Je n’arrive pas à le cerner
Lola_is_on_fire, 35 ans
Mes problèmes actuels sont d’ordre sentimental… Cette situation peut paraître ridicule mais elle m’a beaucoup pesée dernièrement. Je vais tenter de vous la résumer en quelques lignes mais je crains de ne pas y parvenir vraiment et de m’attarder sur quelques détails dérisoires, je vous prierais donc de bien vouloir m’en excuser et vous remercie d’avance de votre patience.
Il y a trois ans, à mon entrée en fac de lettres, j’ai fait la connaissance d’un garçon d’un an mon aîné. Nous partageons encore les mêmes fréquentations. Au début, nous étions seulement des amis. Son apparente maturité, sa culture générale et le ton concerné qu’il empruntait pour s’adresser aux autres ont contribué à ce que je m’attache à lui même s’il ne m’a pas séduite tout de suite. Je l’envisageais davantage comme un camarade de classe quand lui commençait déjà à me taquiner avec insistance, m’invitait au cinéma, semblait mal à l’aise au moindre de ses propos susceptibles de me blesser et me complimentait à tout va.
Durant le break de janvier qui suivait les épreuves du premier semestre, il est parti au Maroc avec un ami et à son retour, m’a confié que je lui avais manqué et qu’il avait beaucoup pensé à moi. Étrangement, ces paroles ont eu un impact inattendu sur moi et je me suis aperçue que mes sentiments à son égard n’avaient plus rien d’amical. La soirée d’anniversaire d’un copain que nous avions en commun a alors tout changé entre nous puisque je me suis endormie dans ses bras. Le lendemain, il m’a écrit un petit message adorable et m’a invitée à l’accompagner au cinéma. Nous avons passé une soirée très agréable: nous avons beaucoup discuté, il m’a embrassée, il est même venu de sa campagne en bus sous la neige pour me voir…
A la fac, nous avions décidé de ne parler de notre relation naissante à personne et tout allait pour le mieux, il manifestait souvent le désir de me voir seul à seule et voilà qu’un soir, au bout de quelques jours à peine, il me téléphone pour me questionner sur mon ressenti à propos de notre situation. Il me confie se sentir mal à l’aise vis-à-vis de notre groupe d’amis qu’il ne veut pas diviser, qu’il tient très fort à moi, que je lui plais et physiquement et humainement mais qu’il me considère comme sa petite soeur.
Nous décidons donc d’en rester là puisque, moi-même, j’éprouvais également maintes difficultés à redéfinir nos rapports amicaux. Cependant, après cette conversation, je me suis sentie très nostalgique et inexplicablement très peinée. Dès lors, j’ai pris mes distances avec lui à la fac, d’autant plus que son propre comportement a lui aussi changé. Il a notamment formulé certaines plaisanteries très puériles lorsque j’étais absente (demandant, par exemple, à mes amies si je pleurais dans les toilettes parce qu’il m’avait quittée). Très vexée, j’ai évidemment mal réagi et réalisant mon éloignement inévitable, il s’est enquis d’appeler l’une de mes amies à la rescousse pour savoir comment il devait se faire pardonner. Par la suite, nous avons traversé une accalmie mais la situation n’a pas tardé à dégénérer de nouveau. En effet, il a joué de son charme auprès d’autres filles sous mes yeux, les a invitées à sortir, etc., mais, quand par malheur, lors d’une soirée, j’ai daigné danser avec un autre garçon, il a avoué à son meilleur ami en avoir été peiné . Il est même allé jusqu’à interroger mes copines sur mes relations avec ce dernier, semblant très préoccupé et a observé ses moindres faits et gestes en classe, affectant une moue énervée chaque fois que je l’approchais.
Le jour du bal de la faculté, il a clamé haut et fort devant tout le monde que j’allais être la reine de la soirée, ce qui a fortement étonné toute l’assemblée. Ce soir-là, il n’a cessé de m’observer du coin de l’oeil avec un petit sourire entendu, m’invitant en vain à danser. Trop fière, je l’ai éconduit avec humour et il m’a donc ignorée. J’ai été élue la plus jolie fille de la faculté et je sais qu’il a voté pour moi.
