une adolescente et qu’en plus, je ne pouvais pas en parler avec mes parents. Ils avaient apparemment décidé de faire comme s’il ne s’était jamais rien passé et chaque fois que j’abordais le sujet, ils détournaient la conversation ou faisaient carrément mine de ne pas m’avoir entendue. Je crois qu’ils s’en voulaient d’avoir dû me faire interner, même si c’était probablement la chose à faire ». Mais Marianne ne dira finalement rien à personne. La peur d’être jugée, d’être cataloguée comme étant « dérangée » et d’être rejetée par tous ses amis sera la plus forte.
Elle a 21 ans lorsqu’elle rencontre celui qui est aujourd’hui son mari…et qui ignore tout de la douloureuse adolescence de sa femme. « Au début de notre relation, la question de lui parler de mon séjour en hôpital psy ne m’a même pas effleurée », confie Marianne. « J’avais déjà eu plusieurs petits amis avant lui mais ça n’avait jamais été sérieux : je n’avais donc aucune raison de penser que cela le serait avec lui ». Mais l’amourette se transforme en véritable love story et au bout de 18 mois de relation, Marianne commence à envisager de partager son secret avec son copain. Sauf qu’elle n’y parvient pas. « Le matin, je me levais en me disant « aujourd’hui, tu lui dis ! », mais dès que je me retrouvais devant lui, c’était comme si les mots restaient bloqués dans ma gorge. J’avais beau essayer, je n’arrivais pas à lui parler ».
Le temps passe sans que la jeune femme ne réussisse à se confesser. Au bout de quatre ans, son amoureux la demande en mariage et ils se fiancent. « J’ai su à ce moment-là que j’avais laissé passer l’occasion de tout lui dire », regrette Marianne. Car elle se sent alors coincée : comment lui avouer, après tant d’années, et juste au moment où ils viennent de s’engager, qu’elle a passé quatre mois en hôpital psychiatrique ? « Outre la peur qu’il s’enfuie en courant sans demander son reste, je craignais surtout qu’il ne se sente trahi, un peu comme « lésé sur la marchandise ». J’ai donc continué à me taire ».
L’idée de se confesser revient la tarauder l’année dernière, à quelques jours de son mariage. Mais là encore, elle n’arrivera jamais à parler. « A présent que nous sommes mariés et que nous commençons à songer à fonder une famille, il est évident que je ne pourrais jamais rien lui dire. Je n’ai pas envie qu’il se demande sans cesse si sa femme ne va pas tout à coup redevenir cinglée ou si nos enfants, lorsqu’ils naîtront, ont hérité de mon déséquilibre psychique ; je ne veux pas avoir à lire cela dans ses yeux ».
Marianne a donc choisi de taire à jamais son secret. « C’est lourd de porter cela toute seule, dit-elle, il y a même des jours où c’est tellement pesant que j’en ressens physiquement le poids, non pas sur mes épaules – selon l’expression bien connue – mais sur ma poitrine, comme si mon secret était posé dessus et me comprimait la cage thoracique. Ça m’empêche alors pratiquement de respirer ».
Par Caroline Salvetti.
Un immense merci aux trois nanas qui ont accepté de témoigner : c’est loin d’avoir été facile pour elles .
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