Hier matin se tenait à Paris la première Sunday Assembly française. Créé à Londres l’année dernière, ce mouvement - dont les grands principes sont «vivre mieux, aider souvent et s’émerveiller plus » - fait de plus en plus d’adeptes partout dans le monde. Le concept ? Trouver un moyen de rassembler, sans laisser personne de côté. Intriguée, Trucs De Nana a voulu en savoir plus sur ce phénomène.
Dimanche matin, l’esprit encore embrumé par le sommeil, je prends le RER, direction l’autre coté de Paris. Autant vous dire qu’en dépassant le périph, j’ai commencé à flipper et à me demander où j’étais… Devant la salle, un grand type barbu (c’est qu’il ressemble à Jésus !) nous serre la main avec un enthousiasme débordant « Merci d’être venus, merci d’être venus ! ». On est loin de l’ambiance souvent très sérieuse des messes auxquelles j’assistais étant petite. Ce type, je m’en rends compte plus tard, n’est autre que Sanderson Jones, un des deux fondateurs de la Sunday Assembly. Avec son amie, Pippa Evans, les deux comédiens de métier ont décidé de promouvoir cette nouvelle «religion» qu’est l’athéisme.
Et dès le début de la «messe», Sanderson fait le show. Il se présente et décrit son concept aux nouveaux venus. Il explique qu’il aime la messe, chanter, réfléchir, mais qu’il se sent exclu lorsqu’on commence à parler de religion. C’est pour cela qu’existe la Sunday Assembly : regrouper les personnes qui veulent s’améliorer, changer le monde, mais qui ne se retrouvent pas dans les messes dites classiques. Soudain les premières notes d’une chanson bien connue de Claude François résonnent dans la pièce et tout le monde se met à chanter. Le public est disparate (hommes et femmes d’âges différents) mais la sauce prend et nous voilà à tous agiter nos bras comme lors d’une soirée dansante.
En attendant le début de la cérémonie…
Je profite d’une petite pause pour demander à ma voisine pourquoi elle est venue ce matin. Elle s’appelle Ellie, elle est britannique mais vit à Paris et me répond dans un français parfait : « J’ai été élevée dans la religion, mais je ne suis plus croyante. J’ai voulu voir comment se passait cette façon de rassembler les gens autrement. » Elle ne sait pas si elle reviendra car elle a « beaucoup de choses à faire », mais l’experience lui a manifestement plu.
La partie plus « sérieuse » du rassemblement est assurée par le philosophe Charles Pépin, venu illustrer le thème de la joie, et par un moment de réflexion. Une quête avant la dernière chanson – il faut bien louer la salle… – et les voix s’élèvent à nouveau sur « J’irais ou tu iras » de Céline Dion.
Sanderson Jones à la Sunday Asssembly de Londres
Après test, la Sunday Assembly n’est pas, comme on aurait pu le craindre, une secte branchée pour bobos hipsters, mais un rassemblement plutôt bon enfant qui reprend les codes de l’Eglise en les détournant : 11h le dimanche matin, des chants, une quête, un « sermon ». On s’amuse bien, on réfléchit quand même un peu. Le pari est réussi grace à l’énergie communicative de Sanderson Jones qui met tout le monde dans sa poche avec quelques blagues. Et on se sent bien, même s’il est parfois difficile de dérider les parisiens. Comme dit Jones « si ça peut marcher à Paris, ça peut marcher partout… »
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Bonjour,
Je participe avec grand plaisir.
Super bonne idée ça pour ranger tout le fourbi accumulé dans le portefeuille. lol
Bonne continuation à vous. ♥