Mon anniversaire est alors arrivé et mes camarades de classe m’ont organisé une petite fête surprise à laquelle il a été convié. Ce soir-là, je l’ai trouvé bien moins confiant que de coutume et je m’en suis quelque peu amusée. Il venait m’inviter à danser, s’asseyait à mes côtés, profitant de chaque occasion pour me frôler et devant ma méfiance, a confié à une amie, avec son air de petit garçon, qu’il me trouvait fort compliquée et ne me comprenait pas. Les jours suivants, il a continué à m’observer en coin avec insistance, venant accompagné chaque fois de filles différentes aux soirées organisées par notre petit groupe et les faisant gaiement tournoyer sous mes yeux. Ne supportant bientôt plus ces petites tentatives de provocation, j’ai repris mes distances. Cependant, il a remarqué à quel point j’étais attristée de le voir si proche d’autres demoiselles et s’est senti suffisamment en confiance pour me recontacter. Au départ, je prenais ces petits pas faits dans ma direction comme un désir de regagner mon amitié mais ses petites attentions se sont multipliés: il m’appelait pour m’emprunter un cours ou l’autre, pour venir me faire essayer sa nouvelle voiture, pour m’inciter à prendre des pauses avec lui pendant le blocus, etc. Et un jour, il s’est déclaré, il m’a dit qu’il voulait que nous soyons plus que des amis, que je valais la peine qu’il se donne du mal pour moi et qu’il n’avait jamais oublié la nuit que nous avions passée chez notre ami en février. Il m’a donc invitée à aller manger un morceau ensemble et nous avons discuté. Il m’a confié qu’il avait vécu une relation longue de près de quatre ans avec une fille et qu’à son retour d’Erasmus, elle lui avait annoncé s’être remise avec un garçon depuis déjà six mois et n’avait pas été capable de l’attendre. Depuis lors, il est devenu insensible et n’éprouve plus l’envie de s’engager. A mon retour à la maison, un sentiment de malaise m’a envahie, la conversation m’avait communiqué plus de doutes qu’elle n’en avait dissipés. J’en ai donc fait part à ma mère et le lendemain, lors d’une soirée dvd en tête-à-tête à son domicile, j’ai tenté de le mettre au pied du mur. Mais il ne m’a pas facilité la tâche! En effet, en arrivant, j’ai pu constater qu’il avait disposé des bougies dans sa chambre et préparé une jolie playlist. Néanmois, malgré mon éblouissement, j’ai su aborder le sujet qui fâche et lui ai fait savoir que je ne l’avais pas senti très enthousiasmé par notre relation la veille. Je l’ai donc convié à régler ses problèmes irrésolus avec son ex. Je lui ai également expliqué que je ne voulais pas d’une relation où les deux membres ne vivaient que l’un pour l’autre, que j’avais besoin d’un peu de liberté, de recul et que mes études passaient avant toute chose. Il a acquiescé mais est parvenu à me convaincre qu’il souhaitait profondément envisager une histoire sérieuse avec moi et m’a présenté des excuses pour tout le mal qu’il pensait m’avoir infligé de par son attitude indécise au cours des quatre derniers mois.
Notre relation a donc débuté ce soir-là. Durant un mois, j’ai été sur un petit nuage. J’aimais son côté à la fois viril et très enfantin, ses envies d’aventures, son indépendance et son intérêt pour tout ce qui nous entourait. J’étais enchantée par le manque de niaiserie qui caractérisait notre couple, nos conversations, notre liberté mutuelle. Me sachant toujours vierge, il avait manifesté son désir de faire évoluer la situation doucement entre nous et voulait attendre. Il disait à ses amis se sentir bien à mes côtés, il m’a confié ne pas s’imaginer rompre avec moi, évoquait l’avenir sans pour autant se précipiter, me rassurait, a voulu me présenter à son père (j’ai refusé parce nous n’étions ensemble que depuis deux semaines), manifestait l’envie de me voir souvent (et chaque fois, je reportais d’un jour), etc. Nous avons passé des moments très forts, lorsque nous nous retrouvions seuls tous les deux, nous ne pouvions pas nous détacher l’un de l’autre, il me serrait très fort la main et m’embrassait pendant des heures… Le dernier jour que nous nous sommes vus, il ne pouvait détacher son regard de moi, nous ne pouvions cesser de nous étreindre, il voulait que je prenne conscience d’à quel point j’étais belle et que je devais cesser de me complexer et m’engluer dans mon perfectionnisme maladif. A ses yeux, j’étais parfaite. Et pourtant, deux jours plus tard, il a cessé de me donner de ses nouvelles… Il a cependant demandé, inquiet, à l’une de mes amies si j’avais réussi mon oral d’histoire de la langue française. Je l’ai revu fin de semaine à notre examen de phonétique où il est passé devant moi sans m’accorder un seul regard. A la sortie, constatant qu’il tentait de m’éviter, je l’ai interpellé et contraint à me faire face. Il n’en menait pas large et contemplait ses pieds, l’air gêné tout en esquivant mes questions. Irritée devant un tel comportement, je me suis emportée et ai tourné les talons. Rentrée chez moi, je faisais les cent pas, blessée au plus haut point. N’ayant toujours aucune de ses nouvelles, je lui ai demandé par sms s’il me reprochait quelque chose, s’il rencontrait des soucis personnels ou s’il tentait minablement de me dégoûter de lui. Il a répondu, deux heures plus tard, qu’il allait très bien mais que nous nous étions « emballés » (ce sont ses propos) et me souhaitait bonne chance pour la suite de mes examens. Pour moi, la chute a été brutale. Le lundi, à la fac, il a eu un comportement très étrange puisqu’il s’est amusé du fait que je ne le salue pas et m’a regardée fixement descendre les marches de l’amphi ainsi que remonter tout le campus.
