Ça faisait déjà un bon moment que je voulais tester cette activité et le week-end dernier j’ai enfin pu essayer l’Accrobranche® (une des marques déposées les plus connues de cette discipline à l’instar d’Escalad’arbre ou d’Arbogrimpe) ou « randonnée arboricolée » (ça le fait, non ?). Bon, pour tout vous avouer, la première fois que […]
Ça faisait déjà un bon moment que je voulais tester cette activité et le week-end dernier j’ai enfin pu essayer l’Accrobranche® (une des marques déposées les plus connues de cette discipline à l’instar d’Escalad’arbre ou d’Arbogrimpe) ou « randonnée arboricolée » (ça le fait, non ?). Bon, pour tout vous avouer, la première fois que j’en ai entendu parler, je me suis dis c’est quoi ça l’accromachin ? Bon Acropole, acrobate ou encore accro au shopping, ça je peux identifier sans trop de problème mais le truc dans les branches là… En bref, il s’agit d’une activité se pratiquant dans des espaces de loisirs, en général en zone boisée, équipés à demeure d’installations permettant au pratiquant de cheminer en hauteur, de façon plus ou moins acrobatique, sur les arbres ou d’autres supports naturels, en assurant lui-même sa sécurité au moyen d’un équipement de protection individuel contre les chutes de hauteur (harnais, longes, connecteurs…) reliés à une ligne de vie installée sur son parcours. Pour la petite histoire, il est intéressant de savoir que les premiers parcs acrobatiques dans les arbres sont nés dans les années 30 dans les Dolomites en Italie. Aujourd’hui, on compte environ 500 structures de ce type sur le sol français (véritable explosion des implantations après 2000). Voilà pour le côté didactique, et si nous passions à l’aspect pratique ?
Mon choix s’est arrêté sur un parcours d’aventure situé en pleine Forêt de Fontainebleau : la Base Régionale de Plein Air et de Loisirs de Buthiers (seul endroit labellisé éducation Nationale de l’IDF) qui propose entre autres varappe, piscine géante, mini-golf, balades en forêt et observatoire d’astronomie. C’est un endroit superbe à moins d’une heure de Paris où le sol est entièrement sablonneux, il y a plein de gros rochers partout et des pins (hé oui, le bassin parisien était recouvert de flotte au jurassique…) et franchement, on a vite fait de se croire en Provence ou dans les Landes. Et dire qu’à quelques kilomètres de là, ce sont les champs de blé tout plats de la Beauce et le soleil écrasant (pas un poil d’ombre)…
J’ai donc booké pour une après-midi découverte au « Parc Aventure » du centre. Je me pointe juste à l’heure et je suis immédiatement prise en charge par l’équipe de moniteurs tous super sympathiques. Il faut noter que les activités de grimpe d’arbres sont encadrées par des professionnels qualifiés ou des GEA (Grimpeurs Encadrant dans les Arbres). On me fait signer une décharge, des fois que l’idée me vienne de me jeter d’un arbre, et après on attend le reste du groupe pour que le cours puisse débuter. En fait, on se rassemble par petits groupes d’une dizaine de personnes par moniteur. Moi, je me cale avec un groupe de nanas venues faire l’enterrement de vie de jeune fille de l’une d’entre elles (ambiance garantie !) et je laisse les garçons entre eux (trop sérieux…et trop jeunes surtout !). Tout d’abord, nous choisissons nos harnais que les monos ont préparés et qu’ils nous aident à enfiler (le tout doit être bien serré même si au début c’est un peu la misère pour marcher…). On nous explique ensuite à quoi servent les différentes longes accrochées au harnais : deux rouges munies de mousquetons automatiques (pas besoin des les visser, ça se fait tout seul pour un max de sécurité) et une bleue reliée à une grosse poulie qui servira pour utiliser les tyroliennes. Mais pour le moment, on la garde attachée à notre ceinture pour ne pas se la prendre dans les pattes.Ensuite, viennent les explications concrètes sur les règles élémentaires de sécurité et les positionnements.
