Guillaume Aldebert sort son quatrième album et nous fait replonger dans notre enfance avec nos peurs, nos angoisses mais aussi notre imagination, nos joies et notre vision du monde.Rencontre avec cet éternel enfant qui a toujours peur du noir ! Truc de Nana : Comment est né Enfantillages ?Guillaume Aldebert : Tout a commencé au […]
Guillaume Aldebert sort son quatrième album et nous fait replonger dans notre enfance avec nos peurs, nos angoisses mais aussi notre imagination, nos joies et notre vision du monde.Rencontre avec cet éternel enfant qui a toujours peur du noir !
Truc de Nana : Comment est né Enfantillages ?
Guillaume Aldebert : Tout a commencé au début des années 2000. Je travaillais comme emploi jeune dans une école primaire où j’étais animateur. Je m’occupais d’enfants de la grande section de maternelle jusqu’au CM2. Je faisais pas mal de chansons, d’ateliers musicaux avec eux. Du coup, j’ai eu l’idée de faire un album pour enfants, sans avoir vraiment pensé à un concept d’album, mais j’avais gardé ça sous le coude pendant toutes ces années en me disant qu’un jour, peut-être ce projet se réaliserait. En 2007, j’ai vraiment eu envie de concrétiser cette idée et j’ai pris le temps de le faire. Pendant les festivals et mes tournées, j’ai rencontré pleins d’autres artistes à qui j’ai proposé d’investir l’album sous la forme de duos.
TDN : L’idée des duos est donc venue après, ou bien tu avais eu cette idée dès le départ ?
GA : C’était déjà en vue, oui. Après je ne pensais pas que j’allais avoir autant de monde. Au départ, je m’étais dit que pour les enfants, ce serait bien d’avoir deux ou trois duos. Et puis l’accumulation des réponses positives m’ont fait écrire les derniers morceaux dans l’idée de faire des duos.
Je pense par exemple à la chanson avec Maxime Le Forestier, qui rentre vraiment dans ce cadre, puisque j’ai écrit cette chanson en pensant à lui. Il y a 11 duos sur un album qui compte 16 titres ce qui n’était pas forcément l’idée de départ. Mon intention était d’amener quelque chose de très vivant et le fait qu’il y ait plein de voix, de timbres différents permettent aux enfants de mieux imaginer les personnages, ça rajoute de la vie.
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L’idée de base était aussi de proposer quelque chose de très différent pour les enfants et qui ne laisse pas les parents de côtés. En général, il y a pas mal de chansons pour enfants qui sont pour eux et exclusivement pour eux, et les parents ou les adultes ne se sentent pas vraiment concernés. J’avais envie de leur faire des gros clins d’oeil et au final c’est un album pour enfants mais aussi pour la famille.
TDN : Ton inspiration est venue exclusivement de ton expérience d’animateur ou tu as puisé dans tes propres souvenirs ?
GA : Je ne peux pas dire que je me sois vraiment projeté comme enfant parce que mon univers n’est pas vraiment éloigné de l’enfance … C’est un univers dans lequel je vais justement souvent puiser mon inspiration ; Enfantillages est la suite logique.
Pour trouver les thèmes des chansons, il y a eu de l’observation des enfants de la famille, des amis mais aussi de l’enfant que j’étais et que je suis encore.
Pour « J’ai peur du noir », je me sentais vraiment à l’aise d’en parler, une façon d’exorciser les démons que j’ai encore aujourd’hui même si j’ai passé la trentaine (rires). Je ne me sens toujours pas à l’aise quand je regarde un film d’horreur tout seul dans le noir. Quand je vais me coucher, je suis à deux doigts de regarder sous le lit ! Et je pense qu’à 60 ans, j’aurais encore peur (rires) !
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TDN : Quelle est la chanson que tu as préférée écrire ou enregistrer ?
GA : Oh, elles sont toutes différentes et je n’ai pas vraiment de podium dans mes chansons. Il y a des chansons qui m’éclatent comme « Une histoire de fou » qui est une chanson un peu funky qui raconte un rêve éveillé. D’ailleurs cette chanson est venue de ce que je vis tous les jours. Je me lève souvent la nuit et j’emmène encore mon rêve aux toilettes (rires). Je suis encore en train de le fabriquer et je suis complètement débile (rires). C’est ça que j’aime dans les albums pour enfants, il y a une vraie liberté dans l’écriture. Les enfants vivent avec leur imaginaire au quotidien et l’imaginaire s’exprime la plupart du temps ; alors que quand on est adulte, il ne s’exprime pas vraiment.
