On sait tous qu’on va mourir un jour. Certains sont plus au courant que d’autres et côtoient la mort tous les jours. La maladie, c’est leur quotidien. La douleur, la souffrance, la peur aussi. On voit ses proches s’inquiéter, les médecins défiler. C’est ce qui est arrivé à Christine, 53 ans. Témoignage.« Cancer. Vous avez […]
On sait tous qu’on va mourir un jour. Certains sont plus au courant que d’autres et côtoient la mort tous les jours. La maladie, c’est leur quotidien. La douleur, la souffrance, la peur aussi. On voit ses proches s’inquiéter, les médecins défiler. C’est ce qui est arrivé à Christine, 53 ans. Témoignage.
« Cancer. Vous avez le cancer du sein », lui annonce le docteur. Et là, sa vie bascule. Christine raconte : « Il y a cinq ans, je me sentais très fatiguée. J’ai fait des analyses de sang et une mammographie, parce que je souffrais beaucoup d’un sein. Le verdict a été fatal. C’est à ce moment que j’ai appris ma maladie. Ma première pensée a été que je ne connaîtrais peut-être jamais la progéniture de mes enfants. Ca fait mal. Alors je me suis battue, pendant près de quatre ans en prenant des médicaments. Je n’avais ni de chimio ni de rayons à subir. Tout se passait plutôt bien. Je me souviens avoir suggéré à mon médecin qu’il m’enlève le sein, quand j’ai su que j’avais un cancer. Je voulais me débarrasser une fois pour toute de toutes ces métastases. Mais il n’a pas trouvé cela utile.
Une terrible récidive
J’ai guéri, et au bout de la cinquième année, mon cancer a récidivé. J’avais beaucoup de nausées, et en même temps mal de partout sans savoir exactement où. Mon sein me démangeait de plus en plus, et des sortes de boules sont apparues sur la peau. Je refusais d’aller voir encore le cancérologue, j’avais trop peur. Je me rassurais en me disant que non, cela ne pouvait pas être ça puisque j’étais encore sous traitement. Quand je me suis enfin décidée à aller le voir, le monde s’écroula une fois de plus. Sauf que là, c’était plus grave que la fois d’avant. La machine s’est alors mise en route. Les analyses toutes très douloureuses s’enchaînaient, notamment la biopsie. Et l’attente. Toujours l’attente des résultats. Pendant quinze longs jours, je me suis demandée si oui ou non j’allais y passer.
Des traitements douloureux
J’ai commencé la chimio. Vomir, être fatiguée, avoir l’impression que ça ne se terminera jamais … c’était cela ma vie. Après, on m’a opérée pour m’enlever le sein. Depuis, il n’y a pas un jour qui passe où je ne me regarde pas avec dégoût. Mon corps est mutilé. Il est hors de question qu’on m’implante une prothèse mammaire, je ne veux pas d’un corps étranger. Si tout va bien dans six mois, on va me liposucer le ventre pour combler le trou que j’ai aujourd’hui à la place du sein. Le plus dur pour moi, c’est qu’une infirmière m’a dit que j’ai eu un traitement générique et que j’aurai pu éviter la récidive si j’avais eu d’autres médicaments. Tout me révolte. La maladie, mon sein perdu, le médecin. Maintenant, j’attends de voir l’évolution des choses. Mais pour moi, rien ne sera jamais plus comme avant. »
Par Sonia CARRERE
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