L’art de la réplique, comment avoir de la répartie et en user
Ecrit par Justine Andansonle 1 mars 2008
La répartie, cet art subtil du contre-attaque verbale, est une arme redoutable dans notre arsenal de communication. Elle permet de répondre du tac au tac, transformant des situations difficiles en moments de triomphe verbal. Finis les silences embarrassants et les moments où l’on regrette de ne pas avoir trouvé la phrase parfaite. Les maîtres de […]
La répartie, cet art subtil du contre-attaque verbale, est une arme redoutable dans notre arsenal de communication. Elle permet de répondre du tac au tac, transformant des situations difficiles en moments de triomphe verbal. Finis les silences embarrassants et les moments où l’on regrette de ne pas avoir trouvé la phrase parfaite. Les maîtres de la répartie, tels des joueurs de ping-pong verbal, disposent toujours du bon mot, de la réplique qui marque les esprits. Mais acquérir cette compétence n’est pas donné à tout le monde. Combien de fois nous retrouvons-nous, telles des Bridget Jones des temps modernes, à bafouiller ou à penser trop tard à ce qu’il aurait fallu dire ?
Prenons exemple sur les politiciens, véritables virtuoses de la répartie. Rappelez-vous ce face-à-face mémorable de 1988 entre Chirac et Mitterrand. Chirac affirme : « Nous sommes deux candidats à égalité dans ce débat, vous n’êtes pas aujourd’hui le président et moi, votre Premier ministre. » La réplique cinglante de Mitterrand ne se fait pas attendre : « Certainement, monsieur le Premier ministre. » Voilà la répartie dans toute sa splendeur : déstabiliser l’adversaire pour prendre le dessus.
Mais alors, comment atteindre cet art de la joute verbale ? Comment surmonter le trac et se transformer en un aficionado des répliques cinglantes ?
La maîtrise de la répartie
Il ne suffit pas d’avoir un doctorat en sociologie pour être doué en répartie. Tout commence par la confiance en soi. Vous êtes brillante, jolie, et déterminée. Ces pensées positives sont le terreau fertile pour cultiver l’art de la réplique bien sentie. Mais le véritable défi réside dans la gestion du trac. Vous savez, ce moment où une remarque désobligeante vous frappe en plein cœur, et alors que votre esprit bouillonne de réponses piquantes, vos mots se figent sur vos lèvres. Votre visage rougit, et votre cerveau semble se mettre en pause. Le trac vous paralyse.
C’est à ce moment précis que vous devez renverser la vapeur. Si une phrase vous touche autant, c’est qu’elle résonne avec quelque chose de profond en vous, quelque chose que vous préféreriez ne plus entendre. Pour passer du rôle de victime à celui d’agresseur, il vous faut briser les chaînes de l’inhibition, ces mêmes chaînes forgées par des années d’éducation bien-pensante. Vous savez, les « sois polie avec le Monsieur », « reste à ta place », « on ne parle jamais aux gens de cette façon ». Ces principes sont certes valables, sauf quand vous avez affaire à un goujat qui mérite une bonne leçon. Libérez-vous et laissez s’exprimer cette pulsion agressive que votre esprit cherche à libérer.
Quand utiliser la répartie ?
La répartie doit être employée avec discernement. Dans notre société, elle est souvent réduite à une simple plaisanterie. Des animateurs de télévision comme Laurent Ruquier ou Thierry Ardisson l’ont popularisée en l’utilisant à outrance. Mais pour nous, simples mortels, la prudence est de mise. Abuser des répliques cinglantes pourrait nous faire passer pour des Chandler féminins en quête d’attention. Le cadre idéal pour exercer votre art de la répartie ? Une soirée en boîte, par exemple. Rien de tel qu’un dragueur lourdaud pour aiguiser votre esprit. Ou encore au travail, particulièrement dans des professions confrontées à des personnalités difficiles, comme les contrôleurs SNCF ou les caissiers, qui subissent quotidiennement des remarques acerbes.
N’oubliez pas, une répartie efficace se travaille par la maîtrise de son stress, la libération de ses inhibitions, la découverte de son propre style, et finalement, le choix d’un adversaire digne de ce nom.
Prenez exemple sur Winston Churchill, maître incontesté de la répartie. Lorsqu’une femme lui lança en pleine Chambre des Lords : « Si j’étais mariée avec vous, je verserais du poison dans votre verre », Churchill répliqua sans hésiter : « Madame, si j’étais marié avec vous, je le boirais ». Voilà la quintessence de l’art de la répartie : rapide, intelligent, et terriblement efficace.
#blaguer #confiance #estime #fun #parler #répartie #répondre #vanner