Leçon n°1 : règles de base et règles de sécurité. Notre moniteur nous explique qu’il faut toujours être accroché au minimum par un mousqueton et en général par les deux longes à la fois à la ligne de vie pendant un atelier ou aux câbles enroulés autour des troncs d’arbres. On décroche donc toujours les mousquetons un par un. D’ailleurs, l’ensemble des parcours comporte des repères de couleur (rouges pour les mousquetons, bleus pour la tyrolienne) sur les câbles et les cordes, idéaux pour bien s’y retrouver. On apprend également d’autres règles de base : une seule personne à la fois sur les échelles (bois et cordes), les tyroliennes et la majorité des ateliers et pas plus de trois personnes sur les supports ronds en planches dans les arbres. Pour les parcours classiques sur câble, cordes ou bois, on s’assure toujours en double c’est-à-dire en accrochant les deux mousquetons sur le câble-guide. Pour les tyroliennes, on intercale entre les deux mousquetons la fameuses poulie qui se clipse automatiquement sur le câble conducteur, il est important ensuite de se laisser glisser en se cramponnant bien à la longe nous reliant à la poulie. Bien sûr, on s’abstient de toucher le câble au-dessus pour ne pas se brûler les mains. Pour éviter de tournoyer lors de la descente, on peut également glisser les pouces dans le mousqueton de la poulie (ça marche plutôt moyen ça…). Enfin, à l’arrivée, il est important d’attraper la grosse poignée en plastique pour ne pas repartir en arrière et devoir se hisser le long du câble avec ses mains (c’est très fatiguant) et de bien se réceptionner sur une espèce de gros tapis vertical rembourré fixé à l’arbre.
Leçon n°2 : on met le tout en application. Le moniteur nous montre comment faire le Parcours Initiatique (à environ 2 mètres du sol) avant de nous laisser nous exercer nous-mêmes dessus. Ce faisant, les monos voient tout de suite pour quel type de parcours nous sommes faites en fonction de notre aisance et de l’application des règles de sécurité. Ici tout est fait pour vous mettre en confiance et l’encadrement est efficace : il y a toujours un moniteur qui nous surveille d’en-bas, ils sont tous reliés entre eux par talkie-walkie ce qui leur permet de savoir précisément où est chaque groupe à tout moment. Le matos étant d’excellente qualité (baudriers et installations dans les arbres) j’ai tout de suite confiance. Et comme je fais déjà de l’escalade, je n’ai pas trop de problèmes de vertige. J’ai juste un peu d’appréhension vis-à-vis de certaines installations où il est assez difficile de trouver son équilibre (notamment les passages sur les câbles les plus longs).
Après avoir passé sans encombre le Parcours Initiatique, les moniteurs nous donnent le choix entre deux parcours : le vert « aux portes de l’histoire » ou le bleu « canopée » qui sont de niveau moyen. Nous choisissons le second qui est le plus long (environ 1h30). Je décide de passer en dernier pour prendre mon temps et faire quelques photos tranquillement. Tout se passe bien et la mise en application concrète des règles de sécurité est vraiment simple. Les parcours sont bien balisés, il est impossible de se tromper. Nous évoluons jusqu’à près de 10 mètres de hauteur mais comme la végétation est assez dense, on ne s’en rend pas vraiment compte. De plus, la concentration exigée sur les différents ateliers me fait oublier que j’évolue dans les airs. Le seul souci notable : très, très lent lorsque l’on suit un groupe inexpérimenté donc je commence rapidement à ronger mon frein ! On peut dire que la difficulté des parcours va crescendo : on commence par des câbles raides (via-ferrata), des échelles de cordes et des espèces des rondis flottants tantôt en escaliers (à la manière de petites balançoires), tantôts les uns le long des autres, sur lesquels il faut passer avant d’arriver aux grandes tyroliennes, la plus grande faisant 250 mètres ! Pour ma part, j’ai trouvé que ces dernières étaient les moments les plus grisants du parcours : une grande sensation de liberté et de vitesse, le tout au dessus des arbres et rochers ou le long de la piscine, top !
