« A travail égal, salaire égal », est bien censé être une réalité. En effet, peu de gens le savent mais l’égalité salariale entre les hommes et les femmes est un droit inscrit. C’est inscrit dans les traités comme celui de Rome en 1957 car l’égalité des genres est l’une des valeurs fondamentales de l’Union européenne, dans des […]
« A travail égal, salaire égal », est bien censé être une réalité. En effet, peu de gens le savent mais l’égalité salariale entre les hommes et les femmes est un droit inscrit. C’est inscrit dans les traités comme celui de Rome en 1957 car l’égalité des genres est l’une des valeurs fondamentales de l’Union européenne, dans des rapports (2008), des lois, les plus récentes comme celles de 2010 et en France, dans La Constitution de 1946.
Pour les puristes : voici l’article L 140.2 du code du travail : « Tout employeur est tenu d’assurer, pour un même travail ou pour un travail de valeur égale, l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes ».
Mais dans la réalité c’est bien une utopie car il existe des disparités de rémunérations entre hommes et femmes et à tous les niveaux, même élevés. Certes, elles auraient tendance à diminuer mais elles sont encore là.
Autre constatation et pas des moindres : malgré les écarts salariaux, les filles sont les + diplômées avec un chiffre de 60%. Ce qui veut dire qu’une femme qui a réussi continue à être victime de stéréotypes et subit des écarts de rémunérations. « Un véritable message négatif donné aux jeunes filles » comme a dit une député européenne récemment. Alors, qu’on le vaut bien ! Car selon une étude menée par Ernst and Young, les entreprises qui ont à leur tête des femmes ont 35% de recettes en plus. On peut crâner, non?
Ces disparités pour Madame Rodi Krasta-Tsagaropoulou (député grecque) traduisent les inégalités hommes/femmes dans la société et les inégalités de travail entre les hommes et les femmes… Bref, un cercle vicieux autour de l’inégalité.
TDN va tenter de vous sensibiliser pour réfléchir avec vous à des solutions. Donc, que vous soyez encore étudiante ou déjà sur le marché du travail, n’hésitez pas à commenter ! Nous avons essayé de combiner plein d’infos utiles, intéressantes et pertinentes récoltées lors de notre invitation aux côtés de nombreux journalistes venus des 4 coins de l’Europe au Parlement européen le 7 mars, le jour des droits de la femme. Veille de la journée internationale de la femme, le thème était justement consacré à l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes.
Constat 1 : En moyenne dans l’Union Européenne, les femmes gagnent 17,5% de moins que les hommes pour un travail de même valeur. Ce qui veut dire qu’une femme doit mettre 14 mois pour toucher ce qu’un homme gagne en 12 mois.
Cette moyenne tronque la réalité qui montre un grand écart de 5% à 30% de différence entre les rémunérations entre hommes et femmes en Europe.
Les + mauvais élèves : l’Estonie , l’Autriche, l’Allemagne…
Et la France ? Avec ses 20% de différence de rémunération entre les femmes et les hommes, notre pays est au dessus de la moyenne. 20% d’inégalité dans le privé et 13% dans le public.
Constat 2 : Le lien entre l’écart salarial et la situation économique du pays n’existe pas forcément. L’Allemagne est un exemple. C’est une mauvais élève malgré une situation éco prospère.
Autre question très intéressante sous-jacente… : Comment est perçue cette inégalité ?
Est-elle perçue comme un problème important ? Les Européens répondent OUI à 52% (F 58%;H 46%)
Et en France ? Bonne nouvelle, même si nous ne sommes pas de très bons élèves, on veut s’améliorer ! Les citoyens de France (avec 85%) sont les premiers, suivis de la Belgique, de l’Espagne et de la Suède à considérer que l’inégalité salariale est un problème important.
Comment traiter ce problème ?
Commençons au plan européen ! Près d’un Européen sur deux (47%) estime que l’échelle européenne serait la plus pertinente pour trouver une solution à l’inégalité salariale entre hommes et femmes. L’échelon national est privilégié par 38% des Européens, quand 11% citent l’échelle locale ou régionale.
Et en France ? 48% pensent à une solution européenne et 40% une solution nationale pour résoudre le problème
Quelles solutions l’Europe préconise ?
