Comme le dit si poétiquement Kanye West dans son nouvel album Yeezus, chanson Bound 2 , « One good girl is worth a thousand bitches ». Bon, ok, ce n'est peut être pas le symbole même de la finesse, de l’élégance et du raffinement, mais ça a le mérite d’être clair comme de l’eau de roche : vient dans la vie d’un homme, même le plus salopard séducteur d’entre eux, le moment où l’envie de se poser avec une « gentille fille» prédomine sur l’appel de la « fille facile » (pour rester polie ;-)
Eh oui mesdames, nos hommes, tout prédateurs qu’ils sont, ont eux aussi l’équivalent de notre horloge biologique. Un beau matin, ils se réveillent, encore avinés de la nuit précédente, et posant un n-ième regard interloqué sur l’oreiller voisin où dort une personne de nom inconnue rencontrée la veille, réalisent la vacuité d’une vie frivole. En d’autres termes, STOP FUCKING, START SHARING !
Pour être sincère, je pense que ce sont les premiers à être surpris d’un tel changement quand il arrive. Qui l’eut cru ? Eux pour qui seuls les mots-clés suivants sont déterminants depuis leur premier souffle : potes, kiffe, séduction, minettes, conquêtes, indépendance, liberté. Attention, je ne parle pas de TOUS les hommes bien sûr mais pour que la démonstration de ce papier soit la plus efficace possible, je me dois de partir de l’exemplaire le plus emblématique d’entre eux, j’ai nommé le « Dom Juan »
Petit rappel rapide des faits. Dom Juan est un personnage de Molière. Il est infidèle, séducteur, libertin, blasphémateur, hypocrite, inconstant. Bref, autant vous dire que celles qui ont le malheur de croiser son chemin s’en mordent les doigts. Son kiffe ? Séduire les jeunes filles de toutes castes, si possible les plus puritaines et les plus pures pour les amener du côté obscur de la force (le sexe déluré of course) et les abandonner lamentablement. La classe incarnée quoi. Comme tout bon prédateur, seule la chasse l’intéresse. Une fois sa proie appâtée, il pense déjà au plan de chasse de la prochaine. Bon bah autant vous dire que le ciel se charge de punir ce mécréant puisque, à la fin, il est tout bonnement envoyé en enfer. Bien fait ! Na !
Ce n’est évidemment pas ce qu’on souhaite à nos Dom Juan à nous (quoi que.. 😉. Mais de toute façon, force est de constater que tout seul comme un grand, parce que depuis les années 1660, ils ont aussi un peu gagné en lâcheté ou en sagesse (difficile à dire), mais en tout cas, il semblerait que même si là bas tout au fond demeure tapi dans un coin l’esprit de conquête, un beau jour, en mûrissant (et oui ça arrive bel et bien !), un désir légèrement supérieur de construire et de se poser prend le dessus. Et voilà notre Dom Juan assagi, aimant, doux et prêt à sacrifier son célibat sur l’autel de l’objet aimé et unique : celle qui partagera sinon toute, du moins une bonne partie de sa vie, et qui portera le fruit d’un amour partagé.
Je peux vous dire que la transformation est certes impressionnante et non moins étonnante, mais clairement salutaire pour eux comme pour celles qui réussissent à assagir notre loup fougueux. « Grand bien leur fasse » comme on dit. Quoi de plus beau et enrichissant que de s’oublier un peu, nous, notre égo, notre besoin de plaire, notre plaisir égoïste, pour partager, donner, et envisager de donner sincèrement un peu de sa personne. Nul doute que le retour est autrement plus riche et profond, et que les conquêtes démultipliées et légères n’auront que très peu de saveur face à cet océan infini d’amour et de tendresse.
Le spectacle est terminé, le rideau tombe, la foule des femmes de sa vie l’acclame. Nous l’avons aimé, nous l’avons désiré, il nous a fait souffrir, il nous a humilié, mais cette fois-ci pas d’enfer pour lui, la rédemption est proche… Dom Juan tire sa révérence !
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