Education sexuelle : comment faire rimer « Ados » avec « sexo » ?
Ecrit par Hélène TASSASle 9 août 2010
Si les 10-18 ont vraiment un sujet qui les passionne : c’est bien le sexe ! De fait, à cet âge-là, ils remarquent tout un tas de changements physiques (acné, règles, …) qui les perturbent et leur fait se poser pleins de questions… et ce, de plus en plus tôt ! Pour répondre à leurs […]
Si les 10-18 ont vraiment un sujet qui les passionne : c’est bien le sexe !
De fait, à cet âge-là, ils remarquent tout un tas de changements physiques (acné, règles, …) qui les perturbent et leur fait se poser pleins de questions… et ce, de plus en plus tôt !
Pour répondre à leurs interrogations, beaucoup, et à 75% les garçons, pensent trouver une forme de réponse dans le porno. Cette industrie florissante du sexe arrive aujourd’hui à des milliards d’euros de chiffre d’affaires, uniquement grâce à des millions de personnes, qui achètent des revues, jouent à des jeux ou consultent plus ou moins régulièrement des films érotiques sur internet et par le biais des chaînes câblées.
L’intérêt recherché par les jeunes ? Avoir une première vision de ce à quoi peut ressembler un rapport sexuel, pour que le jour de leur première fois, ils se sentent plus à l’aise avec leur partenaire, et écartent l’angoisse d’être en manque d’inspiration.
Le problème avec cette forme d’apprentissage, c’est qu’elle considère l’acte amoureux uniquement comme un acte mécanique, basé sur la performance, dénué de tout sentiment et souvent même de respect pour son/sa partenaire.
Car à la base, ces films sont là pour émoustiller le spectateur donc ils montrent une fiction qui est une vraie parodie du sexe, où tout est exagéré, simulé, et où ils présentent des fantasmes incroyables pour exciter celui qui les regarde.
Or, dans la vie réelle, à part certaines relations que l’on entretient à l’âge adulte, du type « sex friend » où le sexe est un bien que l’on consomme comme une envie imminente de fast food, il est très rare que ce genre de comportements surviennent naturellement dans la réalité.
Malheureusement, les jeunes ont alors souvent tendance à faire l’amalgame entre les pornos et leur propre (récente) sexualité, pensant qu’il faut toujours être un dieu au lit et avoir la souplesse d’une danseuse du cirque Bouglione s’il l’on veut que l’autre reste avec nous, et ne pas passer pour un loser.
Bref, vous l’aurez compris, le porno c’est bien pour s’en prendre plein les yeux mais pas pour faire cogiter le cerveau ! Car s’ils se sentent rassasiés visuellement, ces images ne répondent toujours pas aux interrogations de ces ados qui sont souvent beaucoup plus romantiques et terre-à-terre qu’on ne pourrait le penser : Dans quel sens tourner ma langue ? Comment séduire ou donner du plaisir à une fille ? Est-ce que la pénétration fait mal ? Comment sait-on qu’on est amoureux ? Comment ne pas tomber enceinte ?… Je peux vous assurer que dans aucun porno vous ne trouverez la réponse à ces questions !
Et c’est bien pour cela que l’âge du premier rapport est toujours autour de 17 ans : ils ont beau découvrir « visuellement » la sexualité beaucoup plus tôt qu’avant, ce n’est pas pour autant qu’ils le pratiquent plus tôt car personne n’a encore répondu à leurs interrogations perso! Alors vers qui peuvent se tourner les jeunes dans ce cas là ?
TrucDeNana a réalisé un petit sondage auprès d’ados de 13 à 17 ans concernant leurs sources préférées d’informations, quand ils avaient des questions d’ordre sexuel :
Le Top 3 revient aux ami(e)s, aux magazines, et à internet ! En effet, grâce à ces moyens, les ados sont libres de demander ce qu’ils souhaitent, sans être juger, avec des conseils soit de leurs paires, avec qui ils peuvent échanger leurs expériences, soit de professionnels (médecins, psychologues, journalistes santé…) qui sont spécialement qualifiés pour leur répondre.
Autre source citée, les visites sporadiques (une fois par an en général) dans les établissements scolaires d’intervenants chargés de leur faire un exposé sur la sexualité et ses risques, tout en répondant à leurs interrogations. Ces rendez-vous ont en général pas mal de succès auprès des jeunes, car ça leur permet de ne pas avoir cours pendant 2h (ils l’avouent tous en cœur !) mais aussi car ils se sentent écoutés et que, pour une fois, ils apprennent à l’école des enseignements pour leur vie privée et pas pour un futur exam !
