« Je suis une ouvrière », c’est la manière dont se décrit cette créatrice au talent atypique. D’origine comorienne, Sakina est d’abord connue pour enterrer ses créations et leur fait subir un processus de vieillissement. Longtemps décriée car elle ne rentrait pas dans les dogmes de la mode, elle s’est imposée en affirmant son identité […]
« Je suis une ouvrière », c’est la manière dont se décrit cette créatrice au talent atypique. D’origine comorienne, Sakina est d’abord connue pour enterrer ses créations et leur fait subir un processus de vieillissement. Longtemps décriée car elle ne rentrait pas dans les dogmes de la mode, elle s’est imposée en affirmant son identité hybride avec talent et détermination. Ses vêtements sont le reflet de son histoire.
Élevée par sa grand-mère au Comorre, Sakina a gardé en mémoire l’importance de la terre et de l’identité. Des valeurs inculpées par sa grand-mère … Mais sa passion du vêtement vient seulement plus tard, lorsqu’ elle rejoint ses parents à Marseille. Souhaitant se démarquer, elle devient punk et conçoit ses propres vêtements. C’est à partir de cette époque que le vêtement prendra une autre dimension. Inscrite dans une école de mode, elle travaille avec Geneviève Sorin Doering qui lui apprend la technique et avec qui elle découvrira comment naviguer avec aisance entre art et mode.
Ses origines sociales culturelles l’ont amenée à se poser la question sur la démocratisation de la mode. Une personnalité bordeline qui lui permet d’innover. Son planté technique empirique faisant subir à la matière un vieillissement naturel par oxydation rend le vêtement unique. Elle mélange les couleurs et les matières. Coton, soie, toile à beurre, dentelles, cuirs sont ces matières fétiches, qu’elle fait littéralement parler. Elle conçoit le vêtement comme « un volume de protection, de dignité ».
Sa collection d’hiver 2008-2009 est à l’image de la parisienne. Chic, multi-culturelle et libérée. Elle mélange l’ancien, des vêtements récupérés chez Emmaüs au nouveau. Car elle souhaite «faire parler le vêtement, lui donner une histoire ». « Je suis parisienne », ces quelques mots sonnent le début de son défilé qui se distingue des autres. Car elle a une vision du vêtement qui privilégie la personne. Elle a glissé dans son défilé des femmes qui ne sont pas mannequins. Volonté personnelle de se démarquer et de sortir de cette uniformisation. « Oui au podium démocratique ».Pour ces messieurs, il faudra patienter car la styliste à la voix douce préfère se perfectionner dans la femme. Elle souhaite d’abord « construire quelque chose pour passer à autre chose. » Vraiment trop humble notre Sakina !
6, rue des gardes.75018 Paris. Ouvert de 11H à 18H.
Par Eleonore Lasou
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