Les Européens sont partagés entre mesures « incitatives » et « contraignantes ». La commission européenne peut agir à 2 niveaux : Légiférer et Sensibiliser.
Les lois peuvent changer les mentalités mais elles ne suffisent pas. Toutefois, on peut les rendre plus efficaces en sensibilisant les gens.
Sensibliser ? Mais comment ? En incitant et/ou sanctionnant financièrement les entreprises qui ne respectent pas l’égalité hommes/femmes. Les français sont les premiers européens à penser « sanction » et c’est inscrit dans la loi de 2010 : « Les entreprises de + de 50 salariés doivent réaliser un rapport de situation comparée (sur les embauches, les promos, les rémunérations, et établir un plan d’action contre les inégalités hommes femmes.) Si elles ne le font pas, l’administration peut leur infliger une pénalité depuis le 1er janvier 2012, de 0 à 1% de leur masse salariale« . Efficace ? Avouons la faible faisabilité de la sanction.
S’il est difficile de parler d’une solution collective, les solutions individuelles sur le marché du travail restent des « contentieux aux prud’hommes » dont la saisine des tribunaux est longue et onéreuse…
La sanction n’est donc pas top comme solution car on tourne en rond…
Alors ,on essaie de privilégier la sensibilisation avec des mesures incitatives (n’en déplaise aux français), comme :– Faciliter l’accès des hommes et des femmes à tout type d’emploi
– Et surtout, être plus efficace, en parler, informer.
– Faire des campagnes de sensibilisation auprès des hommes, dans les entreprises, et même dès l’école.
– Donner des sigles de qualité aux entreprises qui respectent l’égalité. Les jeunes embauchés verront une transparence.
– Transparence aussi des grilles de salaires dans les entreprises: pouvoir comparer sa fiche de salaire avec les collègues mecs devant la machine à café
Et au plan national ?
Nos hommes politiques sont en plein travaux pratiques étant donné que 7 français sur 10 souhaitent que l’égalité femmes-hommes soit au cœur du débat présidentiel. Ainsi, la campagne pose la bonne question : « Quelle place sommes-nous prêts à laisser aux femmes ? »
Petit aperçu selon les partis :
UMP :On lui doit la loi sur les parités dans les CA des entreprises du CAC 40 et dans les hautes administrations, « les fameux quotas ».
MODEM :Il veut instaurer des pénalités financières plus dissuasives à l’encontre des entreprises qui ne respectent pas la loi de 2010.
FRONT NATIONALLa question est une priorité mais rien ne serait vraiment inscrit dans le projet apparemment.
PARTI SOCIALISTE : Il veut renforcer les sanctions contre les entreprises, réformer le congé parental, faire des actions de sensibilisation dans les écoles.
Pourtant selon un Sondage exclusif LH2/Yahoo!, 42 hommes et 22 femmes composent l’équipe de campagne de François Hollande, candidat le plus fiable pour favoriser l’égalité hommes-femmes…
TDN ne prétend pas trouver des solutions et apporter des réponses mais aimerait vous donner des éléments qui permettent de comprendre le problème,
de s’interroger, de vous interpeler, au vu des discours entendus au Parlement européen.
>>> Luttons contre les temps partiels subis
Les femmes travaillent plus à temps partiel que les hommes. Est-ce un choix pour s’occuper de leurs enfants et de leurs parents ou est-ce subi par les femmes et non un choix ?
La minorité des femmes, soit 20 % de nanas sont carriéristes. Ce qui veut dire que 80% mettent en avant autre chose que leur carrière.
Certes, certaines femmes désirent ce temps partiel pour divers raisons, et là on respecte leurs décisions, mais si elles le subissent et que leur premier souhait est de briguer un poste à responsabilité, elles ne doivent pas selon le principe d’égalité, être empêchées par leur rôle de mère, de fille…
>>> Les enjeux du congé parental, les perceptions des interruptions de travail
Une intervenante au Parlement Européen, Madame Edit Bauer, met en garde les jeunes femmes : « L’écart salarial arrive souvent après le premier congé de maternité après cette interruption forcée ». Et cet écart se renforce avec l’âge, la formation et l’évaluation. Ces périodes d’interruption ne devraient pas être préjudiciables.
