Je pense être lesbienne
Mendy, 25 ans
Bonjour,
J’ai 17 ans et je suis en couple avec un garçon. Je ne me sens pas trop a l’aise avec lui, trop coincée quand il me touche que parfois il s’énerve, ça été de même pour d’autres garçons. Je n’ai pas encore eu de relations sexuelles, j’ai peur de la douleur.
Par contre je veux essayer avec une fille, quand je suis avec des amies je suis ouverte. Elles peuvent me toucher à l’aise, bien que je fasse semblant de ne pas trop aimer mais … j’ai même une amie avec qui j’ai envie d’aller plus loin sexuellement. J’aime regarder les filles avec précision, quand au garçon ils sont nombreux à me courtiser mais ils m’intéressent pas, même pas mon copain.
J’ai peur d’être lesbienne parce que c’est mal pris par la société. Et ma mère ne va jamais accepter …
Je suis perdue un peu. Merci de bien vouloir m’aider …
Sophie de Kerorguenez
Psychologue
Bonjour,
Merci d’avoir partagé ton expérience avec nous. Tu es à un âge où tu te poses beaucoup de questions sur les relations, la sexualité, et c’est bien normal. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, tout cela est assez flou pour toi, tu te poses notamment la question de ton orientation sexuelle.
Tu es encore très jeune, et je pense que tu y verras plus clair au fur et à mesure, au fil de tes expériences. C’est le temps et les relations que tu vivras qui te permettront d’y voir plus clair et de mieux identifier tes besoins. En revanche, ce qui est primordial aujourd’hui, c’est que tu sois à l’écoute de tes ressentis. Si tu n’es pas à l’aise avec ton copain, notamment dans les moments intimes, c’est important que tu puisses le lui dire et poser certaines limites. Je ne suis pas en mesure de te dire si ton appréhension vis-à-vis de lui est lié à la question de ton orientation sexuelle ou à autre chose, c’est encore une fois un aspect que toi seule arriveras à éclaircir avec le temps. Mais il est évident qu’il faut que tu avances à ton rythme et que tu sentes à l’aise dans ta relation de couple. Si ce n’est pas le cas, peut-être que cette relation n’est pas une bonne chose pour toi en ce moment.
Ce sur quoi je voudrais insister, c’est sur le fait que ces questionnements sont tout à fait sains. J’entends que tout cela t’inquiète, mais rassure-toi sur le fait que de nombreux adolescents, et même des adultes, peuvent se poser les mêmes questions que toi. Si tu restes à l’écoute de tes ressentis et que tu acceptes tes sentiments et tes envies sans les juger, je suis sûre que tu y verras plus clair très bientôt. Et si jamais tu t’aperçois finalement que tu es attirée exclusivement par les femmes, il faudra en effet que tu puisses l’expliquer à tes proches. Tu dis craindre la réaction de ta mère, et je peux le comprendre. Aujourd’hui, l’homosexualité reste un sujet qui interroge et qui peut susciter des réactions vives. Il sera alors important que tu prennes le temps d’expliquer à tes proches que tu as besoin de leur compréhension et de leur écoute, et qu’ils ne te jugent pas.
Cela prendra peut-être du temps, mais avec le temps les parents finissent généralement par accepter ce qui rend leur enfant heureux. Si ce n’était pas le cas (ce qui peut malheureusement arriver), n’hésite pas à nous réécrire. Ce qui est primordial, c’est de te rassurer sur ton droit à aimer qui tu veux. Ton orientation sexuelle ne définit pas ta valeur, ni ta place, et tu mérites que l’on t’accepte exactement comme tu es. Mais pour cela, il faut que tu t’acceptes toi-même ! 😉 «
Merci et à bientôt 🙂
Sophie
focus sur l'experte
Psychologue
Psychologue clinicienne intervenant dans le secteur privé auprès d'adultes, et dans le milieu scolaire auprès des enfants et adolescents. Le recours à une approche thérapeutique moderne et intégrative permet de mettre du sens sur les difficultés actuelles en repérant des automatismes qui se sont cristallisés dans le passé (des schémas de pensées, des croyances sur soi, sur le monde et sur les autres), et en s'en dégageant progressivement de manière active pour s'épanouir pleinement dans l'ici et maintenant
#ado #bi #femme #hétéro #homme #homo #lesbienne #psy #psycho #sexualité