Chronique de Vénus #26 -« Régime : c’est quoi déjà ? »
Ecrit par Justine Andansonle 1 juin 2010
Une année, c’est 12 mois, un mois c’est 4 semaines, depuis trois ans, ça fait 144 semaines. Donc 144 lundis. 144 lundis que je me répète la même phrase : « C’est décidé aujourd’hui je me mets au régime! ». Oh my god ! Cette phrase m’insupporte, m’énerve, je la hais !
A 25 ans, toute jeune femme « normalement constituée » se doit d’avoir « un physique … intelligent ?». C’est ce que l’on dit. Oui, sauf que je suis tout, sauf normal ! Etre en harmonie avec son corps, donc avec soi ? Je ne sais pas si ce sens fonctionne mais je sais que cela y contribue. Non, toutes les filles minces ou très bien faites ne sont pas forcement heureuses. Non toutes les filles rondes, grosses et obèses ne sont pas forcement désespérées et mal dans leurs peaux.
Alors où est le juste milieu ?
En quelques mots, mes réponses : enfance, parents, confiance, premier amour, « masochisme », peurs et gourmandise ! En attendant d’écrire mes mémoires sur le régime et les problèmes de poids, je m’explique sur ces points abordés : l’enfance définit tout ce que nous sommes, tous, aujourd’hui. Les parents, par manque de tact, d’expérience ou de savoir faire, disent et font des choses qui nous marquent. A 3 ans, publicité et castings. A 10 ans, dixit mon père : « Ma chérie tu es la plus belle. Tu réalises que tu es une véritable beauté ? ». A 16 ans « J’emmène ma fille aux Caves de Saint Tropez ». A 17 ans, « Perds 10 kilos ma fille et je te fais devenir mannequin ». A 23 ans : « Faut faire quelque chose, tu as grossi là, vraiment. Tu ne voudrais tout de même pas devenir comme ta grand-mère ? ». A 24, « t’es belle, tu as maigris ». Aujourd’hui, je n’ai plus aucun contact avec mon père.
Parlons des hommes. Un blocage à cause du poids. Très souvent. Mon premier amour me trouvait belle, je le sais. Il m’aimait d’un amour pur. Toutefois, les insultes liées au poids lorsque l’on se disputait resteront à tout jamais, gravées dans ma mémoire. Avant, je jouais de mon charme. De mon « pétillage ». Maintenant, je joue à la bonne copine. Oui j’ai peur, le poids joue. Il joue et m’empêche de jouer, souvent. Trop souvent. C’est devenu beaucoup plus compliqué.
Oui les hommes aiment les femmes bien faites, sexy et fermes. Et c’est normal ! Mais il y a des obsédés … du poids : un ex qui ose vous dire après plus d’un an de rupture dans une discussion purement amicale : « C’est dommage si tu avais dix kilos en moins, tu serais vraiment jolie » (deux solutions, soit tu en ris, soit tu te pends ! j’ai choisit la première solution bien sûr !). Et puis, il y a ceux qui vous apprécient comme vous êtes. Ceux qui vous trouveront belle, tout simplement. Merci à eux.
On se dit qu’on ne plait pas à cause du poids, de nos rondeurs. On se cache et on se renferme. Et lorsqu’enfin, on se sent mieux … on regrossit, histoire de ne pas prendre trop de risques… !La peur de toujours avoir des problèmes en étant mince, la peur de trop se donner comme à une époque et de souffrir. Pourtant, c’est vrai. On souffre lorsqu’on a des kilos en trop.
J’en parle de façon grave, mais j’ai compris une chose en grandissant, en mûrissant. Le poids n’est pas une finalité en soit. C’est n’est pas non plus un frein majeur à votre réussite : sentimentale et professionnelle. Mais le poids peut devenir un « poids » pour NOUS MEMES et nous empêcher d’évoluer, de donner et d’aimer. Car, on ne peut aimer que si l’on s’aime soi-même. C’est le plus dur. Le but c’est de s’accepter ou de guérir seul. Sans se soucier du regard, des conseils et des dires. Impossible oui je sais !
Pourtant … c’est sûr qu’on plait même en ayant des kilos en trop, le plus important c’est ce qu’ON DEGAGE !!!!!
Bref, le poids est partout. A l’intérieur, comme à l’extérieur. Le pire, c’est de ne pas comprendre pourquoi.
Malgré l’arrêt de mon époque où je faisais, ce que l’on appelle avec mon Kindou (en rapport avec les Kinder bien sûr !), nos « déchirades de bouffe », le problème reste toujours le même. Pourquoi ? Comment ? Jusqu'à quand ?!
Pourquoi l’inconscient ne donne-t-il pas ordre à mon cerveau de ne plus avoir faim pendant 3 mois et de perdre ces fameux 10 kilos !
Je n’ai pas encore la réponse. Le jour où je l’aurai, je conseillerai et aiderai toutes les jeunes filles qui ont ce « grrrr » problème de poids. En réalité, je pense qu’il n’y a pas de réponses. Ni même de solutions.
Le poids c’est tabou, on en viendra toutes à bout! Ridicule mais ce dicton n’est pas sans me rappeler de bons souvenirs !
L’important n’est pas d’être forte, mais de se sentir forte. Idem pour le corps. L’important n’est pas d’être beau, mais de sentir bien dans sa peau. Pour le reste … un carré de chocolat et pas plus !
« Il y a deux sortes d’abus : ceux qui naissent de la logique d’un régime, et ceux qui naissent de son incohérence » Gilbert Cesbron
Par Venus Tic ou (Venus Teak ?)
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