Les filles de mon groupe décident d’abandonner à la moitié du parcours, j’ai donc le champ libre pour avancer à mon rythme ! Et le chemin se corse avec des ateliers de plus en plus « étranges » et surtout physiques. En fait, ce sont surtout les bras qui sont sollicités, bien plus que les jambes. L’équilibre est également essentiel car on à vite fait de se ramasser (surtout sur ces saletés de passerelles en rondins). Après avoir fini le parcours bleu, je décide d’enchainer sur le rouge « le grand plongeon » de niveau supérieur. Le ton est donné dès le début puisqu’il faut attaquer sur une partie avec des prises d’escalade. Puis on évolue à 12 mètres de hauteur en moyenne (très grisant, car la vue est magnifique sur la forêt de Fontainebleau). Les étapes deviennent vraiment difficiles et moi je fatigue… Je songe même à arrêter et à redescendre au prochain arbre, mais j’ai tellement envie de faire les tyroliennes de ce parcours que je m’accroche tant bien que mal ! Je me pose quelques instants pour discuter avec un couple de quarantenaires grands adeptes de rafting et de via-ferrata qui m’expliquent qu’il s’agit d’un des meilleurs parcours d’aventures de France. Ensuite, il y a deux passages qui m’ont marquée : celui où l’on doit utiliser une sorte de vélo suspendu dans le vide et pédaler avec les mains (trop hard vers la fin du câble car celui-ci remonte) et celui où je me suis balancée telle Jane (mais sans trouver ce cher Tarzan) au bout d’une corde pour se réceptionner comme une grosse m…. (désolée, mais c’est vraiment l’impression que j’ai eu) dans une « toile d’araignée » (là encore, pas de Spiderman à ma rescousse) faite de gros cordages ; là, ça fait plutôt mal car le choc est lourd et je me suis un légèrement « brûlé » le bras sur les cordes. Mais bon, je continue car je vois plus haut le départ des fameuses tyroliennes qui seront mes récompenses finales. Après une énième échelle de cordes, je m’élance donc sur les tyroliennes (les plus longues de tous les parcours avec près de 500 mètres au total) qui font un aller-retour au dessus de la piscine et des pins. Et c’est fi-ni ! Ce parcours rouge m’aura pris une cinquantaine de minutes. Je ne vous cache pas que j’étais claquée et que j’avais quelques difficultés pour respirer vers la fin mais bon, le jeu en vaut vraiment la chandelle. Et, suprême récompense : la piscine géante en pleine forêt ! Donc trempette réparatrice et farniente sous le beau soleil du premier jour de l’été, royal !
Bilan : j’ai adoré cette expérience saine et impressionnante et je me suis promis de faire le dernier parcours (le noir) intitulé « la tête dans les étoiles » d’une hauteur de près de 15 mètres, la prochaine fois que je passerai par là. En ce qui concerne les autres grimpeurs, il y avait de tout : familles de sportifs, enfants (il y a un parcours spécial pour les plus petits), jeunes en groupes, filles, garçons, seniors, c’est vraiment accessible à tout le monde sous couvert de ne pas souffrir du vertige et d’être en bonne condition physique (tout au moins si l’on veut faire le parcours en entier). Le prix : j’ai payé 20 Euros (entrée piscine et mini-golf comprise) et je trouve ça tout à fait honnête au regard de l’originalité de l’activité et de la qualité des ateliers et des prestations pour une durée finale de trois bonnes heures. De plus, le choix des parcours est suffisamment étendu pour satisfaire tout le monde et tous les niveaux (ici : 7 parcours pour 100 ateliers ouverts toute l’année).Côté fringues, j’avais mis un petit short ample et un t-shirt, c’était parfait même si je pense qu’en pantacourt aurait pu m’éviter quelques égratignures. Au fait, attention à la sève des épicéas, on s’en fout partout sur les fringues et sur la peau et c’est très difficile à faire partir au lavage. Comme je le disais plus haut, j’ai donc récolté des petites griffures et quelques bleus et le lendemain matin j’avais les bras et les abdos qui tiraient plutôt pas mal. Par contre, aucune douleur dans les jambes qui étaient beaucoup moins sollicitées durant les parcours. Si je dois relever un autre bémol, ce serait dû au nombre de personnes qui, en fonction de leurs différents niveaux, risquent de se gêner dans leur progression. J’ai donc préféré la partie « en solo », plus sportive (avec enchainement d’ateliers) et plus « en communion » avec la nature. A ce propos, en papotant un peu avec une monitrice, j’apprends qu’ils reçoivent jusqu’à 500 personnes durant les week-ends ! Ça doit donc grave se bousculer là-haut… à privilégier en semaine pour celles qui le peuvent.
Pour plus d’informations : [url=http://www.annuaire-parcours-aventure.fr]l’Annuaire des Parcours Aventure[/url] où vous trouverez tous les lieux de pratique de cette discipline. Visitez également [url=http://www.base-de-buthiers.fr]le site de la Base de Loisirs de Buthiers[/url] qui est vraiment un endroit génial aux portes de Paris.
Par Ariane-Isabeau Noël
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