Le retour de nos experts ciné sur les films de Cannes et bien plus encore...
A l’année prochaine tapis rouge, stars, soirées et champagne à gogo! La 66ème édition du festival de Cannes s’est achevé ce dimanche soir terni par une météo fâcheuse et des absents remarqués mais sublimé par la présence du dinosaure Hollywoodien, Steven Spielberg et un très bon cru cinématographique. A noter la formidable maîtresse de cérémonie, Audrey Tautou, subtile, belle et émouvante.
Ils étaient à Cannes et maintenant en Salle
Pour ce RDV de clôture Cannois, rien de tel qu’évoquer les films que vous pouvez voir dès à présent et qui ont (bien évidemment) marqué la croisette.
Notre coup de coeur cannois : LE PASSE
Après quatre années de séparation, Ahmad arrive à Paris depuis Téhéran, à la demande de Marie, son épouse française, pour procéder aux formalités de leur divorce. Lors de son bref séjour, Ahmad découvre la relation conflictuelle que Marie entretient avec sa fille, Lucie. Les efforts d’Ahmad pour tenter d’améliorer cette relation lèveront le voile sur un secret du passé.
Et si Asghar Farhadi était en fait un magicien? Il l’avait déjà fait pour Une séparation où l’ordinaire s’accorde au sublime.
Des personnages à l’émotion, rien n’est jamais affadi. Le passé ne tombe jamais dans la lourdeur des plans et nous captive.
Au milieu de ce drame intime, les acteurs sont bouleversants. Sacré à Cannes pour son interprétation, Berenice Bejo tient là son plus beau et grand rôle et ne laisse pas ses partenaires masculins en reste… Tahar Rahim confirme son superbe face à Ali Mosaffa, renversant.
Vous êtes prévenus, la puissance du passé emporte tout sur son passage dont nous…
Notre déception cannoise : ONLY GOD FORGIVES
Bangkok, Julian dirige un club de boxe thaï avec son frère Billy. Quand ce dernier est sauvagement assassiné après avoir tué une prostitué, Julian se voit chargé par leur mère de venger son aîné et devra se confronter à un flic puissant du pays, Chang.
Deux ans après avoir été couronné du prix de la mise en scène pour Drive, Nicolas Winding Refn est revenu en compétition pour présenter Only God forgives mais cette fois (hélas) sans son acteur fétiche, Ryan Gosling.
Pour cette histoire de vengeance où tous les coups de sabre sont permis, il reprend les mêmes ingrédients : l’acteur principal, l’atmosphère, l’humour et la violence bien sûr.
Malheureusement, le style qui définit si bien le cinéaste et qui nous fascine devient son propre piège comme si conscient de son impact, il nous ramenait en terre conquise pour ne pas dire acquise.
L’impassibilité et la froideur qui réussit à Ryan Gosling dans Drive est ici exacerbé et se dénue de toute sensualité. Mention spéciale à Kristin Scott Thomas, Fabuleuse!
Le cinéaste voulait choquer, il nous importune à peine…
Voir la bande annonce du film !
Les beaux gosses de la croisette
La montée des marches c’est aussi l’occasion de nous faire tourner la tête, jolies filles, robes haute-couture mais pas que… Au palais des princesses, il y a aussi des princes! Zoom sur les mecs qui ont ensoleillé cette quinzaine pluvieuse.
Leonardo DiCaprio
A Cannes pour présenter le Gatsby de Baz Luhrmann, l’ouverture de la cérémonie ne pouvait pas être plus magnifique…
Mads Mikkelsen
Primé l’année dernière pour son rôle dans La chasse, le beau danois était de retour pour Michael Kohlhaas d’Arnaud Des Pallières.
James Franco
Le touche à tout d’Hollywood passe derrière la caméra et vient présenter dans la section un certain regard, As I lay dying.
Tahar Rahim
« Je suis né à Cannes… », dit-il. Révélé par Un prophète de Jacques Audiard, l’acteur de 32 ans et devenu l’un des plus prometteurs de sa génération.
Oscar Isaac, Justin Timberlake, Garett Hedlund
Le joli trio était présent à Cannes pour les besoins de la présentation du dernier film des frères Coen, Inside Llewyn Davis. Pour notre plus grand plaisir!
Le palmarès du 66ème festival de Cannes
Palme d’or : La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche (la récompense s’adressait au réalisateur mais également à ses deux actrices principales : Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos)
Grand Prix : Inside Llewyn de Joel et Ethan Coen
Prix d’interprétation masculine : Bruce Dern pour Nebraska d’Alexander Payne
Prix d’interprétation féminine : Berenice Bejo pour Le passé d’Asghar Farhadi
Prix du jury : Tel père, tel fils de Hirokazu Kore-Eda
Prix de la mise en scène : Heli de Amat Escalante
Prix du scénario : A touch of sin de Jia Zhang Ke
Caméra d’or : Ilo Ilo de Anthony Chen
Prix du court-métrage : Safe de Moon Byounggon
L’avis d’Alexandre Loos
Ce blogueur cinéphile était à Cannes cette année et nous fait l’amitié de partager avec nous son avis sur cette quinzaine. Merci à lui!
Son coup de coeur :
Tel père, tel fils du coréen Kore-Eda « De la mise en scène à l’écriture en passant par le traitement des personnages, tout y est superbe, intime et vrai. On en ressort bouleversé, avec les larmes aux yeux et l’envie de dire à nos parents combien on les aime. »
Sa déception :
Jeune et Jolie de François Ozon « Malgré d’excellents acteurs et une image très belle, il n’y a pas grand chose à sauver de cette oeuvre prétentieuse, vide, inutile… »
Son avis sur la cérémonie :
« Déception a été le maître mot ce soir, avec un grand gagnant pour le surestimé La vie d’Adèle. Si Adèle Exarchopoulos méritait sans aucun doute le prix d’interprétation féminine (plus que Berenice Bejo, qui est néanmoins très juste dans Le passé), remettre la palme d’or était peut-être un peu trop fort pour cette belle oeuvre qui n’est pourtant pas aussi bien qu’il est acclamé.
Heureusement que mon favori, Tel père, tel fils repart avec un prix tout comme Inside Llewyn Davis. »
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