Durant une semaine, je n’ai eu aucune de ses nouvelles et ne lui en ai guère données non plus. J’ai tenté de terminer le plus correctement possible mes examens et suis beaucoup sortie avec mes amis pour ne pas sombrer: j’ai toujours refusé de verser une seule larme pour un garçon. Fin juin, mes camarades de classe ont organisé une fête pour célébrer la fin de notre année et j’ai embrassé un autre garçon devant lui. Il a alors eu une attitude très étrange puisqu’il a clamé devant tout le monde que, lui, au moins, « ne faisait pas tout pour blesser les gens » et s’est pratiquement couché sur la table du bar qui nous séparait pour me regarder fixement. Mal à l’aise, j’ai voulu savoir auprès de lui comment il se portait et il s’est contenté de hausser les sourcils. Quand je me suis levée, il s’est inquiété de savoir pourquoi je partais si vite.
Quelques jours plus tard, lors d’une fête universitaire, alors qu’il était en grande conversation avec des camarades de classe, son meilleur ami est venu me parler. Intrigué, il s’est alors interposé pour me raconter la fin de la dernière soirée sur un ton enjoué. Encore triste de notre rupture et très en colère contre lui, je me suis montrée très agressive et lui ai fait remarquer que j’étais en pleine discussion avec quelqu’un d’autre. Il s’est alors levé de sa chaise et est venu se poster derrière son copain, fixant son regard sur moi, les sourcils levés, écoutant nos propos, puis, s’est assis dans le fauteuil derrière moi, toujours en m’observant sans ciller. Plus tard, quand l’ambiance était à son comble, il a invité chacune de mes amies à danser, en m’ignorant et une fille que je ne connaissais pas m’a demandé pourquoi il se collait à elle en la traînant dans mon sillage! Voyant que je ne réagissais toujours pas, il a embrassé une copine de classe sous mes yeux et est ensuite venu s’en vanter devant moi. Le lendemain, malheureuse et inconsolable, j’ai rédigé une petite boutade à son encontre sur le profil Fb d’une amie. Rien de bien méchant! Je voulais simplement qu’il croie que son comportement ne m’avait en rien ébranlée. Malheureusement, il a très mal pris mon initiative irréfléchie et m’a attaquée publiquement sur le réseau social, révélant au passage certaines confessions que je lui avais faites en privé. J’ai tenté de dissiper tout malentendu avec lui mais il n’a pas daigné m’écouter, j’ai donc décidé de laisser la vapeur retomber et de me faire oublier quelques temps. En parallèle, l’une de mes amies, qui sortait avec l’un de ses proches amis, s’est rendue chez lui pour lui dire au revoir avant qu’il ne s’envole vers l’Argentine où il devait séjourner un mois durant. Pendant toute leur entrevue, il n’a cessé de parler de moi, présentant sa chambre comme » la chambre où j’avais dormi quatre-cinq nuits »… Beaucoup de gens sont venus m’assurer qu’il ne m’avait pas oubliée, que ses propos à mon égard n’étaient jamais très clairs.
