Confidences : mon accouchement sans péridurale
Ecrit par Justine Andansonle 5 septembre 2017
Après un accouchement déclenché et loin de mes attentes de future maman, j’avais décidé que pour mon deuxième bout'chou, je ferai différemment, du moins j’essaierai. Le 14 juin dernier, mon projet de naissance sous le bras, j’ai réussi à accoucher naturellement, sans péridurale, sans hormones de synthèse…, comme je le souhaitais. Un grand moment d’émotion que je n’oublierai jamais. Mon mari, et la sage-femme non plus !
Autant pour ma fille ainée, j’avais fait une super préparation à l’accouchement, l’haptonomie où l’on rentre en contact avec son bébé dès le second trimestre de grossesse, autant pour mon fils, j’étais tellement cool et débordée à la fois, que je n’ai pris le temps que pour une préparation, celle de mon périnée. Vu que je redoutais un peu l’épisio (les suites pour ma première n’avaient pas été très, très agréables…), j’ai misé sur l’Epi-no, une technique allemande, de plus en plus populaire auprès des françaises, qui permet d’assouplir le périnée et de préparer à l’expulsion du bébé grâce à un ballon qu’on gonfle dans le vagin à l’aide de légères pressions sur une pompe. Au fur et à mesure des semaines, le diamètre du ballon doit augmenter progressivement pour atteindre environ 10 cm de diamètre, l’équivalent du périmètre crânien d’un nouveau-né. Une sorte de stretching qui m’a bien aidée le jour J, croyez-moi !
Bref, l’avant-veille de mon terme, vu que mon col n’était pas du tout prêt (long, tonique, complétement fermé), j’ai décidé d’aller voir une sage-femme acupunctrice, qui pourrait me « débloquer » tout ça… pour éviter d’être déclenchée. Ce que je redoutais le plus. Je ne sais pas si les petites aiguilles sont la solution miracle ou que ça a été juste une coïncidence, mais le lendemain du rendez-vous, je commençais à contracter. Petites contractions le soir, puis de plus en plus fortes le matin (jour du terme !), de plus en plus rapprochées et douloureuses la journée, tant et si bien qu’à 18h, nous avons déposé notre fille chez ma cousine pour filer à la Maternité St Félicité. 20h, nous voici avec une sage-femme entrain d’examiner le col et le cœur du bébé. Verdict : dilatée à 3. Vu mon projet de naissance « sans péri », la sage-femme, hyper open, nous a conseillé d’aller grignoter un bout en terrasse à côté de la maternité (sait-on jamais si je perds les eaux entre le plat et le dessert…) et de revenir au bout de 2 heures. Aussi tôt dit aussi tôt fait, nous voici attablés au resto Italien. A peine assise que je commençais à ressentir de très fortes contractions. Assez fortes pour avoir envie de me lever entre chaque bouchée. Clairement, le repas le plus bizarre de ma vie. On finit rapidos et on part marcher. Marcher étant la technique la plus efficace pour faire descendre bébé. 22h piles, on revient à la maternité. Je suis dilatée à 6. OUF, je crois que si on m’avait dit « dilatée à 4 », je me serais évanouie. La sage-femme est sereine et confiante. Pour elle, j’accouche dans la nuit. Étant donné que je ne veux pas de péridurale, j’opte pour le gros ballon, accessoire magique qui booste le travail et soulage (un peu) les contractions. Quelques mouvements sur le ballon et je perds les eaux en salle de travail. Avec mon mari, on se marre. Mais pas longtemps. Je commence à douiller sévère, je suis dilatée à 8 en quelques minutes. Crier me fait du bien. Et tant pis, si ça réveille les autres futures mamans dans les salles d’à côté ! Mon homme ne sait pas quoi faire pour m’apaiser. Je suis à deux doigts de craquer et d’appeler l’anesthésiste. Mais ma sage-femme m’encourage et mon obstétricien vient d’arriver. Le bébé est engagé… Plus besoin de péridurale, il faut pousser maintenant. Je sers la main de la sage-femme et celle de mon mari, je pleure et je hurle en même temps. Une vraie sauvage ! Une seule envie, vite, vite, voir mon bébé. Je suis encouragée, félicitée, on se croirait dans une épreuve sportive. Sur le côté, je pousse, je prends de grandes inspirations, je sens moins les contractions à chaque poussée. J’ai peur de craquer, de ne pas y arriver. Mais la tête du bébé est déjà là. Je la sens, je sens tout. Il ne reste plus qu’une épaule. On m’aide, on m’accompagne, mais sans épisio, ni forceps. Par chance, aucune déchirure et mon périnée est intact.
Ça y est, à 23h39, Timothé est ENFIN parmi nous. On me le pose sur mon corps, encore tout tremblant. 3 kilos 890 de bonheur, déjà prêt à téter. Bien sûr j’ai eu mal, j’ai souffert, mais là, tout de suite, avec Tim sur mon ventre, la douleur est déjà bien loin…
Lorsqu’on me demande « Pourquoi m’être « infligée » cela ? », je réponds « Par curiosité 😉 ». Enfin, je vous avoue que c’est aussi pour éviter à mon amour d’ingérer des substances médicamenteuses dès son plus jeune âge… et que les suites d’un accouchement sans péridurale sont plus faciles. Le lendemain, on est sur pieds bien plus rapidement. Mais ça évidemment, on n’en parle jamais.
En tout cas, je suis fière de l’avoir fait et heureuse que ça se soit déroulé sans accroc… Enfin, déroulé tout court. Une chose est sûre, c’est que de cette expérience incroyable, je ne retiendrai que l’émotion. Si c’était à refaire, je refais tout pareil. Mais pas tout de suite 😉
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Joli témoignage, et Justine super courageuse…
très joli récit