Recherche dans les archives de conversations de Msn Messenger, trouvailles (inopinées bien sûr) de sms, inspection détaillée des activités et profils sur Facebook et Myspace… il faut bien avouer que les Nouvelles Technologies ou NT en plus de nous avoir apporté des nouveaux moyens de communication, sont également vectrices et facilitatrices de rencontres à caractère […]
Recherche dans les archives de conversations de Msn Messenger, trouvailles (inopinées bien sûr) de sms, inspection détaillée des activités et profils sur Facebook et Myspace… il faut bien avouer que les Nouvelles Technologies ou NT en plus de nous avoir apporté des nouveaux moyens de communication, sont également vectrices et facilitatrices de rencontres à caractère « et plus si affinités ». Ce sont aussi de bien bonnes espionnes pour qui sait s’en servir. Et oui, fini le temps des longues missives et des relations épistolaires ! C’était certes très romantique mais certainement pas assez rapide. Aujourd’hui on communique tout le temps et de toutes les façons : mots, images ou paroles.
Et la jalousie, qui existe depuis toujours, n’est peut-être pas vraiment plus forte de nos jours mais elle est certainement d’un nouvel ordre : celui de la virtualité.
En voici quelques témoignages :
« J’ai découvert qu’il chattait avec des filles au début de notre relation, il y en a même une à qui il a dit je t’aime ; il m’a dit qu’il ne savait pas pourquoi il faisait cela, il m’avait promis d’arrêter ; mais il continué de le faire… »
« En farfouillant sur Meetic, j’ai découvert que mon mec s’y était crée un profil ; il m’a dit que c’était ancien mais après vérification, je me suis aperçue que son compte était toujours actif et qu’il continuait à recevoir des propositions… »
« Il chatte et a envoyé sa photo à plusieurs fille. Je lui en ai parlé et sa réponse a été de nier, il m’a inventé une histoire à dormir debout et m’a dit que s’il chattait c’était pour s’amuser. J’ai découvert aussi des numéros de filles et il m’a dit que c’était pour son copain, sur son Imode, il y a 4mo d’utilisé… »
« Sur Facebook, il a plein de contacts de nanas que je ne connais pas et ses amis non plus ; il passe son temps à leur envoyer des bisous, des invitations et à utiliser des applications douteuses du genre Quel amant êtes vous, Comment embrassez-vous ? Etes-vous un bon coup ? Puis il matte leurs photos et ne met que celles où il est tout seul… En plus, il les évalue sur leur quotient Sexe et Beauté et ça m’énerve grave !!! »
« Moi, j’ai eu un amant « virtuel » avec lequel on parlait de cul de manière très crue, on se racontait tous les trucs qu’on allait se faire quand on se verrait. En fait, ça avait commencé tout bêtement : c’était un copain de mon ex, on se racontait nos petits malheurs et nos insatisfactions de couple. C’est un véritable engrenage car on devient vite super dépendants et on a qu’une idée en tête, celle de se connecter en rentrant. Le plus marrant c’est que le jour où nous nous sommes fixés rendez-vous, il n’y avait plus la « magie » du chat et du coup on ne s’est même pas embrassé et les choses en sont restées là. C’est comme si tout était mieux sur la toile. »
Les quatre premiers témoignages nous montrent l’inquiétude qui peut naître de simples chats, de l’utilisation de sites de social utility comme Facebook et Myspace ou du Net en général, inquiétude qui peut nous mener tout droit à la jalousie et à potentiellement vers l’infidélité. Et nous en recevons de plus en plus des messages de ce type, c’est-à-dire relatifs à la tromperie et à la suspicion liée aux NT. Beaucoup de filles et de garçons se posent des questions lorsqu’elles ou ils voient leur conjoint passer beaucoup (trop) de temps sur internet ou sont pendus à leur portable. Le dernier témoignage par contre, nous montre jusqu’où peuvent aller ces chats et comme il est facile d’en devenir accro mais aussi leur manque de réalisme.