TDN : Une tournée de prévue ?
GA : Oui, sur 2008, 2009, 2010. On a monté le spectacle avec les musiciens et les ingénieurs, chacun apportait ses idées et l’idée était de retrouver sur scène une chambre d’enfants avec le décor. On a une espèce de sphère de 2 mètres de diamètre suspendue au-dessus de la scène. C’est un support à projection, mais ça peut tout aussi bien être la Terre, la Lune, la lampe de chevet… C’est une sorte d’organe de la scène. La batterie est placée sur un lit d’enfants, le pianiste est dans une armoire. C’est un peu un côté Disney, sans que ce soit trop chargé, parce qu’il faut que ça reste un concert, il ne faut pas qu’on soit chez Guignols non plus ! Mais il faut essayer d’amener le public dans cet univers, dans cette chambre d’enfants et leur raconter tout ce qui se passe.
TDN : Tu sors un livre pour enfants aussi ?
GA : Ah oui! C’est un album jeunesse comme on dit. C’est un ami graphiste qui vient de ma région, le Doubs, qui vient de se lancer dans l’édition. Il sort une collection de 4 albums jeunesse et il m’a proposé d’écrire une histoire. Ça tombait bien parce que j’étais en pleine écriture de cet album, donc en résonance à fond avec mes projets. En une semaine j’ai écrit une histoire avec un des personnages de l’album, une petite fille qui s’appelle Justine. L’idée que j’ai eu c’était d’imaginer que cette petite fille arrête le temps en baillant. C’était un peu moi aussi parce qu’on dit souvent que je suis hyperactif et j’angoisse beaucoup à l’idée de ne pas pouvoir réaliser tout ce que j’ai envie de faire. Du coup je fais plein de trucs en même temps, mais forcément je n’arrive pas à tout faire. Justine est comme ça, et elle se lance dans pleins de projets, et elle n’arrive pas à les concrétiser parce qu’elle n’a pas le temps (rires). Un jour, elle se met à bailler, le truc qui ne lui était jamais arrivé parce qu’elle n’était jamais fatiguée et le temps s’arrête. Tout ce qui l’entoure est figé comme de la glace. Elle se dit que c’est génial et qu’elle va enfin pouvoir faire tout ce dont elle rêve. Elle se lance dans la construction d’une cabane dans un arbre et la transforme en complexe immobilier ! Elle fait plein de choses. Mais très vite elle s’aperçoit que ce n’est pas terrible car elle est toute seule dans ses projets. Il n’y a pas vraiment de moral, mais plutôt une chute qui dit que l’important ce n’est pas de faire pleins de trucs, mais de faire les choses avec les personnes qui nous entourent. C’est aussi un peu ce que l’on retrouve sur Enfantillages.
TDN : C’est ta première et dernière expérience ?
GA : Non, j’ai plein d’envies et pleins d’idées. J’ai un rêve : faire une bande dessinée. Plutôt pour adulte, encore que je touche un peu les deux publics.
TDN : Donc aujourd’hui ton rêve serait d’écrire une bande dessinée ?
GA : Oui, une bande dessinée c’est vraiment un truc que j’aimerais faire. Mon plus grand rêve serait d’aller jouer dans pleins de pays. Au Maroc et en Algérie, où l’on a passé une semaine, ça a été un choc. Humainement, musicalement, c’est toujours un choc, quand tu repars de là, ce n’est pas comme si tu avais passé une semaine de vacances où finalement il ne t’arrive pas grand-chose. Aller travailler comme ça dans d’autres pays, c’est génial. Ça c’est mon rêve.
TDN : Quelle est la salle où tu as préféré chanter sur Paris ?
GA : En général, tous les concerts qu’on a pu faire sur Paris restent un super souvenir. Il y a l’Olympia bien sûr, qui représente beaucoup en terme d’histoire par rapport à la salle, et en terme de stress aussi.
TDN : De voir ton nom en grosses lettres rouges ?
GA : Oui, il y a tout truc mythique autour de ça. C’était en 2005 et c’était génial. Il y a eu plein d’invités qui sont venus. Ensuite, il y a eu des salles plus importantes sur Paris, comme le Grand Rex, c’était aussi un chouette moment avec pleins de duos.