Actuellement, l’Etat aimerait organiser 3 « vrais » cours par an, de la primaire au lycée, qui traiteraient exclusivement de la sexualité, et de l’importance des sentiments pour une « bonne » première fois. Car de fait, il existe le chapitre de la reproduction en SVT au collège, mais il ne montre qu’une facette de la sexualité, à savoir l’acte mécanique de la reproduction chez les humains et les animaux (pas très glam’ !), la prévention aux MST (vraiment pas rassurant !) et les moyens de contraception (perçue comme une contrainte en plus !).
En attendant ces cours officiels, ce sont des associations, comme Sésame (www.sesame-educ.org) qui passent dans les classes, sur demande des proviseurs, aux quatre coins de la France, pour informer les ados et répondre, sans langue de bois, à leurs interrogations.
Enfin, la source d’information la moins consultée est, sans trop de surprise, celle des parents, avec qui les ados redoutent encore de parler de ce genre de choses, par pudeur et pour préserver leur vie privée. Alors, si vous êtes parents, ne vous inquiétez pas si, à 16 ans votre enfant ne vous a toujours pas posé de questions d’ordre sexuel depuis « comment on fait les bébés » quand il avait 4 ans, c’est tout à fait normal ! La seule chose à faire est de bien lui montrer que vous êtes ouverts à toute discussions, et prêts, s’il en a besoin, à répondre à ses questions.
Voila nos ados donc bien informés ! Une fois les réponses à leurs questions prodiguées, il ne reste plus qu’à pratiquer. Mais quand on vit encore chez ses parents et qu’on a un emploi du temps bien rythmé par les cours, il ne reste pas beaucoup d’endroits où on peut aller s’encanailler…
Avant les jeunes profitaient de la maison d’un ami, ou de leur propre appart’ si les parents étaient partis en vacances. Aujourd’hui, la nouvelle tendance pour se dévergonder ce sont les Skins Party encouragées depuis 2 ans par la série anglaise du même nom (« Skins », soit « papier à rouler » en français). Leurs particularités ? Tout y est permis ! Grâce à ce concept, des jeunes de tous les milieux se retrouvent, souvent déguisés, et profitent de cette soirée pour se lâcher, et consommer de l’alcool, de la drogue, et du « sexe » (plus des « roulages de pelle » qu’autre chose) à volonté !
Profitant de ce filon « skins », beaucoup d’agences événementielles se sont jetées sur le concept pour créer le même genre de soirée, mais payante, et dans des lieux plus officiels comme les boîtes ou les péniches, avec, régulièrement, des conséquences tragiques (comas éthyliques, interventions de la police avec des bombes lacrymogènes, perte de connaissances, accidents physiques, …). Alors les jeunes déçus sont revenues à l’essence même des soirées de la série en créant des Secret Skins Party : Plus « vandales », ces soirées gratuites se font uniquement sur invitation des initiés, dans un endroit tenu secret jusqu’à la dernière minute, et où toute règle est abolie pendant quelques heures. Dans la mesure où cela se passe en petit comité, les dégénérescences dues aux substances sont moins graves, et le sexe, plus présent que dans les skins en boîte !
Si ces soirées choquent la plupart des parents et même les « grandes soeurs », essayons de comprendre la raison de l’existence de ces fêtes. A une époque où tout est réglementé, les jeunes auraient « besoin de défouloirs ». N’oublions pas que depuis l’antiquité, les fêtes orgiaques existent. Des nuits entières consacrées à l’amusement, où les prostitués étaient légions et où l’alcool coulait à flot. Le problème aujourd’hui étant l’âge précoce de cette jeunesse…
Selon eux, parce que nous vivons dans une société beaucoup plus réglementée par les lois, et la morale, ces soirées skins sont leur manière de dire « f*ck » à toutes ces principes pour qu’ils puissent prouver aux adultes, qu’au XXIe siècle, ils peuvent encore, de temps en temps, faire leur loi, et s’amuser comme ils l’entendent, le temps d’une soirée…
TrucdeNana n’a qu’un conseil à leur fournir : le tout est de ne pas en abuser et de ne pas croire que ces lieux puissent éduquer de façon correcte leur sexualité !
Pour avoir l’avis d’un psy sur ces nouvelles soirées démesurées, rdv sur l’un de nos articles.
Nos sites préférés pour se renseigner sur la santé et la sexualité :
Ta santé : www.tasante.com
Doctissimo : www.doctissimo.fr
Site officiel du Planning Familial français : www.planning-familial.org
Par Hélène
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