Christophe Gans et Léa Seydoux nous parlent de La Belle et la Bête
Ecrit par Marine Mauricele 12 février 2014
Il y a quelques jours, l’équipe du film « La Belle et la Bête », répondait aux questions des journalistes, lors d’une conférence de presse. TDN y était. Christophe Gans, le réalisateur, ainsi que Léa Seydoux et André Dussolier nous parlent avec passion leur aventure.
Christophe, passer après Jean Cocteau pour revisiter ce conte a-t-il été un challenge ?
N’importe quel film est un challenge. Mais c’est vrai que s’engouffrer dans ce chemin 60 ans après Cocteau, est un véritable défi. Mais je n’ai jamais eu peur, je le connais, je l’admire, mais nous, nous avons été là où il n’a pas souhaité aller, et nous avons donc pu construire notre propre version.
J’avais 5-6 an quand j’ai vu le film, et je me souviens avoir vécu une expérience sensorielle onirique. Mais je me souviens aussi d’avoir été frustré car la malédiction ne fait l’objet que d’une seule ligne. « Mes parents ne croyaient pas aux fées, elles les ont punis ». Pour moi, ça ne suffisait pas, il devait avoir fait bien pire pour subir un tel châtiment. Ma version est partie de là, et j’ai construit l’histoire autour.
Vous avez gardé un côté très visuel au film, pourquoi ?
C’était très important, le film devait avoir un certain style symbolique, car c’est un conte. Il doit pouvoir être vu à tout âge, avec une empreinte différente selon les âges, tout en gardant les premières sensations. Il y a des couches de significations superposées. Les adultes et les enfants doivent percevoir des choses différentes sans que personne ne soit jamais gêné.
Pourquoi avoir choisi la narration ?
J’avais envie de prendre le public par la main. Tout le monde connait cette histoire mais je voulais une variation, et la narration aide à ça. Replacer le conte à travers la tradition orale était essentiel, ça rappelle la fascination.
Pourquoi une telle omniprésence de la nature ?
La question est souvent de savoir qui de l’Homme ou la Nature est une divinité. Le film y répond. Le prince reçoit une double punition, une qu’il s’inflige lui-même, en tuant la biche dorée, qui est aussi sa femme, et une de la Nature, qui le condamne avec la malédiction. On se rend compte de la puissance de la Nature, c’est quelque chose qui me touche.
Vous êtes-vous posé la question de savoir ce qu’on montre aux enfants ?
Pour moi, il s’agit d’un conte sensuel, transgressif. Belle accepte l’attraction qu’elle ressent envers l’animal. La sensualité est ce qui m’attire dans ce conte, et mon travail est justement de faire en sorte qu’un papy puisse amener ses petits-enfants voir ce film sans être gêné.
S’agit-il d’un vrai masque que porte Vincent Cassel ?
Totalement. Mais il ne le portait pas. De nos jours, nous avons des techniques nous permettant de rendre les choses moins désagréables pour les acteurs. Cela a pris une centaine d’heures en post-production pour arriver au résultat souhaité. Il y a cependant quelques plans où la doublure de Vincent le porte. Sans le masque, cela a demandé un travail d’acteur considérable à Léa, qui devait constamment se représenter cette bête repoussante afin qu’on puisse ressentir le dégoût. Le processus ne passe que par le regard.
Quand avez-vous choisi Léa Seydoux et Vincent Cassel ?
Léa était mon seul choix dès l’écriture. Je l’avais repérée dans « Robin des Bois », elle a une intensité d’actrice incroyable. Je l’ai écrit pour elle sans savoir si elle accepterait, sachant qu’elle est réputée pour être difficile et sélective.
Pour Vincent, c’est différent, c’est un ami. En France, nous avons la particularité d’avoir des acteurs qui sont des modèles uniques. Il n’y a qu’une personne qui puisse jouer les rôles qu’on écrit. Il n’y avait que lui qui pouvait jouer ça, il est puissant, et sa capacité physique était parfaite. Il doit quand même sauter sur la table comme une bête. Il était heureux de jouer dans ce film parce que, pour une fois, il pouvait enfin montrer un de ses films à ses 2 filles.
Léa Seydoux : J’entretiens un rapport intime avec le personnage, depuis petite, il a développé mon imagination. J’ai besoin de ressentir une résonance avec le personnage, qu’il n’y ait que moi qui puisse le jouer. J’ai mis ma patte pour les costumes, les coiffures, … Je voulais respecter les robes de princesse, qu’elle soit blanche au début pour le côté virginal, rouge quand elle est amoureuse, rose quand elle devient mère, …
Christophe, vous avez choisi une musique qui fait très conte de fées, avez-vous essayé autre chose ?