Cet été là, on m’a rapporté certains faits assez dramatiques… En effet, une fille de notre classe, réputée pour ses moeurs légères, avait lancé une rumeur selon laquelle mon ex et elle échangeaient des sms assez osés durant notre relation. Alarmée, j’ai voulu connaître la vérité et suis donc allée à la source. Je lui ai don téléphoné pour qu’il me confirme sa version des faits. A peine avions-nous engagé la conversation qu’il hurlait déjà dans le combiné que c’était faux, qu’il ne comprenait pas pourquoi je l’appelais, il m’a répété au moins cinq fois que je le laissais indifférent, qu’il avait définitivement tourné la page, etc. Il m’a même insultée… J’ai donc raccroché et me suis effondrée pour la première fois depuis notre rupture.
A la rentrée, il a multiplié les provocations: il ricanait lorsque je passais devant lui, se moquait ouvertement de moi, véhiculait de fausses rumeurs sur mon compte, tentait de détourner mes amis de moi, draguait mes copines sous mon nez, etc. J’ai appris par la suite qu’il avait émis le souhait de se remettre avec moi une troisième fois mais il a alors découvert que j’avais quelqu’un dans ma vie (c’était un mensonge, je le lui avais fait croire pour le dissuader de m’approcher!). En classe, il a longtemps continué à m’observer du coin de l’oeil et ne détournait pas son regard lorsqu’il m’arrivait de le croiser. Un matin du mois d’octobre, il a évoqué devant moi sa nouvelle petite copine… Je ne saurais vous dire à quel point j’ai eu mal, de quel courage j’ai du m’armer pour surmonter la situation. J’étais toujours amoureuse de lui et j’avais été incapable de le lui dire. Je lui ai donc écrit une lettre dans laquelle je lui expliquais que je ne lui tenais plus rigueur de tout ce qu’il m’avait fait subir et que je lui souhaitait d’être heureux avec cette fille qu’il venait de rencontrer. Il ne m’a jamais répondu.
Au bout de deux semaines, j’ai eu vent de certains faits de cette nouvelle relation qu’il entretenait… Il racontait qu’il n’était pas amoureux de cette fille, qu’il ne voulait pas non plus rencontrer sa mère car ne il désirait pas s’investir davantage, qu’il la trouvait laide et incroyablement stupide et immature, qu’il voulait seulement coucher avec elle… Il draguait également des filles de sa classe alors qu’elle se trouvait à peine à trois mètres de lui, montrait les messages romantiques qu’elle lui adressait à ses amis et continuait à m’observer de loin. Un jour, il est allé prendre un verre avec deux de mes plus proches amies et leur a demandé de mes nouvelles, il a voulu savoir pourquoi je ne lui adressais plus la parole. Quelques temps plus tard, lors de l’anniversaire d’une amie, il m’a adressé la parole pour la première fois depuis longtemps et a annoncé publiquement qu’il allait quitter sa copine. Durant la soirée, il m’a adressé quelques petites plaisanteries, écoutait mes conversations en souriant, … Lorsqu’un garçon est venu m’inviter à danser, il est sorti du bar avec son meilleur ami, complètement dépité. Son ami m’a d’ailleurs fait une réflexion très étrange à ce propos.
De retour à la fac, il a continué à me fixer de plus belle, couché sur sa tablette pour me regarder traverser l’amphi, m’observait lorsque je montrais un message ou un cours à un copain, etc. Il prenait également très mal le fait que je puisse me rapprocher de l’un de ses amis. Quant à moi, j’ai continué à l’ignorer. Il a fini par quitter sa copine mais celle-ci, déjà trop attachée, l’a supplié de la reprendre, ce qu’il a fait. Au mois de décembre, il a organisé le Nouvel An chez lui et ne nous y a conviées ni l’une ni l’autre tandis que tous mes amis l’étaient. Malheureusement pour lui, il a rendu l’événement sur facebook public et sa copine l’a vu. Pour se dépêtrer de cette situation plus que gênante, il lui a raconté qu’il craignait qu’elle ne s’ennuie et évidemment, elle l’a cru. Ce soir-là, il l’a complètement ignorée et a emmené une autre fille dans sa chambre… Il a également demandé à des camarades de classe s’ils pensaient que j’étais mieux que sa nouvelle