D’autres idées ? La femme en continu sur le marché du travail avec des aides ?
Des congés pour les hommes afin d’équilibrer ?
On a retenu la proposition Barbara Metta (député italienne et finaliste au concours de Miss Italie en 2000) : le temps consacré à sa famille doit compter pour calculer les droits de la femme.
Autre idée : Pourquoi ne pas négocier une augmentation de salaire dès le retour du congé mat ?! Des entreprises le font systématiquement…
Revaloriser les métiers féminins.
Quand un métier se féminise, il perd de sa prestance. Le meilleur exemple est le métier de maître d’école. Les femmes ont tendance à aller vers les métiers à plus faible valeur rajoutée, les domaines de l’éducation, de la culture. Les hommes travaillent plus dans des domaines qui prospèrent. C’est pourquoi, il faut inciter les femmes à aller vers les carrières de la science, la recherche, l’industrie. On valorise davantage les métiers à force physique, donc masculins. Il faut aussi valoriser la force psychologique.
Sensibiliser aux stéréotypes de genre
A l’échelon national, il est important de faire des campagnes de sensibilisation pour les femmes, comme cette campagne d’intérêt général qui met en évidence des situations sexistes quotidiennes dans le monde de l’entreprise en représentant avec humour et justesse « l’invisibilité » des femmes. L’accroche principale de la campagne est directive et appelle au changement de comportement : « Les femmes, on continue à s’asseoir dessus ou on change pour de bon ? ».
La campagne de sensibilisation pour l’égalité femmes-hommes du Laboratoire de l’égalité, signée Mediaprism, fait même son entrée au Musée des Arts Décoratifs, dans les manuels scolaires respectivement de Sciences économiques et sociales pour terminale et de Sciences et Techniques sanitaires et sociales pour classe de 1ère.
Plusieurs grands acteurs économiques soutiennent la campagne. Depuis son lancement, la campagne est visible sur tous les médias !
Et aussi sur TDN :
Laboratoire de l’égalité par laboratoiredelegalite
Si vous avez tout lu, bravo ! Pour vous faire sourire, voici un dernier document : « Dans quels pays les femmes sont les mieux servies ? » Selon le World Economic Forum, 85% des pays auraient amélioré la condition de femmes. « The independant » révèle une enquête nommée « Les meilleurs endroits pour être une femme aujourd’hui ». Faites votre choix, il n’est jamais trop tard pour déménager…
Le meilleur pays pour être une femme : l’Islande
L’Islande est le pays ou l’équilibre est le meilleur entre homme et femme. Que ce soit en politique, dans l’éducation, dans le monde du travail ou encore dans le
domaine de la santé. Un pays qui étonne et qui mérite une belle visite ! A l’inverse, le Yémen puis l’Afghanistan arrivent en fin de classement.
Le meilleur pays pour être un cadre supérieur : la Thaïlande
La Thaïlande a le plus haut taux de cadre supérieur féminin avec 45% du total. Les plus mal mal placés sont le Japon où à peine 8% des femmes occupent un poste
à responsabilité.
Le meilleur pays pour les emplois hautement qualifiés : la Jamaïque
Ce pays a le plus haut ratio de femme hautement qualifiées. Près de 60% des ces postes sont occupés par des femmes. Au Yémen, seules 2% des femmes occupent un tel poste.
Le meilleur endroit pour gagner de l’argent : le Luxembourg et la Norvège
Les femmes ont le revenu le plus élevé de la planète dans ces deux pays. Lorsque le salaire est plafonné à 40’000$, les deux sexes sont censés gagner la même chose. En Arabie Saoudite, lorsque une femme gagne 7157$ les hommes reçoivent 36’727$.
La meilleure région pour être une journaliste : les Caraïbes
45% des journalistes travaillant dans les médias sont des femmes aux Caraïbes. Alors qu’en Afrique, à peine 30% de femmes travaillent dans les médias.
L’Europe navigue autour des 35%.
Retrouvez toute l’étude sur : Peopleinside.fr et version sérieuse sur Europarl.europa.eu
Perso, Je pars aux Caraïbes !
Par Marie TERRY
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