Cette fois-ci je craque : L’enfer du régime

Nous sommes toutes pleines de bonnes résolutions. A partir d’aujourd’hui, je bois plus d’eau (facile), dès demain j’arrête de fumer (très difficile), la semaine prochaine j’entame un vrai régime (proche du rêve). Pour quelles raisons est-ce si difficile de se tenir à ses envies ? Tout simplement parce que notre volonté (oui toujours elle) ne veut pas suivre. On a tous en nous un petit démon qui nous chuchote à l’oreille : « vaut mieux faire envie que pitié ». En bref, on se ment à soi-même pour ne pas se confronter à un énième échec, pour ne pas voir une nouvelle tentative avorter avant même d’avoir commencée. Non, je ne vais pas vous parler d’un régime miracle, non je ne vais pas vous donner les clés de la réussite (simplement parce que personne ne possède la solution idéale. Et si c’est le cas, svp appelez-moi). Je vais tout simplement vous livrer ces témoignages de femmes et d’hommes qui eux aussi ont craqué …
« J’ai toujours été ronde, à la maternelle, en primaire, au collège etc … Le truc c’est que pour moi ça n’avait pas vraiment d’importance, j’avais des formes généreuses mais je trouvais qu’elles étaient proportionnelles à mon mètre soixante quinze. Ma mère n’était malheureusement pas du même avis : « Chérie elle ne te boudine pas un peu cette chemise, ma Ninette tu devrais faire attention à ton poids, manger des frites n’est pas vraiment recommandé pour toi », elle ne s’arrêtait jamais. Alors j’ai commencé un régime, j’ai commencé il y a maintenant 5 ans. J’ai 22 ans, et cela fait cinq années que j’enchaîne méthode californienne sur plan protéiné, résultat je suis comme avant sauf qu’à l’heure actuelle je ne me sens pas bien dans ma peau. Alors oui, j’ai craqué des dizaines de fois, mais maintenant je prends ma vie à contre-courant, je vais voir un nutritionniste et je suis une thérapie, pour retrouver confiance en moi et recommencer à me nourrir normalement. » Nina, 22 ans, de Lyon.
« Je suis un mec et oui je suis au régime. Ma copine me faisait remarquer (gentiment) les kilos que j’avais rapporté de chez mes parents durant les vacances d’hiver. « Le cassoulet t’a grimpé aux hanches mon bichon, ouh la la regardez-moi ces abdos Kronenbourg, tout ce qui est rond est mignon », je pense que c’est lorsqu’elle s’est mise à trouver mon embonpoint « trop chou » que j’ai eu un déclic. Moi qui ai toujours été un sportif comment ai-je pu me laisser aller à ce point ? C’est décidé je me mets au régime et à la musculation, à moi le corps de Brad Pitt. Je me plonge dans les livres de régime de ma moitié, et là je trouve régime protéiné, manger de la viande ça me va. J’ai du passer le paragraphe « accompagné de légumes vapeurs », car pendant deux mois je n’ai mangé que de la viande et des blancs d’oeufs. J’ai perdu énormément, je me suis musclé aussi, et puis d’un coup je suis tombé malade. « Carence en vitamines » m’a lâché le toubib. Depuis deux semaines, ma chérie surveille mon alimentation et me gave comme une oie, la fin de mon régime a sonné et je commence déjà à voir mes poignées d’amour pointer à l’horizon … ». Aurélien, 21 ans, de Cannes.
« On a tous craqué un jour. Moi, je le fais tous les jours, à chaque fois que je vais au travail je dois me faire violence pour ne pas m’empiffrer. Je suis critique culinaire, et normalement je n’ai besoin que de picorer pour faire mon métier, malheureusement j’aime trop la nourriture. Alors lorsqu’on me sert un pot-au-feu avec vin à volonté, mon estomac prend le dessus et ma volonté reste au placard. Ma femme m’a mise au régime à la maison, alors le soir c’est haricots vert vapeur et poisson dégraissé. Mais dès que je sors travailler, des images de bons petits plats se mettent à tourner dans mon esprit, alors je me précipite dans le premier nouveau resto qui vient d’ouvrir, histoire de travailler … Je craque tous les jours et le pire c’est que je ne me sens pas coupable, j’aime les bons petits plats, je ne peux rien y faire et ma femme non plus ». Pierre Alain, 34 ans, de Paris.
J’avais dix kilos à perdre pour être top. J’ai essayé d’établir un régime équilibré, je suis allé voir une nutritionniste, on a réalisé ensemble un plan d’attaque me correspondant le mieux, puis on a fixé plusieurs rendez-vous pour suivre mon évolution. J’avais le moral gonflé à bloc, impossible d’échouer avec une accompagnatrice comme celle-ci. Les deux premières semaines sont passées très vite, je n’avais pas l’impression de me priver, je me sentais bien. On était parti sur un système simple : éviter les sucreries et les boissons gazeuses qui jusque là envahissaient mon quotidien. Je me rends chez ma nutritionniste, verdict trois kilos en … plus. Ce n’est pas possible, je ne comprends pas, je demande un deuxième avis. Je remonte sur la balance, idem. J’essaye de ne pas pleurer devant elle, mais je suis vraiment perdue. Alors on revoit avec elle ce que j’ai mangé durant ces deux semaines. Aucune sucrerie, aucune boisson gazeuse, par contre ma nutritionniste a déclaré sévèrement « ce n’est pas ce que vous mangez qui vous a fait prendre du poids, mais la quantité que vous ingurgitez ». Blasée je suis repartie les mains dans les poches et l’estomac noué, le régime pour moi c’est fini ! » Manon, 27 ans, de Nice. Par Belinda Kheddouche