Ma rédaction m’avait imposé un objectif pour le moi de mai : Qu’elle soit maman !OK. J’ai mis la barre haute, 9 enfants d’une seule union. OUI, vous avez bien lu, 9 ( de 23 ans à 12 ans). 2 + 7 ou 1+ 8 ou 6 +3, 4+5 ? 6+ 3, combinaison gagnante, 6 […]
Ma rédaction m’avait imposé un objectif pour le moi de mai : Qu’elle soit maman !OK. J’ai mis la barre haute, 9 enfants d’une seule union. OUI, vous avez bien lu, 9 ( de 23 ans à 12 ans). 2 + 7 ou 1+ 8 ou 6 +3, 4+5 ? 6+ 3, combinaison gagnante, 6 filles, 3 garçons. En plus avec les parents, 11, une vraie équipe de foot ! Je vais en parler à Raymond Domenech pour la coupe du Monde. On ne sait jamais !
Certes, le nom de Clara Gaymard est plus cité dans la Tribune que dans l’Equipe et pourtant, je pense qu’elle gère une vraie équipe avec cette belle famille.
C’est d’ailleurs la première question que je lui ai posée :
TDN : Comment vous définissez-vous en tant que maman de cette grande famille ? Un chef de famille, un moniteur, un PDG, j’aurais dû ajouter un entraineur d’équipe ?Ses mots : « Émerveillée ». Elle m’a d’emblée surprise et interpelée. Puis elle a enchaîné : « Parfois épuisée, un côté gestion PME. La fantaisie et l’humour en plus ». Elle m’a fait sourire et cette entrée en matière m’a plu.
Clara Gaymard est une
– Femme à hautes responsabilités: Présidente de General Electric France et Vice présidente Monde.(10 000 salariés)
– Femme ayant fait de brillantes études : Science Po et ENA.
– Femme écrivain de romans :• La vie est un bonheur, Jérôme Lejeune, mon père, éditions Critérion (1997)
• Histoires de femme autres simples bonheurs, éditions Lattès (1999)
• S’il suffisait d’aimer, éditions Fayard (2003)
– Femme de … (les féministes vont me tomber dessus) : Mariée au député et ancien ministre de l’Economie Hervé Gaymard.
– Fille de …(les psychologues vont encore me tomber dessus) : Du Professeur Jérôme Lejeune connu pour ses travaux sur la génétique entre autres.(découvreur de la trisomie 21)– Lectrice de TDN à ses heures « perdues » : pour « se détendre » et on la remercie vivement (c’est vrai que c’est plus drôle que la Tribune…)Mais surtout, le titre pour lequel elle a accepté de répondre à nos questions est : MAMAN de 9 enfants.
TDN et toutes les mamans qui vous liront vous remercient de votre disponibilité, et c’est le mot qui revient en premier dans les propos de vos filles à qui j’ai eu la chance de poser quelques questions sur vous (dans la partie Mère Fille du Dossier Fête des mères.)Disponible pour répondre à nos questions avec spontanéité et enthousiasme et elle m’a avoué que cela lui avait plu.
Promis, Clara Gaymard, la prochaine fois, nous vous poserons plein d’autres questions, sur vos gestes beauté et vos marques fétiches. Mais ça sera dans un autre sujet, où l’on vous nommera Ambassadrice Beauté pour TDN. Plus léger que le titre que vous avez donné à la Tribune (lors d’un grand entretien, le lundi 10 mai) : « Ambassadrice de la France chez GE », où la Tribune avait ajouté : « La nouvelle patronne des grands comptes publics du géant américain milite pour un patriotisme économique ouvert. ». Moi, chez Truc de Nana, j’ajouterai : « La maman d’une grande famille française milite pour une harmonie avec ses enfants » !
Je vous livre ses réponses très sympathiques qui vont faire réfléchir, sourire, conforter, interpeler, rassurer… toutes les mamans !
TDN : Cette belle et grande famille est un choix.
Est-ce un choix qui remonte à l’enfance ?
CG : Une envie. Enfant, je rêvais qu’un jour un enfant me tiendrait la main et me dirait : Maman et que ce serait moi.
TDN : Ou Est-ce un choix qui s’est fait au fur et à mesure des années de votre vie d’adulte ?
CG : Quand j’ai connu mon mari, on se disait, trois, peut-être quatre, comme une folie ! Et puis l’appétit est venu en mangeant.
TDN : Vous avez 6 filles, 3 garçons. Vous sentez vous plus une mère de fille ou une mère de garçon ou totalement les 2, pour vous il n’y a aucune différence.
