Bien avant que José Bové ne démolisse des fast-foods ou que Jean-Pierre Coffe ne se mette à vitupérer contre la malbouffe sur tous les plateaux de télévision, l’Italien Carlo Petrini avait trouvé une parade plus pacifique à l’uniformisation de notre alimentation et à la nourriture malsaine : le mouvement Slow Food , dont l’emblème est […]
Bien avant que José Bové ne démolisse des fast-foods ou que Jean-Pierre Coffe ne se mette à vitupérer contre la malbouffe sur tous les plateaux de télévision, l’Italien Carlo Petrini avait trouvé une parade plus pacifique à l’uniformisation de notre alimentation et à la nourriture malsaine : le mouvement Slow Food , dont l’emblème est un escargot, symbole de lenteur.
C’est en effet en 1989 que ce journaliste et chroniqueur gastronomique fonde l’association internationale Slow Food , peu de temps après l’installation d’un McDonald’s sur la place d’Espagne, un des hauts lieux historiques de Rome. L’acte de naissance du mouvement – le manifeste Slow Food – est signé à la fin de cette même année, à Paris, par une quinzaine de pays. Son siège international est implanté à Bra (Piémont), en Italie, mais plusieurs sièges nationaux s’établissent en France, Allemagne, Suisse, Grande-Bretagne, Etats-Unis et Japon afin de coordonner les actions des nombreuses antennes locales appelées conviviums.
Le mouvement Slow Food prône principalement : la protection du patrimoine culinaire mondial, l’opposition à la standardisation du goût imposée par les grandes entreprises agro-alimentaires et les restaurants de chaîne, et le développement d’un modèle d’agriculture préservant la bio-diversité. Pour atteindre ces objectifs, l’association promeut sans relâche les effets bénéfiques d’une alimentation privilégiant les produits du terroir et de saison, et la nécessité de prendre son temps , de bien choisir ses aliments, de les cuisiner convenablement et de les consommer en les savourant. Le mouvement a également mis en place des ateliers d’éducation du goût et vient en aide aux petits artisans et producteurs locaux. En 1996, il a même créé l’Arche du Goût , sorte d’Arche de Noé pour aliments traditionnels, pour recenser ceux qui en sont en danger de disparition.
Lentement mais sûrement, le Slow Food a commencé à créer une mini-révolution alimentaire : non seulement il fait de plus en plus d’adeptes à travers le monde mais de plus, dans certains pays où il rassemble plusieurs dizaines de milliers de partisans (comme l’Italie), les grands groupes agro-alimentaires prêtent désormais une oreille attentive aux revendications des « Slow Foodiens ».
Le mouvement compte actuellement plus de 80 000 membres, répartis dans une cinquantaine de pays sur les cinq continents, et près de 800 conviviums . Environ la moitié de ces membres sont italiens, comme le fondateur de l’association. En France, chose assez surprenante pour un pays aussi réputé pour sa gastronomie, le Slow Food reste encore assez confidentiel : il ne compte que deux mille adhérents divisés en une trentaine de conviviums , la plupart d’entre eux étant installés dans le sud du pays. Ce qui n’empêche pas la branche française d’être très active, ses conviviums organisant régulièrement des ateliers du goût sur les mets et le vin, des visites chez des producteurs ou des dîners thématiques. Le 15 septembre dernier, Slow Food France a également organisé sa première Journée Nationale du Slow Food , mettant en place, partout en France, des activités de découverte gastronomique sur le thème de la pomme de terre.[image]http://www.trucdenana.com/photos/20070411-slowfood-1_grand.jpg[/image]
Enfin pour terminer, sachez qu’ en 2004 le mouvement Slow Food a fondé en Italie la toute première Université des Sciences de la Gastronomie , un véritable établissement d’enseignement supérieur reconnu par le Ministère de l’Education italien et par l’Union Européenne, où les étudiants peuvent suivre un cursus à la fois scientifique, culturel et historique afin d’obtenir , au bout de cinq ans, un diplôme de « Communication alimentaire et gastronomique » ou de « Gestion de la production et de la distribution alimentaire »!
Par Caroline Salvetti.
Pour en savoir plus, allez faire un tour sur [url=http://www.slowfood.fr/france]slowfood.fr[/url].
Pour dénicher de bonnes adresses de restaurants Slow Food sur Paris, allez sur [url=http://www.recettes-et-terroirs.com]recettes-et-terroirs.com[/url].