Les skins party, nouvelles soirées démesurées des 16-25 ans
Ecrit par Morgane Derrienle 13 janvier 2010
Les Skins Party sont des soirées « no limit » inspirées de la populaire série britannique Skins. Le feuilleton exagérait la réalité, les jeunes ont décidés de reproduire cette caricature en vrai. Et ça cartonne… Alcool et Orgie sont les maitres mots de ce nouveau type de soirées, un cocktail détonnant pour des adolescents déchainés […]
Les Skins Party sont des soirées « no limit » inspirées de la populaire série britannique Skins. Le feuilleton exagérait la réalité, les jeunes ont décidés de reproduire cette caricature en vrai. Et ça cartonne… Alcool et Orgie sont les maitres mots de ce nouveau type de soirées, un cocktail détonnant pour des adolescents déchainés par le roulage de pelles, la bière et la gerbe à volonté … !
Skins un programme adoré des jeunes
La série met en scène des adolescents extrêmement dévergondés, noyant leurs tracas familiaux, scolaires et sentimentaux dans la drogue, l’alcool et le sexe. Le succès a été d’une telle ampleur que les jeunes anglais ont reproduit les dites orgies de la série. Et le phénomène a fini par traverser la Manche. Leur motivation commune : « Aller le plus loin possible, sans se soucier du lendemain« . Eden 19 ans, » Dans une Skin Party, il y a de tout, alcool, coke, shit, ecsta… Le but, c’est d’avoir des sensations fortes. »
Affiche de la série britannique Skins
Les codes ont changés pour cette génération 2010
Les ados se lâchent, tout est permis sans limites ni restrictions, chacun peut être ce qui lui plait. Les Skins Party donnent le ton et l’esprit de cette nouvelle génération aux allures totalement délurées… Des ados dégantés et hyper libérés, pour qui le slogan « Sex, Drugs & Rock’n’ Roll » est devenu un nouveau mode de vie. Avec 5 jeunes au m², des couples qui se font et se défont au rythme de la musique, c’est un vrai libertinage provocant. Ces soirées semblent définitivement faites pour tester ses limites, si tant est qu’on ait des limites…
Samah 20 ans explique qu’elle a testé la Skins Party parce qu’elle adore la série, et voulait savoir ce que ça donnait dans la vraie vie. « C’était surtout pour bien me marrer, même si certaines personnes sont allées loin… mais c’était juste une soirée à thème, je n’ai pas besoin de la Skins Party pour tester mes limites, mais dans le fond j’ai bien rigolé et bien dansé ! »
On est trash et fier de l’être
Affiche de la première Skins Party organisé par le collectif Secretskinsparty.
C’est du côté d’Aix-en-Provence, plus précisément dans le club Le Mistral que les premières Skins Party ont fait une entrée remarquée, il y a plus d’un an. Le collectif SecretSkinsParty y a organisé des dépravations géantes d’étudiants en Droit ou à Sciences Po. La vague a conquis l’ensemble de la France et, des soirées sont en train de voir le jour dans toutes les grandes villes. L’une d’elles avait lieu mi-avril dans une boite du premier arrondissement de Paris.
Nombreux sont les photographes et caméramans, qui immortalisent cette débauche un peu télécommandée. Pourtant la diffusion des images ne semble pas déranger ces jeunes dans cette ambiance de partouze soft. Au contraire. Elle semble même les stimuler et être bien souvent la raison profonde du rapprochement des corps. Aujourd’hui, on vend aux ados l’occasion de ce débaucher et d’en être fiers, et on exhibe le tout sur internet.
Un rapport à l’image qui a considérablement changé…
En soit, ce qui pause problème, ce ne sont pas les soirées en tant que telles, car des « parties » où les jeunes s’embrassent, boivent et font l’amour il y en a toujours eu… Ce mouvement se remarque plus qu’auparavant puisqu’il est rapidement et intensément médiatisé. Nos parents, comme nous, ont vécu leurs « Skins Party ». L’enjeu devient plus important de part la mise en valeur du phénomène sur la toile, à la télévision … Ce qui choque : des ados de plus en plus jeunes qui s’exhibent sans limites.
Pour Paul, jeune journaliste « des soirées « débauche » il y en avait avant que cette série Skins n’existe ! D’ailleurs moi je trouvais que tout çà se calmait pas mal, je trouve que les jeunes sont plus sages aujourd’hui qu’il y a dix ans ! La différence c’est qu’aujourd’hui on veut montrer qu’on est trash. Avant, on l’était mais on ne l’étalait pas… »
L’avis de la psy
Pour Zoé Piveteau, psychologue, tout ceci est finalement « représentatif d’un mouvement interne et social plus vaste ». Les Skins Party ne sont que l’expression d’un malaise culturel inconscient. Ce type de conduite a pour fonction de ponctuer les différentes étapes du développement psychobiologique. Ainsi, on montre que l’enfance est une nostalgie mais qu’il est interdit de ne pas vouloir grandir. Le but général est de maintenir notre unité corps-esprits, qui vise à préserver notre santé mentale.
La question qui se pose reste sur le rôle de la représentation que la société française a d’elle-même car les images données de ces soirées sont poussées à l’extrême. Pourquoi présenter une jeunesse démesurée, et pourquoi présenter cela comme un phénomène récent. Quelle est la part des adultes dans ce phénomène ? Car ce qui est nouveau, ce n’est pas le comportement de certains ados, mais plutôt que les adultes en tirent un bénéfice. Ce qui est choquant c’est que, sous prétexte d’offrir un cadre aux excès des ados, nous sommes en pleine commercialisation de la débauche et de la transgression.
C’est la première génération qui a été bercée et nourrie par la télé, les clips, les pubs, les écrans. Un monde où tout doit exister en images, tout le temps. Les ados seraient seulement plus précoces ou savent mieux que d’autres jouer avec les codes et les images… Chose qu’ils apprennent à faire dès leur plus jeune âge…
Par Morgane Derrien
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