Comment bien vivre le confinement ? Un psy répond
Ecrit par Marie TERRYle 20 mars 2020
J+ 5 du confinement. Comment le vit-on? Avons-nous le même ressenti? Il est certain que ce sentiment d’enfermement chez soi modifie les coutumes et peut devenir laborieux à supporter. Le psychothérapeute et psychanalyste Rodolphe Oppenheimer nous propose des réponses visant à rassurer des individus inquiets de vivre enfermés quinze jours officiellement mais combien de temps réellement. Décryptage avec les questions qu'on se pose tous.
Est-il normal de ressentir de l’inquiétude de rester « enfermé » chez soi plusieurs jours ou semaines ?
Rodolphe Oppenheimer:
Il est tout à fait normal de ressentir de la peur face au mesures qui nous sont demandées. Nous avons dans le cadre de ces obligations des moyens de communications pour rester au contact de notre famille ou de nos proches, le téléphone, les messageries, Skype autant de moyens de ne pas couper les liens.
Quels conseils donnerez-vous pour vivre cette situation plus sereinement ?
Profitez de ces secondes, ces minutes, ces jours et semaines pour faire ce que vous n’avez jamais le temps de faire, ce que vous repoussez depuis tant de temps. Cette utilisation du temps pourra vous faire plaisir. Saisissez-vous d’un bloc et d’un stylo et faites vos courses, pas dans les grands magasins mais en vous, écrivez ce que vous aimez faire, cette liste pourra vous être utile dans le cas d’attaque de panique ou de crise de claustrophobie. Liste des choses que l’on aime faire et sortir cette liste en cas de crise d’angoisse.
Il existe aussi grands nombres d’apprentissages pour devenir un(e) spécialiste de la relaxation cela pourra vous détendre si vous ressentez de l’anxiété. Cette technique vous aidera à supporter l’enfermement.
Que proposez-vous aux personnes en télétravail pour s’organiser au mieux?
Et oui, suite au grand nombre de personnes qui devront vont faire du télétravail, ce qui peut souvent être complexe avec des bambins à domicile, il faut en effet scinder les 2 vies, familiales et professionnelles. Le plus important est donc de se créer un lieu à soi, sans créer un open space, se créer une bulle au sein de votre domicile.
L’idée: Partager votre appartement entre lieu de vie et lieu de travail.
(Je vous l’accorde, plus simple dans un grand appartement). Ceci afin qu’après vos heures de travail, vous puissiez continuer à profiter à bénéficier d’une vie de famille. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas une réalité, une façon de faire. Chaque famille doit en conscience chercher puis trouver ce qui lui convient le mieux.
Les parents vont devenir professeur à domicile, comment ne pas tomber dans le conflit?
Il n’est pas évident de trouver un rythme qui puisse convenir à chacun des membres de la famille. Et pourtant pour assurer le bien-être de chacun il faudra organiser cette bataille parfois de façon militaire. Les enfants sont à la maison et il n’est pas question de rester H24 à regarder les dessins animés. Le matin tout le monde est prêt, habillé comme à l’accoutumé.
Concrètement, quelle serait une journée type?
On occupe les enfants par tranche de 50 min de travail suivie d’une pause de 20 min. Munis d’ouvrages scolaires de Français et de Mathématiques, on révise les leçons et on pratique avec des exercices. Pour les petits des écoles élémentaires, n’oubliez pas de revoir les tables de multiplications.
L’idée: Pendant que les enfants sont occupés, les parents peuvent se mettre à travailler.
Quand vient la pause du déjeuner, les parents se mettent à la cuisine afin de préparer un bon repas à toute la famille. Ce n’est pas parce qu’on est confiné que l’on va manger des pâtes tous les jours. On prend le temps de préparer un repas équilibré. Si on a pas l’habitude de cuisiner, on peut trouver plusieurs sites internet qui proposent des recettes rapides et faciles à cuisiner.
L’après-midi on se remet à travailler tout en occupant les enfants. A 16h30, octroyez-vous une pause et laissez les enfants regarder la télévision une petite heure. Ceci va vous permettre d’avoir plus de calme pour gérer vos dossiers les plus importants.
l’idée: On tente au mieux de conserver ce rythme tous les jours.
Que diriez-vous aux personnes vivant en couple et plus spécialement pour des couples qui sont en souffrance?
Je suppose que cette occurrence peut aussi offrir à des couples une opportunité de se reparler, de se réunir et à nouveau de se retrouver, comme durant certaines périodes difficiles de l’histoire, les solutions sont venues de familles qui ont réappris à prendre soin d’elle et à nouveau ont repris soin les unes des autres.
En revanche, si la cohabitation est vraiment trop ardue, séparez les deux espaces pour que chacun puisse respirer dans son espace.
Devons-nous rester connectés aux médias et en particulier aux chaines d’information ou pas?
Les points d’informations relatifs au coronavirus appelez communément épidémie du COVID 19 sont extrêmement anxiogènes mais aussi dépressiogènes : dans quel monde allons-nous nous retrouver si nous y survivons ? Cette phrase peut reprendre nos peurs. Elle inclut l’angoisse de mort et de maladie mais également l’après.
Pour beaucoup d’entre nous, il est indigeste de ressentir cette pression qu’elle soit sur les réseaux sociaux, via des sms intempestifs d’amis ou de relations qui souhaitent nous donner des informations, des bips de whattapp, telegramm, we chat et encore d’autres canaux qui finissent par saturer le cerveau d’informations qui sont souvent des fake news. Certains ont dit basta, tout cela est faux et n’ont pas eu peur de braver les vrais dangers (bar, boites de nuit, accolade, embrassade etc..) et cela a contribué à aggraver le problème.
La meilleure façon de rester informé car il le faut est de regarder le point presse du Directeur général de la Santé et des annonces du gouvernement.
Merci à Rodolphe Oppenheimer ((Psychothérapeute-Psychanalyste) à Paris d’avoir répondu à nos questions.
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