Bien sûr, on peut chatter pour s’amuser et passer le temps mais généralement cela se passe sur des forums de partages et d’échanges qui réunissent des gens autour de passions ou des loisirs communs. On peut aussi apprécier retrouver de vieilles connaissances et tenir son journal de bord en ligne pour informer ses amis. Et c’est d’ailleurs une des grandes richesses du Net. Malheureusement, certains sites de chats et ceux d’utilité sociale qui se sont multipliés ces dernières années peuvent héberger purement et simplement des sites de drague. A titre d’exemple, il suffit de regarder certaines applications que l’on peut rajouter sur Facebook qui sont très connotées sexuellement. Nous sommes également sollicités en permanence par des pubs de sites de rencontres qui nous invitent à se créer un profil en deux temps trois mouvements avec photos alléchantes à la clef. Il est également beaucoup plus facile et accessible de parler sur le Net que d’aborder réellement quelqu’un dans la rue car on peut se présenter sous son meilleur jour, choisir ses mots, bref ne pas vraiment s’impliquer même si une véritable relation pourra se mettre en place. Même si surfer n’est pas forcément tromper, il est compréhensible que cela puisse rendre jalouse.
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En effet, on va entrer petit à petit dans un jeu de séduction, et ce, dans des conditions très particulières car sécurisées et sécurisantes : on ne se voit pas en chair et en os (même si on peut utiliser une Webcam), on ne parle que des bonnes choses (donc pas d’engueulades), on choisit les mots que l’on emploie, c’est donc un climat idéal pour se présenter sous son meilleur aspect, et ce, des deux côtés. Au début, on se dit qu’on ne prend pas de risque car on ne connaît pas vraiment la personne avec laquelle on chatte et par conséquent on va se mettre à parler de tout et de rien très facilement. De plus, le virtuel à la particularité d’offrir une déconnection totale avec la réalité et donc de pouvoir désinhiber ses usagers d’où des dérapages car on se sent « à l’aise », « en confiance » avec l’autre. Et la réalité quotidienne d’un couple où il impossible de cacher ses humeurs ou, pardonnez-moi, sa sale gueule du matin, peut rapidement faire place au « monde parfait », véritable refuge du Net. D’où un côté extrêmement pernicieux pour certaines personnes qui peuvent en devenir rapidement dépendantes.
Sur Internet, on est donc parfait ou presque et il est vite arrivé d’idéaliser l’autre personne avec laquelle on entretien une relation, qui peut devenir très intime. Et de confident à amant il n’y a qu’un pas. L’amant c’est l’autre en mieux, il s’agit du fantasme de l’interdit où l’on va se retrouver durant un certain laps de temps avec une personne dans des conditions idéales. Mais désormais, on peut devenir aussi des « amants virtuels » qui vont créer des liens jusqu’alors impossibles pour des personnes ne se voyant pas, du fait du caractère immédiat de la relation : on se connecte et on et en direct !
Puis il faut bien reconnaître que tout « ce florilège d’émoticônes » ambigües en rajoute une belle couche : les gros coeurs et les bisous, les petites larmes et les gros sourires et autres clins d’oeil si vite envoyés peuvent vraiment prêter à confusion. On devient complices, on se raconte nos petits malheurs et on se réconforte. Passer d’amants virtuels à amants véritables devient alors une possibilité évidente.
Alors, quand on voit son mec passer son temps le cul devant son ordi à sourire bêtement en chattant, il y a de quoi devenir, si ce n’est agacée, rapidement soupçonneuse… Bon ok, il peut très bien s’éclater avec ses potes et parler du dernier match qu’ils ont vu à la télé ou encore se faire une petite partie de Warcraft ou de Counter Strike en ligne (et ça dure, et ça dure, encore pire que les piles Duracell). Dans ce cas, aucune raison d’être jalouse d’un elfe, d’un troll, d’un sorcier ou d’un footeux (surtout en ce moment)… Mais après, si ce n’est pas le cas et que l’on entend à tout bout de champ le « boudoudou » des messages Msn ou Skype, que l’on trouve des tas de contacts féminins et inconnus sur MySpace et Facebook ou s’il change vite fait de page quand on approche, qu’il invente des excuses bidons, il y a peut-être de quoi se poser des questions. Dès lors, vont commencer les comportements de « traque » pour dissiper le doute installé et il y a de quoi vite flipper (et devenir carrément flippante) : on va fouiner dans son compte Facebook, éplucher les archives de conversation Msn ou enquêter dans la boîte mail de l’incriminé (on n’oublie pas bien sûr de regarder la poubelle et les messages envoyés que l’on oublie souvent d’effacer) ou encore lui piquer son portable et tenter de filtrer les appels et de voir qui se trouve dans sa liste de contacts. Quête se soldant généralement par un : « c’est QUI cette Eva à qui tu envoies des mails et qui te refile ses photos ? ». La fameuse Eva c’est peut être sa collègue, une amie mais dans notre tête c’est à tous les coups sa grosse p… de maîtresse. Et quand on voit rouge, on peut aller vraiment loin : craquage de boîte mail, changement de mot de passe, petites retouches perso dans les listes de contacts, suppression des adresses les plus gênantes, de photos, messages ou carrément des comptes voire envoi de mails pour « calmer » les éventuel(le)s prétendant(e)s quand ce n’est pas l’ordi que l’on explose sur un coup de colère (si, si ça arrive !). On peut aussi arriver à des situations de chantage du style « si tu touches encore à ton pc, je me casse » ou « tu vas changer de numéro/compte/adresse mail ». Bref, la crise s’installe.
