C’est à Linus Pauling, prix Nobel de chimie, que l’on doit la popularisation de la médecine orthomoléculaire dans les années 1970, c’est-à-dire, le soin des patients en fournissant un apport optimal de substances naturellement connues de l'organisme. 10 ans plus tard, on retrouve les premiers compléments dans les pharmacies françaises puis, progressivement, dans les magasins bios. Depuis, l’engouement est en constante évolution pour ces pilules parfois vantées comme miraculeuses, cependant la réglementation reste floue.
Le marché des compléments alimentaires est florissant en France. Il atteint un chiffre d’affaires de près de 2 milliards d’euros. Près d’un Français sur deux en a déjà consommé au moins une fois dans sa vie. Ils sont 25 % à en prendre plusieurs fois par an. Le bien-être et la santé faisant partie des préoccupations principales des Français, il est légitime de s’interroger sur la pertinence de la consommation de compléments alimentaires. Surtout que la plupart des médecins et des nutritionnistes restent sceptiques quant à leur usage.
Les compléments alimentaires qui ont la cote
Le débat autour des compléments alimentaires a été initié par la mise sur le marché de produits destinés à faciliter la perte de poids. S’ils ont eu droit à un pic de popularité (notamment en 2013-2014), ils n’attirent désormais plus les foules. L’opinion publique les juge inefficaces voire dangereux. Il en est de même pour les pilules visant à la beauté des ongles ou des cheveux qui enregistrent une baisse drastique des ventes. La motivation première des consommateurs de compléments est la santé. Et on la retrouve dans les comportements d’achat. En première position, on retrouve les produits améliorant le transit et la digestion. Les autres demandes sont les régulateurs de sommeil, d’humeur et de stress, puis ceux qui stimulent la vitalité.
La pharmacie reste le lieux phare pour l’achat de compléments alimentaires (49,6 %).
Prendre des compléments alimentaires, un geste pas si anodin
Contrairement aux médicaments, les compléments alimentaires sont délivrés sans ordonnance. Ils ne nécessitent donc pas d’autorisation de mise sur le marché. Cela signifie qu’il est plus difficile d’en vérifier la composition et que leur prise n’est pas soumise à un suivi médical. Aussi, les effets bénéfiques vantés ne reposent pas toujours sur des tests scientifiques.
Composés majoritairement de plantes et vantés comme produits naturels, ils sont pourtant loin d’être inoffensifs.
À titre d’exemple, on peut citer le millepertuis, largement utilisé en phytothérapie pour ses vertus contre la dépression. Sans remettre en doute ses propriétés sur l’humeur, il faut savoir que le millepertuis présente un haut risque d’interaction avec d’autres médicaments, notamment la pilule contraceptive dont il annule les effets. D’ailleurs le magazine 60 millions de consommateurs, a épinglé certains compléments alimentaires qui peuvent provoquer un surdosage en vitamine D, des effets laxatifs indésirables et même des lésions sur le foie. De plus, les compléments censés améliorer la concentration sont très dosés en caféine et contiennent du ginkgo biloba, une plante chinoise qui interfère avec la prise de médicaments anticoagulants.
Les compléments alimentaires, à bannir ?
Les macronutriments et micronutriments nécessaires au bon fonctionnement du corps humain sont tous, en principe, présents dans l’alimentation. Cependant, il faut tenir compte du fait que ces dernières décennies, on enregistre une perte nutritionnelle conséquente dans nos assiettes. Selon une étude, les fruits et légumes les plus consommés par les Français ont perdu 48 % de leur fer, 27 % de leur vitamine C et 16 % de leur calcium. Il faut donc adapter sa diète en réorganisant le contenu de ses repas, supprimer les produits transformés de son menu et pratiquer une activité physique adaptée.
Une fois ces résolutions adoptées et s’il s’avère que le bilan sanguin révèle des carences, alors il est possible d’envisager la prise de compléments alimentaires, moyennant le respect de quelques règles.
- Premièrement, il faut toujours demander l’avis de son médecin avant d’entamer une cure.
- Deuxièmement, toujours privilégier les laboratoires reconnus et respecter les posologies de la notice.
- Troisièmement, opter pour des produits naturels et ne pas en prendre plusieurs à la fois.
Gardons à l’esprit que les effets recherchés dans les compléments alimentaires sont comparables à ceux des médicaments, mais que leur composition est moins encadrée. La prudence est donc de mise !
#bien-etre #compléments alimentaires #médical #médicaments #nutritionniste #sante