copine ou pas… J’ai été scandalisée par le fait qu’il ait osé nous comparer! Dans l’intervalle, ma meilleure amie a commencé à sortir avec un ami d’enfance de mon ex qui lui a confié, spontanément, qu’il parlait souvent de moi et qu’il avouait lui-même ne pas comprendre la méchanceté qu’il m’avait manifestée. Il lui a également raconté qu’il se moquait ouvertement de sa nouvelle copine! Il est vrai que je n’ai jamais compris son choix. Mon ex n’est pas spécialement beau mais il a beaucoup de charme: il est grand, mince, bien bâti, il a une belle démarche, un type un peu méditerranéen. Et il a toujours aimé les jolies filles, très coquettes et indépendantes. Sa copine est donc aux antipodes de son style habituel: elle a les cheveux teints en rouge avec des mèches colorées, le teint très blanc, de toutes petites dents avec des lèvres mal dessinées, un corps gras et trapu, des seins lourds, une voix nasillarde et ne s’arrange pas beaucoup. De plus, elle est très soumise: elle lui a dit « je t’aime » après une semaine de relation à peine, s’est accrochée à lui dès leur rencontre, elle le laisse la manipuler et la trahir…
Après les épreuves du premier semestre, pendant le break de janvier, il est parti au Portugal avec des amis et y a embrassé une autre fille. Sous la pression des témoins, il a été contraint de l’avouer à sa copine en rentrant mais celle-ci n’a boudé qu’un instant et l’a pardonné. A la Saint Valentin, elle lui a même fait une véritable déclaration, lui confiant à quel point elle se sentait bien à ses côtés et à quel point elle l’aimait. Face à un véritable mur de silence, elle a éclaté en sanglots mais ne lui en a de nouveau pas tenu rigueur très longtemps (c’est elle-même qui l’a raconté à quelques mètres de moi)! Peu de temps après, un ami en commun a organisé une fête chez lui et l’a glissée par mégarde dans la liste de ses invités. Cette dernière a donc débarqué chez mes amis sans en avoir discuté au préalable avec son copain qui a vite déchanté! Durant la soirée, un ami à lui m’a interpellée dans le salon dans le but de me draguer une énième fois mais s’est soudainement tu et a jeté un regard à mon ex en disant (devant lui et sa copine) qu’il allait être jaloux s’il allait plus loin! Très gênée, j’ai quitté la pièce aussitôt, évitant la scène de ménage. A la fac, mon ex a pesté plusieurs jours, horrifié que sa copine ait pu s’imposer de la sorte chez ses amis et a même proféré quelques insultes à son encontre, prétendant qu’il allait la quitter. Plusieurs fois, il a tenté de s’en débarrasser mais, Dieu sait pour quelles raisons, n’y est point parvenu. Il a essayé de l’avoir à l’usure en l’ignorant mais elle a tenu bon.
Lors d’une soirée universitaire, un peu éméché, il est venu me reparler et m’a confié qu’il ne me détestait pas. Prise au dépourvu, j’ai ri en lui répliquant qu’il s’agissait là d’un très grand honneur pour moi. Il ne s’est pas laissé déstabiliser et c’est tout penaud qu’il m’a dit ressentir beaucoup de rancœur de ma part. Je lui ai répondu avoir été blessée par ses insultes et les propos qu’il avait tenus au téléphone quelques mois auparavant. La raison qu’il m’en a donnée était assez vaseuse: il était soi-disant en colère. Ayant été interrompus par l’un de ses amis, nous n’avons jamais eu l’occasion de terminer notre conversation. Il a passé le reste de la soirée à plaisanter sur le fait qu’il me défiait d’aller faire une course de voiture avec lui dans son patelin, etc. Quand j’ai voulu partir fin de soirée, il s’est inquiété de savoir si j’allais reprendre le volant seule et m’a conseillé timidement de prendre soin de moi! Je ne me suis de nouveau pas montrée très joviale avec lui et il ne m’a donc plus reparlé durant cinq mois… Au bal de la faculté, au mois de mars, il n’a pas cessé de venir danser avec sa copine à côté de moi et m’observait sans se cacher, ce que tout le monde a pu constater. Dans le courant de la soirée, une amie l’a pointé du doigt tandis qu’il embrassait une autre fille à dix mètres de sa cavalière qui n’a évidemment rien remarqué!
