A l'heure de la fin du confinement où on commence à parler bilans et chiffres, on sait que les violences conjugales ont été augmentées de 30%. Triste chiffre mais le déconfinement peut également induire d'autres comportements à risques. Marlène Chiappa craint une décompensation des violences contre les femmes. Elle propose un plan Angela, un nom de code qui peut rassurer, voire sauver, les femmes et mettre en sérieuse difficulté le harceleur. Trucs De Nana vous en dit plus.
Si on a quelques chiffres et des infos sur les agissements pendant le confinement, on peut craindre aussi des actes dûs au déconfinement. Selon Marlène Schiappa, il y a eu pendant le confinement 5 fois plus de plaintes de femmes sur la plateforme dédiée.
Saluons des actions positives menées avec succès. Par exemple, l’éviction du conjoint violent du domicile a été plus rapide: « en moyenne, il a fallu trois heures pour trouver un logement », contre « plus de 48 heures » auparavant. Le confinement a développé également de nouveaux endroits pour protéger les femmes des violences conjugales. En effet les pharmacies, les centres commerciaux, les hypermarchés pouvaient accueillir ces femmes en danger.
Et maintenant? La Secrétaire d’Etat envisage de reprendre certaines idées. Elle voudrait intégrer ces lieux dans un plan anti harcèlement de rue. Ce plan existe déjà et va être enrichi de nouvelles mesures.
Un plan anti harcèlement de rue
Malheureusement, conséquence des privations pendant le confinement, il semblerait qu’il y ait une résurgence des problèmes de harcèlements de rue. C’est pourquoi Marlène Schiappa, Secrétaire d’état à l’égalité entre hommes et femmes, présente ce plan anti harcèlement. Ce plan comprend plusieurs volets. Il devra être mis dès ce lundi 1er juin.
- Déjà, le harcèlement de rue pourra être jugé en comparution immédiate.
- Elle souhaite aussi généraliser les arrêts de bus à la demande le soir et la nuit.
Quelles sont les autres mesures qui s’inscrivent dans ce plan?
Hier, jeudi 28 mai, Marlène Schiappa lance un plan « Je demande Angela » ou « demandez Angela », mesure qui aurait déjà vu le jour dans en France.
« Demandez Angela ou je demande Angela » ? Décryptons
Bien sûr, la règle reste de faire appel à la police qui se trouve à proximité si possible qui pourrait agir alors en flagrant délit. Mais cela n’est pas toujours de mise. L’idée n’est pas de suppléer la police. L’idée est de protéger la femme qui se sent menacée.
C’est donc un code que les femmes pourront utiliser pour se réfugier dans des « lieux sûrs » quand elles se sentent harcelées ou agressées.
L’initiative date de 2018. Elle est partie d’un collectif féministe étudiant à Rouen (Seine-Maritime) avec en tête de projet, Marie et Thomas, deux étudiants en architecture. Ils ont institué cette opération qui consiste à trouver refuge dans des bars acceptant bien sûr de participer à cette idée. Avec ces quelques mots, je demande Angela, la personne comprend que vous êtes suivie ou harcelée….
Offrir un verre d’eau, rassurer, appeler un taxi, les barmans s’engagent à accueillir les victimes du harcèlement de rue (…) cela permet de montrer au harceleur que la victime n’est pas seule« , explique Thomas, l’une des personnes à l’origine du projet.
Les bars ne seront plus les seuls lieux sûrs. Il y aura aussi des magasins, des pharmacies dans lesquels les femmes pourront entrer et par ces quelques mots prononcés, expliquer leur situation. Ces lieux seront labellisés du nom du plan.
Comment est née cette idée?
Cette idée a fait ses preuves en Angleterre depuis 2016, date du lancement de la campagne No more, et aux USA. Le nom donnée, Angela, aurait certainement pour référence, Angela Davis, la militante féministe américaine.
Cette idée est donc reprise dans ce plan proposé par la Secrétaire d’Etat et se généraliserait à toute la France.
L’idée est que les personnes soient volontaires dans cette opération. Il reste à définir les modalités. Comment va se faire la communication de cette opération? Comment distinguerons-nous les lieux sûrs? Par une affichette?
Ce plan de protection des femmes est en partenariat avec ONU Femmes et HeForShe et va se développer sur tout le territoire.
Soyons ensemble attentifs et gardons cette solidarité du confinement.
(image d’illustration) (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)
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