Mignonne, allons voir si la rose...
Vous vous rappelez peut-être vaguement de ce premier vers du poème de
Pierre de Ronsard que vous avez dû apprendre assidûment au collège ou au lycée sans
rien comprendre de ce que vous mémorisiez ? Mais si voyons ! Un petit
effort ! Ça faisait :
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée…
Je m’arrête là. En gros, vous avez eu du mal à le sortir celui-là, seule, effrayée devant le grand tableau noir, face à tous vos camarades moqueurs, les yeux rivés sur vous, soulagés de ne pas être à votre place. Eh bien laissez-moi vous dire que si vous aviez su, vous auriez eu le plus grand des plaisirs à le déclamer fièrement ! Car figurez-vous que depuis quelques jours, la vérité a enfin éclaté, tout fait sens, les masques tombent, ça y est, nous savons ce dont ce bon Pierrot parlait, et la rose n’est pas celle que vous croyez 😉
C’est en allant assister à une représentation de Nicolas Raccah, comédien et poète érotique de métier, qui présentait son spectacle « Petit traité du plaisir qui met oubli à la mort », que nous avons enfin compris ce poème de Ronsard, et ce pour notre plus grande joie. Il s’agit ni plus ni moins que d’une sympathique histoire de tentative
de « défloraison » d’une jeune fille par un monsieur d’un âge certain.
1h15, 5 actes, du désir, du plaisir, de l’histoire, de la poésie, de l’humour, de la délicatesse, une voix grave et douce qui nous berce et nous accompagne dans notre voyage au cœur de la poésie érotique du 16èmeau 17ème siècle. Jamais vulgaire, souvent taquin, toujours très instructif, on passe réellement un moment agréable de sensualité intellectuelle si l’on peut dire.
On apprend notamment comment des poètes femmes, pour ne pas être censurées devaient rédiger des écrits entiers truffés de mots à double sens, que des lois régissaient les positions dans lesquelles vous pouviez, ou pas, faire l’amour avec votre mari, que des « postures » étaient considérées comme pêchés mortels et passibles de condamnation à mort et évidemment, nous apprenons plein de synonymes très très affriolants, drôles et déroutants pour nommer les sexes féminins et masculins. Bref, on apprend beaucoup beaucoup de choses, le tout dans une humeur et une atmosphère très sensuelle, ce qui n’est pas pour nous déplaire !
Et là où toute cette petite expérience devient particulièrement originale et intéressante, c’est qu’en plus de tourner dans des salles de spectacle, des librairies, des médiathèques, ce poète érotique est prêt à se déplacer chez vous les filles, à condition que vous soyez plus de 15 !
Avouez que ça pimente une soirée girly où vous aviez plutôt l’habitude de mater des séries ou de médire sur votre grognasse de collègue Mélanie en sirotant des mojitos toute la nuit !
Pour le contacter c’est par ici : Nicolas Raccah – 06 13 09 31 91 – [email protected]
Vous verrez qu’après ce petit moment avec lui, vous ne lirez plus les poésies de nos camarades poètes de la Pléiade du même œil… !
Par Mam’zelle SOU
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