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Et le (vrai) sexe dans tout ça ? Maintenant, tout le monde le sait, il est tout à fait possible de faire l’amour virtuellement par Webcams interposées, de s’envoyer des photos très persos ou de s’écrire des trucs très crus sur ses claviers comme on pouvait le chuchoter hier au téléphone ou le « coucher » sur papier avant-hier. Mais est-ce vraiment tromper même s’il n’y a eu aucun « contact » réel entre les personnes ? Les personnes se faisant attraper la main dans le sac estiment que non (bien évidemment) puisqu’il n’y a pas eu (ou pas encore) de rencontre. Comme l’illustrait le témoignage plus haut, il faut bien avoir en tête que tout ceci peut très bien ne rester que virtuel c’est-à-dire bien à l’abri derrière un clavier. Beaucoup de ces « relations » virtuelles n’aboutissent en général à rien de concret par peur, déception ou finalement manque d’envie réelle de s’impliquer et de tromper son partenaire. Mais, même si le jugement porté sur cette question varie selon les gens, la majorité s’accorde à considérer cela comme de l’infidélité ou tout au moins une certaine forme d’infidélité morale envers son ou sa partenaire. Ça, on peut bien le comprendre !
Alors que faire pour que le normal ne confine pas au pathologique ? Tout d’abord, on commence par raisonner calmement et par poser les choses à plat : il est normal d’être jalouse même parfois de pas grand-chose mais cela doit rester sans excès. Il est important de se demander si on a vraiment raison de l’être, le mieux étant toujours de demander à l’intéressé ! Surtout quand on se connait depuis longtemps. Il est préférable de ne pas y aller par quatre chemins et de parler cash sans non plus harceler : exposer ce que l’on sait et les doutes que l’on a pour faire comprendre que les chats à répétition ou que le fait d’avoir trop de contacts de nanas ne sont pas anodins et peuvent être déplaisants pour la partenaire (surtout lorsqu’il ment sur ce sujet). Cela cache-t-il autre chose ? C’est seulement en discutant sur le fond du problème que l’on pourra résoudre les choses. On va donc arrêter la paranoïa aiguë et l’espionnite d’amateur qui ne font qu’empirer les choses (et puis, franchement, ça manque de dignité, non ?). Et si nous sommes des chatteuses invétérées, si on ne peut s’empêcher d’ajouter à sa liste de contacts tous les beaux gosses qui passent ou si on passe son temps à parler de ses problèmes de couple à des « amis virtuels », il faudrait se demander avant tout pourquoi avons-nous absolument ce besoin « vital » de le faire (voire de dragouiller), cela ne maquerait-il pas un ennui profond de notre situation actuelle ? À méditer…
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Alors attention, même si Internet et toutes les nouvelles technologies de com’ sont avant tout des outils ultra performants qui permettent de se contacter en permanence et partout dans le monde, ils peuvent être aussi des fenêtres grandes ouvertes et facilement accessibles sur l’infidélité et/ou la dépendance. L’esprit de la jalousie plane donc sur notre vraie vie mais également sur notre Second Life virtuelle.
Par Ariane-Isabeau Noël
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