Lorsque les beaux jours sont revenus, lui et ses amis passaient le plus clair de leur temps sur la pelouse de la bibliothèque. Une après-midi, sa copine lui a demandé de sécher les cours pour aller se promener avec elle dans un parc. Lassé, il lui a répondu qu’il se devait d’y assister. Cependant, cette dernière a croisé son meilleur ami sur le campus et l’a suivi. Elle a ainsi pu s’apercevoir qu’il lui mentait. De nouveau, elle n’a boudé qu’un instant et est repartie. Ce jour-là, il a confié à certains de nos camarades de classe que la raison qui le poussait à prolonger leur relation était qu’elle lui semblait être la femme idéale en ce qu’elle ne lui reprochait jamais rien et lui pardonnait tout. Il a poursuivi en affirmant qu’elle ne trouverait jamais mieux que lui et qu’elle ne le tromperait jamais. Il était également assez fier qu’elle ne sorte jamais sans lui et se montre infiniment dévouée. Lorsque l’un de nos amis a voulu s’intéresser de plus près à elle et lui a posé certaines questions sur ses origines ou sa famille, il n’a su répondre à aucune d’elles.
Au mois de juillet, son meilleur ami, alors en couple depuis un an, est parti à Malaga avec sa petite amie. Lorsqu’il est rentré, il lui a confié avoir passé les plus belles vacances de sa vie. Mon ex lui a alors demandé si sa copine ne l’avait pas trop embarrassé et il s’est étonné de voir que non. En effet, lorsqu’il est allé passer un week-end avec son pot-de-colle à Séville, lui, est revenu plus irrité que jamais! Plus tard dans le mois, l’une de mes amies a organisé un barbecue chez elle et nous y avons tous deux été conviés. Quand il m’a vue, il est venu me saluer en me passant sa main dans le dos. Il a passé toute la soirée à me lancer des petites piques et lorsque nous nous sommes retrouvés seuls sur la piste de danse, il s’est avancé vers moi dans un pas de salsa en me faisant signe de l’approcher. Excédée, j’ai voulu le chasser mais il faisait mine d’en avoir le coeur brisé et j’ai fini par céder. Cette danse s’est avérée plutôt sensuelle et sentir son souffle dans mon cou m’a bouleversée! Quand la chanson a pris fin, il a posé son index dans mon dos et l’a laissé glisser très doucement sur ma peau… Comme il régnait une chaleur étouffante, je me suis éclipsée sur la terrasse où j’ai rejoint deux copines qui discutaient. Je me suis accroupie devant leur table pour écouter leur conversation et je sentais que mon ex m’observait. Je l’ai vu faire le tour de la terrasse pour aller me chercher une chaise et la déposer derrière moi!!! Plus tard, craignant que je ne reprenne le volant, il a insisté pour que je reste dormir sur place et m’a de nouveau priée de prendre soin de moi avec son air d’enfant. Dans les escaliers qui menaient aux chambres, il a essayé de me donner la main pour m’aider à descendre mais a hésité et n’a pas osé… Je l’avais rarement vu si timide!
Cette soirée m’a réellement troublée et c’est avec un désespoir immense que j’ai appris plus tard qu’il avait passé ses vacances à coucher à droite et à gauche dans le dos de sa copine et à s’en vanter! C’est pourquoi, quand je l’ai recroisé, je l’ai ignoré de ma superbe… J’ai bien vu qu’il en était attristé, d’autant plus qu’une amie à moi m’a annoncé qu’il me remettait sincèrement son bonjour, ce qu’il n’avait pas fait depuis longtemps. Mon apparente indifférence, il me l’a fait payer très cher quand, à la soirée d’adieux organisée par son meilleur ami destinée à célébrer leur départ en Erasmus, il fait venir sa copine qui lui a apporté, dans sa grande dévotion, un plat de pâtes froides. Et il m’a regardée d’un air triste lorsque je suis allée lui dire au revoir…
La rentrée sans lui a été douloureuse… J’ai pensé à lui durant les cinq mois qu’a duré son absence, j’ai compté les jours. J’ai su par la copine de son meilleur ami que ma rivale dans son coeur était partie le rejoindre à Ténériffe. Elle n’était supposée rester qu’une semaine et est revenue au bout de deux mois! Mon amie m’a montré les mails que lui envoyait son copain durant cette période dans lesquels il disait que mon ex n’en pouvait plus et ne savait plus comment s’en dépêtrer! Après son départ, il a bien profité de toutes les filles qui s’offraient à lui!