CG : Mère de Philothée, Bérénice, Thais, Marie-Lou, Amédée, Eulalie, Faustine, Jérôme-Aristide, Angelico, tous différents, et on découvre que le cœur est assez grand, on les aime chacun différemment et pareillement.
TDN : Quel est le mot qui vous vient spontanément en tête quand on demande la qualité première requise pour une maman de famille nombreuse ?
CG : Rester zen, faire confiance, rien n’est grave, sauf la maladie et la mort.
TDN : Et les autres mots qui suivent après un temps de la réflexion ?
CG : l’humour, le rire, peut être un peu le sens de l’organisation et surtout ne pas vouloir être une maman parfaite, c’est rigoureusement impossible.
TDN : Pour vous, quel est le moment le plus difficile à appréhender dans une gestion quotidienne des enfants ? Quand ils sont petits, adolescents, adultes ?
CG : l’intendance, l’intendance, l’intendance, les chaussettes dépareillées, les courses, etc. J’ai aimé tous les âges, et je touche du bois, leur adolescence a été formidable. Ils se moquent de moi, parce que lorsqu’un d’entre eux ne va pas très bien, je dis » il faut le comprendre il est entre deux âges ». Du coup l’expression ‘ entre deux âges » est devenue ironique. Les grands trouvent que je ne suis pas assez sévère.
TDN : Comment définiriez-vous l’éducation que vous donnez à vos enfants ?
CG : Je les aime mais est-ce que je les éduque? Je crois surtout à la valeur de l’exemple, des rites quotidiens, des repas pris ensemble, et l’apprentissage du respect de l’autre. Pour le reste, on fait ce qu’on peut, mais ce sont souvent eux qui vous éduquent et vous apprennent à être parents.
TDN : Pensez-vous qu’elle a évolué avec le nombre des enfants et avec votre expérience de maman qui devenait de plus en plus référent ?
CG : Oui bien sur, plus de sérénité, beaucoup d’humilité. Leur répéter tous les jours qu’on les aime, que quoiqu’ils fassent on sera toujours là, mais c’est eux qui construisent leur vie, ils en sont responsables. On peut les aider, les accompagner, mais ils sont les acteurs de leur propre destin. Savoir les laisser prendre la main, même si on a peur pour eux.
TDN : Comment doit être le papa dans une famille nombreuse ? (A faire lire aux papas).
CG : Aimant, présent, savoir dire non aussi. Hervé va acheter le pain frais tous les matins, les accompagnait à l’école tous les matins, les faisait rire le soir avant de les coucher quand ils étaient petits.
TDN : Comment vous définiriez-vous en tant que maman ?
CG : Les enfants disent que je suis une vraie mère juive, je les aime, je les admire, je les regarde vivre et cela m’émeut.
TDN : Quelles valeurs souhaitez-vous donner à vos enfants ?
CG : Le respect des autres, le courage, la générosité, le gout de l’effort
TDN : Quelle a été votre plus grande joie de maman ?
CG : De découvrir, à la naissance de Bérénice, que je pouvais aimer autant la deuxième que la première, et que le cœur est capable de l’infini.
TDN : Votre plus grande crainte ?
CG : Qu’il leur arrive quelque chose de grave ou qui blesse leur âme.
TDN : Votre plus grande déception ?
CG : Désolée, je ne trouve pas.
TDN : Arrivez-vous à donner un moment privilégié à chaque enfant ? En font-ils la demande ?
CG : Oui, j’essaie. Faire les courses avec l’un, un gâteau avec l’autre, certains demandent plus que d’autres et cela dépend des âges. Le plus important, c’est de capter le bon moment.
TDN : Partagez-vous des moments futiles avec vos filles dans cet emploi du temps très chargé ?
CG : Les soirées d’essayage pour aller en soirée, les moments ‘taspé’ où l’on se vernit les ongles des mains, des pieds, les potins, les journaux de nanas qu’on s’échange, les fringues qu’elles me piquent, cela me rend folle… (Nous voilà assurées d’avoir de nouvelles lectrices fidèles !)
TDN : Une virée shopping ?
CG : Oui, les fringues, les trucs de la maison, les journaux de nana
TDN : Des conseils beauté ?
CG : Elles sont beaucoup plus douées que moi. Quand je sors, Eulalie (18 ans qui a confirmé) est mon habilleuse, ma conseillère, les autres mettent aussi leur grain de sel si je leur demande. Cela donne parfois deux chaussures différentes à chaque pied. Mais les garçons ont aussi très bon goût et aiment me dire comment m’habiller.
