Le théorème du galérien : de la proportionnalité du désir et de l’effort
Ecrit par Margauxle 8 mai 2013
"-(..)après ça, ma tante disait toujours qu'un amant c'est comme un homme qui a faim : pu il a faim, et pu il a envie de manger ; pu un homme a de peine après une fille, et pu il l'aime"- Parsanguenne, il faut que ta tante ait dit vrai : car je meurs de faim, je t'en avertis Jacqueleine !" Extrait d'un dialogue des plus ingénus entre deux paysans, personnages de "La Surprise de l'amour" de Marivaux. Bon, je vous l'accorde, le langage est pas des plus contemporains mais on capte quand même pas mal le sens de ce dialogue. Attention décryptage "basique" pour vous lectrices de TDN : EN AMOUR, PLUS LE MEC GALERE PLUS IL KIFFE ! Ca va là c'est plus clair ?
Eh oui, à croire qu'on est tous maso mais il semblerait que ce théorème soit d'une efficacité redoutable. C'est avéré, prouvé, attesté, notre mâle (car oui nous sommes aussi et SURTOUT des bêtes ne l'oublions pas) éprouve une satisfaction singulière à traquer et chasser sa proie des semaines voire des mois durant, et sa prise aura d'autant plus de saveur que sa quête aura été longue et ardue. En d'autres termes, notre traqueur invétéré a le goût de l'effort, et n'aime pas lorsque c'est trop facile, quand c'est acquis, si c'est du tout cuit… son désir sera proportionnel à sa peine.
Pourquoi nous direz-vous ? Pour le comprendre, il suffit de revenir à nos « basiques », à la nature même de l’homme. Ce dernier est ce qu’on appelle dans le jargon, un prédateur ultime, « superprédateur » au sens premier du terme, ou encore prédateur « alpha ».
Kézako ? Eh bien cela veut dire qu’une fois à l'âge adulte, contrairement aux autres prédateurs « lambda », il se trouve au sommet de la chaîne alimentaire et n'est alors la proie d'aucune autre espèce animale, il est le seul à avoir la capacité d'éliminer les espèces qu'il consomme. Bon, ok là ça fait flipper mais tout ça pour dire que c’est inscrit dans ses gênes, et qu’il a viscéralement besoin de chasser, suivre, pister sa proie avant de s’en délecter.
Un des plus beaux exemples de prédateur ultime de la littérature que nous connaissons est Valmont, le héros du fameux roman épistolaire de Pierre Choderlos de Laclos « Les Liaisons Dangereuses » qui envisage la séduction comme un terrain de chasse… à cour. Ainsi, dans les lettres 4 et 6, Valmont super prédateur, choisit sa victime, sa proie. « Vous connaissez ma présidente de Tourvel, sa dévotion, son amour conjugal, ses principes austères. Voila ce que j’attaque ; voila l’ennemi digne de moi, voila le but ou je prétends atteindre. Et si de l’obtenir je n’emporte le prix, j’aurai du moins l’honneur de l’avoir entrepris. » Plus loin d’ajouter « la seule chose qui m’effraie est le temps que va me prendre cette aventure, car je n’ose rien donner au hasard ». Je vous passe le vocabulaire du parfait chasseur qui parsème ses écrits : Lettre 10 « attaque vive et bien faite », Lettre 23 « cependant elle voulut fuir » «laissons le braconnier obscur tuer à l’affut le cerf qu’il a surpris ; le vrai chasseur doit le forcer. »
N’en j’tez plus, la coupe est pleine : animal, manipulateur, stratège, persévérant, pervers, calculateur, patient. Voilà les atouts du parfait petit galérien.
On ne veut pas vous refaire le remake du célèbre « Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus », ni vous rabâcher les différences FLAGRANTES qui existent entre ces deux sexes, on connaît toutes et on a toutes expérimenté les adages « femme qui rit à moitié dans ton lit » et autres « fuis moi je te suis » et tutti cuanti… mais avouez-le, on a toutes des exemples dans notre propre expérience ou dans notre entourage qui attestent de ce théorème.
Mesdames, il en va de votre désir, de votre self-estime et de votre satisfaction : si vous voulez que votre proie (oui bah il faut être deux dans un jeu de séduction donc vous êtes EVIDEMMENT autant la chasseuse que la chassée ! Donc même si vous devez « feindre » l'indifférence et faire monter le désir, c'est évidemment VOUS les plus manipulatrices et les super prédactrices maintenant que vous avez toutes les cartes en main pour démasquer votre adversaire… gnarf, gnarf, gnarf ! ) euh, on en était où…? Ah oui, si vous voulez que votre proie/chasseur préféré/renard féroce et affamé se montre le plus doux des agneaux une fois dans vos filets, FAITES LE MIJOTER !
Il a faim ? Le repas n'en sera que plus divin s’il a été longuement mitonné…
Bon appétit !
Par Mam’zelle SOU
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