Quand il est revenu, j’étais pleine de nouvelles résolutions, j’étais prête à lui reparler, à ce que nous repartions d’un bon pied… A mes yeux, l’éloignement devait nous aider à faire table rase du passé…Mais il n’en a rien été. En réalité, son retour a été infiniment plus douloureux que son départ, plus difficile à digérer que notre rupture. En effet, dès le premier jour, il a agi comme si je n’existais pas. Il saluait toutes mes copines et m’oubliait au passage, il faisait demi-tour quand il me voyait prendre l’ascenseur, à d’autres moments, il s’asseyait sur son bureau de manière à me faire face et regardait le mur derrière moi… Pour couronner le tout, un jour où nous avions cours de latin vulgaire, il est venu en classe avec sa copine et, tandis que l’amphi était encore vide et qu’il pouvait s’asseoir où il le désirait, il a choisi de venir se placer juste derrière moi, laissant sa « dulcinée » à côté de l’un de ses amis. Je ne me suis jamais retournée mais il s’est mis à parler très fort et à faire des plaisanteries douteuses. J’étais très peinée qu’il m’impose ainsi la vue de leur couple! Il ne m’a vraiment reparlé qu’au mois d’avril lorsque nous nous sommes retrouvés face à face à l’entrée de la bibliothèque.
Fin mai, lors d’une soirée, une copine à moi a eu l’indélicatesse de lui dire que sa copine avait vraiment l’air gentil. Il a donc sauté sur l’occasion pour affirmer haut et fort que c’était « l’une de ses nombreuses qualités »! Par la suite, il me faisait de petites boutades sur le fait qu’il voulait essayer ma voiture, que mon portable ressemblait à un objet du futur…On aurait dit qu’il essayait de renouer le contact avec moi… Encore une fois, et comme à chaque fois que j’entends parler de sa copine, je me suis montrée agressive et désagréable, voire même condescendante. A la fin de la soirée, il s’est un peu vengé. Profitant d’un jeu, il est parvenu à faire étalage de sa vie sexuelle devant moi; sachant que je suis toujours vierge, j’ai trouvé mal venu qu’il tente de me forcer à évoquer la mienne devant des étrangers; il a également réussi à me faire passer le message qu’il avait fantasmé sur absolument toutes les filles de notre classe et a insisté sur ces derniers propos. Enfin, fin d’année, lors de notre dernière soirée ensemble, il m’a ignorée et a parlé une bonne demi-heure à mes copines. Il écoutait mes conversations et m’observait en coin. Fin de soirée, il a fait venir sa copine, ce qui a précipité mon départ!
Depuis notre rupture, nombre de ses amis s’accordent à dire que les propos qu’il tient à mon égard sont bien plus élogieux que ceux que lui inspire sa copine actuelle. J’ai appris qu’autrefois, il disait à qui voulait l’entendre qu’il était fasciné par ma culture générale, mon niveau de vocabulaire, ma manière d’écrire, que j’étais la plus belle fille de notre classe, que j’étais élégante et très ouverte d’esprit, pétillante, qu’on pouvait me parler de tout et que j’étais très ouverte d’esprit. Je pense qu’il n’aurait jamais agi avec moi comme il agit avec sa copine, tout simplement parce que je parviens encore à lui imposer un certain respect ainsi que quelque crainte. Il a conscience que j’ai du caractère.
