Le harcèlement de rue : les femmes, toutes concernées, se rebellent sur la toile
Ecrit par Margauxle 24 août 2012
Combien de fois s’est-on senti agressées dans la rue par des commentaires outrageants ? Qui n’a jamais été choqué par la vulgarité de certains propos ? Souvent au café entre copines, on fait la liste et on se raconte les horreurs et les inepties que les hommes nous disent dans la rue. Du classique » […]
Combien de fois s’est-on senti agressées dans la rue par des commentaires outrageants ? Qui n’a jamais été choqué par la vulgarité de certains propos ? Souvent au café entre copines, on fait la liste et on se raconte les horreurs et les inepties que les hommes nous disent dans la rue. Du classique » Vous êtes très charmante » au désespéré » Salope, tu suces? » les hommes n’ont parfois aucune limite !
Sophie Peeters : la belge amorce le débat
Le débat a été ouvert avec le documentaire de la belge Sophie Peeters « Femme de la rue » (sortie vers le 10 août). Une vidéo qui dénonce le harcèlement de rue dans la ville de Bruxelles en Belgique. Un phénomène particulièrement choquant qui a ouvert les yeux au gouvernement belge. Ce dernier désirant même mettre en place une loi pénalisant les hommes pris en flagrant délit de harcèlement de rue.
Twitter a enclenché le mouvement avec le tag #harcelementderue pour montrer que Sophie Peeters était loin d’être un cas isolé et que beaucoup de femmes étaient concernées par ce genre de remarques désagréables et irrespectueuses.
Paye Ta Shnek : un blog qui se rebelle
Pour ouvrir librement le débat et continuer d’interpeller sur ce harcèlement de rue, Anaïs Bourdet, jeune marseillaise de 27 ans, a lancé une riposte 2.0 : un blog participatif (Tumblr) qui compile les témoignages des femmes. « J’ai créé le blog « Paye Ta Shnek » il y a une dizaine de jours, il permet de poster les « tentatives de séduction » les plus douteuses que des femmes ont vécues. »
Le nom Paye Ta Shnek (de l’argot alsacien, schnecke, escargot) est juste une expression à la hauteur de la vulgarité dont peuvent témoigner certaines anecdotes. Quelques exemples :
En prime, les témoignages sont géolocalisés afin de dénoncer que tous les quartiers et villes sont concernés. « J’ai pris le parti de géolocaliser les citations, afin de montrer que ce phénomène ne concerne pas qu’une minorité, ou les quartiers dits populaires. Il se produit partout, y compris dans le cadre professionnel, ou dans les quartiers les plus chics. »
Pour Anaïs, son blog Paye Ta Shnek « pousse à la discussion. Beaucoup de gens n’ont pas du tout conscience des proportions que cela peut prendre, ou ne croient pas que cela puisse être si gênant. Je trouve super qu’hommes et femmes en parlent ensemble. »
A l’origine ce blog, une idée entre amies, créée pour collecter librement « toutes des anecdotes plus ou moins sordides et/ou drôles », est devenue un véritable buzz en à peine quelques jours. Aujourd’hui Anaïs reçoit entre 100 et 150 anecdotes par jour. « On approche les 1000 anecdotes, et ça continue de grimper ! » Un écho qui montre combien les femmes sont touchées par ce phénomène, ainsi que leur besoin de s’exprimer par rapport à ce harcèlement.
Les réactions sont variées. Certains, hommes comme femmes, sont outrés(es) et mesurent la violence de certains propos qu’une femme peut entendre aujourd’hui. Pourtant Anaïs nous avoue même que « d’autres hommes en rient franchement, voire même s’en inspirent. » Les hommes désespérés qui harcèlent les femmes dans la rue ne sont pas prêts de disparaître…
Pourtant un blog comme Paye Ta Shnek est déjà une première pavé jeté dans la mare. Il expose un constat simple : être une fille, ce n’est pas tous les jours agréable.
Par Margaux Rousselot de Saint Céran
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