TDN : Vous intéressez vous à la manière dont vos filles s’habillent ?
CG : Oui, bien sûr, on fait les courses ensemble, ou sinon, dès qu’on est à la maison on se montre nos acquisitions, on s’extasie, on essaie, tu me prêtes pour la soirée de demain ?
TDN : Partagez-vous des tenues vestimentaires avec elles ?
CG : Oui à mon grand désespoir quand à 5 heures du matin, je ne retrouve plus la veste que je voulais mettre pour aller prendre l’avion.
TDN : Demandez-vous l’avis de vos filles dans certaines décisions qui pourraient toucher votre vie personnelle, voire professionnelle ? Sur des sujets pour lesquels elles pourraient émettre un avis.
CG : Un jour, on m’a proposé un nouveau job, qui nécessitait pas mal de déplacements. J’ai dit à mon patron : certains ont le G20, moi j’ai mon G12, je te donne la réponse dans deux jours. On a fait un diner tous ensemble avec ma mère, et je leur ai posé la question. Chacun a donné son opinion, je n’aurai pas dit oui sans leur accord.
TDN : Je me permets quelques phrases que je vous demande de poursuivre spontanément.
Si vous n’aviez pas eu d’enfant, cela aurait été pour vous… un chagrin, on aurait certainement essayé d’adopter.
Si vous pouviez remonter le temps, vous… je n’aimerai pas, je me suis donnée tellement de mal à avoir ma famille et toutes mes rides, je les garde, je les aime.
Une famille devient nombreuse à partir de combien d’enfants ? A partir de trois, il n’y a plus un parent pour chaque enfant. C’est l’enfant impair qui change la dimension de la famille, le premier, le troisième, le cinquième…
Dans une famille nombreuse, les enfants doivent être… eux-mêmes, comme dans n’importe quelle autre famille.
TDN : Quelle est la phrase que vous dites le plus souvent à vos enfants et qui est pour eux votre identité, votre signature ?
CG : Je t’aime.
TDN : Dans les moments importants…
CG : Je t’aime.
TDN : Dans les moments futiles, en vacances…
CG : Je t’aime.
TDN : Comment pensez-vous que vos enfants vous perçoivent ?
CG : Je crois que je les amuse, ils aiment me taquiner, et qu’ils sont assez fiers de leur petite maman.
TDN : Un SEUL conseil que vous donnez à vos filles en tant que futures mamans…
CG : Choisis un compagnon gentil et qui aime les enfants et fais exactement comme tu sens.
TDN : Deux « TRUCS « que vous donneriez à nos jeunes mamans qui vont vous lire…
CG : Ne pas culpabiliser, prendre les contrariétés comme les choses naturelles de la vie, un bol renversé sur la jolie chemise ? Un portable perdu ? Ne pas s’agacer de ce qui n’en vaut pas la peine.
TDN : Maman, Épouse, job à grandes responsabilités, quel est votre secret ?
CG : J’aime la vie, j’aime les autres, j’aime apprendre, et je prends la vie comme elle vient, comme un cadeau.
Et puis chaque matin je me lève et je me dis que j’ai une chance incroyable et que je m’efforce de rendre la journée la plus belle que possible. C’est souverain les jours ou cela va mal. (À méditer sans modération).
J’ai eu un petit faible pour « les chaussettes dépareillées », cela a dû rassurer des mamans… J’ai retenu aussi des phrases fortes, simples mais dans lesquelles tout est dit, mots qui vont aussi rassurer des mamans : j’ai beaucoup aimé : » Le cœur est capable de l’infini « (doute des mamans qui attendent leur deuxième) ou « ne pas s’agacer de ce qui n’en vaut pas la peine » (à appliquer tous les jours).
Sa définition de la famille nombreuse est pertinente, le chiffre impair qui donne cette dimension et le fait que les parents sont là pour aider les enfants qui peuvent même …éduquer les parents ! Et bien sûr, maman parfaite… rigoureusement impossible ! OUF!
Mais un joli mot revient beaucoup dans les propos de Clara, le verbe « Aimer ». Un verbe, un verbe d’action, non un verbe d’attentions, j’ai envie de dire. Merci Clara pour l’attention que vous avez eue pour TDN dans votre emploi du temps surchargé.Je confirme le mot que vos enfants ont eu pour vous : disponibilité.
Nous, on a vraiment bien aimé votre rencontre et vos propos.
Merci à deux mecs, Jérôme et Arthur.
Marie TERRY
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