Oui, mais ça ne fonctionnait pas, il fallait une musique orchestrale. Il y a 70 minutes de musique sur 112, ce qui est pas mal. La musique a été enregistrée en Angleterre, avec un orchestre et des choeurs. La musique apporte vraiment quelque chose, ça n’est pas juste du papier peint. On sait pourquoi elle commence et pourquoi elle finit.
Il y aurait pu avoir plus de scènes avec les petits chiens (tadum), en avez-vous coupées ?
Oui, il y en avait plus de prévu, mais cela prenait trop de temps, il fallait des marionnettistes à chaque fois. Pour moi, ces créatures sont un repère pour les enfants, il y a un rapport d’échelle, à côté des géants.
Pourquoi n’avez-vous pas choisi de réaliser ce film en 3D ?
Déjà, c’est 35% de budget en plus. Et je trouve que ce n’est pas forcément utile. J’adore la 3D par Cameron, mais ce n’était pas nécessaire à mon sens ici.
On retrouve beaucoup d’humour au final.
Ca fait partie du deal, sinon quel intérêt ? La puissance, c’est l’alternance entre des moments intenses et des moments légers. C’était mon challenge, c’est ce que le public demande.
Par rapport au film de Cocteau, pensez-vous avoir apporté de la modernité ?
Dans son film, le prince redevient prince. Pour moi, c’était impossible. Je trahis un peu l’histoire originale, mais je l’assume. Avec la crise, où luxe est égal à bonheur, cela me paraissait trop obscène. Je trouvais ça bien que lui qui défendait tant ses roses, se consacre à une roseraie. Je pense que l’amour et l’imagination sont plus forts que tout. Dans la scène de la biche, il y a beaucoup d’émotion, ça me ressemble en tant qu’homme. C’est ma définition du crime, car pour moi, les animaux sont sacrés.
André Dussolier, quel regard portez-vous sur votre personnage, le père de famille ?
Je trouve qu’il est touchant. Il y a une dose d’humanité, il souffre en voyant sa fille bien aimée partir, et il est prêt d’en mourir. J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer ses scènes simples, de famille, sur des fonds verts. L’imagination est notre meilleure compagne. Le plaisir de l’acteur c’est aussi de voir le résultat, avec les moyens actuels du cinéma. C’est merveilleux de se voir dans ce monde, on peut redevenir spectateur, prendre de la distance.
Léa Seydoux : Pour moi c’est pareil. Cela demande beaucoup de concentration, mais j’oublie que c’est moi. Je n’imaginais pas que ce soit aussi spectaculaire.
Christophe Gans : Les jeunes, maintenant, sont habitués à ces effets spéciaux. Ils veulent retrouver des souvenirs d’enfance, en voyant ce que les nouvelles techniques peuvent apporter.
Léa, c’est votre premier conte, quels sont les points communs que vous avez avec votre personnage ?
Enfant, je regardais déjà le film de Cocteau, dès que Christophe me l’a proposée, c’était pour moi une évidence. C’était le rôle rêvé, j’avais une idée précise de la Belle que je voulais interpréter. A la différence de « Belle » de Cocteau, je la voulais dans l’air du temps, plus proche de l’enfance. Notre point commun : choisir de partir et de vivre sa vie pour devenir une femme, c’est quelque chose qui me parle.
La pression médiatique est très forte en ce moment pour vous, comment faites-vous ?
Justement, je fais ce genre de film. Cela aide à garder les pieds sur terre. Je suis très contente de le défendre, et d’être une princesse aux yeux des enfants.
Sortie le 12 février 2014, à aller voir en famille.
Retrouvez la bande annonce du film et la critique de « La Belle et la Bête » sur TrucsDeNana.
propos recueillis par Marine Maurice
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Beaucoup de nouveau :-/
Pour commencer, mon âge:j ai commencé ma puberté très tôt (10 ans et règles a 11) et je connais mon corps, mes atouts, bref sur la théorie je sais tout ce que je peux savoir enfin je pense. (Protection, position, écoulement de sang etc…)
J ai rencontré un autre garçon mais qui habite loin de chez moi. Il avait une vie sexuelle bien fournir et a tout arrêter quand nous sommes sortis ensemble, je lui fais confiance et je sais de source sûre qu’il est fidèle.
Nous avons essayé le sexe par webcam, par téléphone… tout va bien de ce côté ^^
Pour ma "nymphomanie". C est pas une envie c est un besoin, c est comme une drogue si je n en parle pas ou que je ne me touche pas je me sens très mal, pas a l aise.. mais a l instant ou j en parle je suis comme dans une bulle, je suis apaisée. J ai toujours besoin de plus!
Ce n’est pas un comportement "normal" mais j aimerais avoir des solutions pour essayer de me contenir ou de faire mieux accepter ma sexualité assez débridée.
Merci! Love.