Mais j’ai aussi plein de souvenirs de tournées qui sont aussi fortes, qui ne sont pas forcément à Paris mais qui sont très différentes. Les concerts qu’on a pu faire au Maghreb ou en Corée par exemple.
TDN : Tu préfères te produire dans les petites salles ou bien est-ce que par exemple tu te verrais bien faire le Stade de France ?
GA : Oh non, non !! (rires)
TDN : Ambiance plus intime alors ?
GA : Oui. En fait, non, ça dépend ! Sur la tournée précédente, on a fait des gros festivals comme les Francofolies, où il y a 30 000 personnes. C’est un travail différent. Je me sens plus à l’aise dans une salle de 600 à 1000 personnes parce que ça ressemble plus avec ce que je créais sur scène, c’est un échange avec le public. Il ne faut pas créer une barrière où l’on se coupe du monde.
TDN : Quel est ton endroit préféré de la capitale ?
GA : Ah, alors moi je suis né ici, à Montparnasse, mais je n’ai pas grandi ici. Je suis revenu faire une école de photo quand j’étais ado. Et avec mon métier, je suis souvent amené à revenir, ce qui me plaît beaucoup. Après je n’ai pas spécialement envie de m’installer ici parce que j’aime bien « consommer » Paris comme je fais là. Venir deux semaines et repartir. J’ai l’impression de profiter de Paris et de ne pas le subir ; c’est une ville qui est assez agressive quand on y galère. Je ne galère pas donc je vois le bon côté, le côté joli, sympa. Je vais voir des concerts, des potes, c’est génial et c’est un luxe. J’ai de la chance, c’est mon métier qui me permet ça. Si j’avais un métier « normal » et que je devais me taper 1h de RER tous les matins, là ce serait l’enfer. J’aime bien ce quartier où l’on est aujourd’hui, Pigalle, parce que c’est le quartier des guitares (rires) donc c’est toujours chouette de se balader là.
TDN : Une chanson que tu écoutes en boucle en ce moment ?
GA : Il y a le dernier Fersen car je suis vraiment super fan. Il y en a plein d’autres, il y a le dernier Tryo aussi que j’ai découvert il n’y a pas longtemps.
TDN : Plutôt chanson française alors ?
GA : Oui, quoique… Je ne suis pas vraiment dans l’esprit de chapelles, c’est vrai que ça représente 2/3 de ce que j’écoute dans ma consommation de musique. J’écoute beaucoup de jazz, de métal, de rock. J’adore Muse, System of a Down. Après tous les grands classiques, qui reviennent comme Metallica ou ACDC. J’ai appris la guitare sur ACDC et Metallica, et aussi sur Brassens. Il y a toujours des clins d’oeil dans mes albums ou mes tournées. Je m’amuse beaucoup aussi avec ça.
TDN : Quel est ton rapport avec les femmes ?
GA : Je suis plutôt posé…
TDN : Dragueur ?
GA : Oh pas du tout… J’aimerais bien (rires), mais je suis plutôt timide. Bien que sur scène je sois plutôt extraverti, je reste timide ! Je ne me sens pas aller aborder quelqu’un comme ça, c’est un truc que je ne peux pas faire.
TDN : Tu aimes bien quand les femmes viennent vers toi ?
GA : Ah oui, j’aime bien ! (rires) Je ne peux pas dire le contraire !
TDN : Ton type de femme ?
GA : Ce n’est pas le cliché du mannequin, la grande blonde, ce n’est pas ça ! Ce serait plutôt petite brune, cheveux courts, plus ça oui.
TDN : Est-ce que aujourd’hui, Guillaume Aldebert est heureux ?
GA : Oui, oui, oui… J’ai encore plein d’angoisses sur plein de trucs mais c’est normal, c’est ce qui tiens debout tout le monde (rires) . J’adore être au début d’un projet comme ça, sans savoir où l’on va, c’est un peu le propre de mon métier aussi. De ne pas savoir ce que je ferai l’année prochaine, où je serai, je n’en sais rien ! Il n’y a rien de figé, c’est tout le temps dans l’avenir à court terme et c’est vachement excitant ce truc-là.
En attendant la sortie d’Enfantillages le 27 octobre, on peut retrouver Aldebert sur [url=http://www.myspace.com/aldebertmusique]MySpace[/url] et sur son [url=http://www.aldebert.com/blog]blog[/url].
Par Clémentine Picot
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