Amy Winehouse : de nombreuses raisons de ne pas l’oublier

Parce qu'elle avait la voix rauque et si juste des grandes stars de la Motown, le coffre d'Aretha Franklin, le timbre chaud de Billie Holiday, un grain de voix cassé et sensuel qu'on reconnaissait entre mille…

Parce que sa musique est intemporelle, inter-générationnelle, internationale, qu'elle rassemble toutes les populations, les cultures, les catégories sociales et les âges.

Parce que ses chansons parlaient d'elle, de son histoire, de ses expériences, de ses problèmes et de ses maux. Parce qu'elle ne trichait pas et qu'elle était sincère avec ses proches et son public. Consciente de son mal-être, elle, mieux que quiconque, décrivait son mariage agité avec Blake Fielder-Civil, de destructeur et passionnel.

Parce que ses paroles rageuses et décomplexées sur le mal d'aimer nous parlent davantage que les « baby, I love you » qu'on entend trop souvent sur les ondes.

Parce que son second album intitulé Back to Black, gorgé de rythme & blues, a reçu en 2006 six nominations au Grammy Award et a remporté cinq prix dont Meilleure nouvelle artiste, Album de l'année et Chanson de l'année.

Parce que Back to Black la sacre meilleure artiste féminine britannique aux Brit Award, et qu'elle remporte le Prix Ivor Novello à trois reprises : en 2004, pour la meilleure chanson contemporaine (musique et textes) pour Stronger Than Me, en 2007, pour la meilleure chanson contemporaine pour Rehab et en 2008 pour la meilleure chanson et la musique des textes de Love Is A Losing Game.

Parce que son album s'est vendu à plus de 11 millions d'exemplaires.

arce qu'elle avait un look audacieux et qu'elle ne voulait ressembler à personne avec son chignon XXL inspiré des sixties, un trait d'eyeliner presque ostentatoire, une bouche rouge carmin, des tatouages rebelles…

Parce qu'elle ressemblait à une Betty Boop fragile, presque irréelle avec sa silhouette fine, son 1m60 et sa poitrine de poupée trash.

Parce que cette princesse de la Soul anglaise, blanche et juive était atypique autant par son image, ses racines que par sa personnalité.

Parce que son style unique a influencé le roi de la mode.En 2007, Karl Lagerfeld lui même, a en effet consacré à Amy Winehouse sa collection intitulée Paris-Londres. Un défilé où les mannequins ressemblaient à des Brigitte Bardot modernisées ou plutôt des facettes d'Amy, plus sophistiquées mais dont les yeux ourlés de khôl et l'eye-liner oversize nous font penser à la Diva de la Soul.

Parce qu'elle était volcanique, qu'elle avait un tempérament de feu et qu'elle n'avait pas sa langue dans sa poche.

Parce que Miss Winehouse alternait sans cesse et sans complexe l'excellence et le glamour des Supremes et la génération perchée de Pete Doherty.

Parce qu'elle n'avait que 27 ans lorsqu'elle nous a quittés, qu'elle appartient désormais au funeste et ô combien triste « club 27 » qui regroupe les grands musiciens morts au même âge, tels que Janis Joplin, Jimi Hendrix et Jim Morrison.

Parce que son addiction aux drogues et à l'alcool doit servir d'exemple à ne pas suivre et que malgré elle, la mort de la talentueuse et destructrice chanteuse est la meilleure campagne anti-drogues.

Parce qu'elle a ouvert la voie à la mode rétro soul et qu'on pense à elle lorsqu'on écoute Duffy, Adele, Selah Sue…

Parce qu'on ressent sa mort comme un immense gâchis, et que c'est une grande perte pour le monde de la musique.

Les obsèques de la chanteuse ont lieu en ce moment-même à Londres, dans la plus grande intimité. Les cause de sa mort sont encore méconnues. L'autopsie réalisée hier sur le corps d’Amy Winehouse n’a pas pu déterminer les causes exactes de la son décès. Des analyses toxicologiques ont notamment été effectuées afin de savoir si la jeune femme est bien morte d’une overdose.