Désormais, je sais que je ne le reverrai plus jamais. A la rentrée, j’ai entamé un master en gestion des ressources humaines tandis que, lui, est resté en littérature et j’ai appris qu’il avait partageait un appartement avec sa copine. Depuis lors, je ne l’ai plus jamais recroisé. Face à cette séparation définitive qui plane au-dessus de ma tête, je réalise toutes les erreurs que j’ai faites avec lui au cours de ces deux dernières années et je culpabilise. Voilà deux mois que j’ai mal. Mal parce que je crains qu’il m’ait oubliée, je crains qu’il ne soit tombé amoureux, que nous ne puissions jamais avoir la discussion dont j’ai tant besoin, que nous ne puissions jamais nous revoir, jamais nous reparler. Je m’en veux parce qu’aujourd’hui, je réalise que si j’avais été moins agressive et plus réceptive à ses tentatives de me reparler, les choses auraient été différentes. Mais il faut savoir que je suis quelqu’un d’extrêmement fier, que je prône des idéaux féministes et que je ne me laisse pas marcher sur les pieds… Ce qui fait que je n’ai jamais réussi à tourner la page sur le comportement odieux qu’il a eu envers moi. J’ai également très mal vécu qu’il se remette en couple et que cette relation dure si longtemps (particulièrement avec une fille aussi immature et aussi soumise) quand il prétendait ne plus rien vouloir de sérieux… J’ai d’une part la sensation d’avoir été manipulée et traînée dans la boue, de l’autre, d’être passée à côté de quelque chose d’important. Si je ne parviens pas à me laisser aller avec lui, c’est aussi parce que je sais qu’il me rendrait malheureuse et également parce que je n’ai aucune envie de cautionner son attitude. J’ai honte d’être à ce point chagrinée pour une relation qui a été aussi courte mais c’est plus fort que moi. Au-delà de son comportement déplorable avec les filles, mon ex est quelqu’un de profondément gentil, très dévoué à ceux qu’il aime. Par exemple, quand il était en Erasmus en Argentine, il logeait chez l’habitant et il savait que sa mère d’accueil aimait le parfum mais n’avait pas assez d’argent pour s’en acheter… Il lui en alors offert un! Il est également très prévenant envers son oncle gravement malade ou même envers sa grand-mère et ses amis proches. Mais parfois, on a du mal à le suivre. Il peut se montrer si froid, si indifférent… Je pense être toujours amoureuse de lui mais je n’oserai jamais le lui dire, je n’ai jamais fait ce genre de déclaration à qui que ce soit, j’aurais trop peur d’être éconduite! J’aurais trop peur de lui laisser un quelconque pouvoir sur moi… Mais il me faut lui parler, il me faut rebondir! Comment faire? Je crois avoir besoin de le comprendre, mettre des mots sur son comportement…
Je vais m’arrêter ici. Je sais que mon mail est vraiment très long mais je ne savais pas à qui parler de tout ceci, je ne veux pas que mes amis et ma famille sachent que je tiens toujours à lui…
Je vous souhaite une bonne soirée et espère pouvoir bientôt vous lire,
Lola
Zoé Piveteau
Psychologue Clinicienne
Chère Lola,
Je ne vais pouvoir revenir sur tous les points que tu abordes, mais je vais essayer de répondre à tes doutes et tes attentes.
A la fin de ton mail, tu parles d'un sentiment de culpabilité. Tu te sens coupable de ne pas avoir agi autrement avec lui, en pensant que peut-être, les choses auraient pu être différentes. Je pense Lola, que ce garçon n'est pas très sain, il prend un certain plaisir à faire souffrir les personnes dès qu'il y a un rapport de séduction.
Tu n'as donc pas à culpabiliser, tu as agis comme il fallait, instinctivement, pour te protéger. Si tu avais été plus loin avec ce garçon, la chute n'aurait été que plus dure. Tu parles d'erreurs que tu as pu faire : je ne vois pas lesquelles. Tu as été ferme avec lui quand il le fallait, tu as su être forte pour mettre de côté tes sentiments pour ne pas enfreindre les valeurs auxquelles tu crois, c'est une belle force d'esprit.
Voila ce que j'ai pu noté, sans lien entre elles, les idées qui ont émergées à la lecture de ton mail :
- Il me parait que ce garçon a besoin de vérifier sans cesse son pouvoir de séduction, il a besoin d'avoir une certaine emprise sur les filles qui sont attirées par lui. Il n'est pas d'égal à égal dans une relation, pour lui l'homme est supérieur à la femme.
- Il a souvent cherché à te rendre jalouse pour tester tes sentiments, c'est souvent signe qu'une personne à peu confiance en elle, et/ou a besoin de sentir qu'il est aimé, reconnu.
- J'ai également relevé qu'il avait tendance à se sentir inférieur par rapport à toi. Ce sentiment a du le déranger, car il a besoin d'être dans une position de toute-puissance par rapport aux autres, il a besoin d'être indispensable (on le voit par exemple par ses bonnes actions, en s'occupant de son oncle, de sa grand-mère...) C'est de la gentillesse bien sûr mais c'est également pour que l'autre ait une image positive de ce garçon et peu à peu, il crée une relation de dépendance.
Il a eu beaucoup de mal à gérer les sentiments qu'il a eu envers toi, il a eu des élans de tendresse et d'attention car il était réellement touché et attiré par toi, et ses réactions à l'opposé, a été sa manière de casser le lien avec toi car il ne peut, pour le moment, absolument pas s’engager avec quelqu'un, il s'expose trop à l'autre et se sent en danger.
- Il a eu tendance à réagir avec mépris ou violemment, car lorsque qu'il se sent pris au piège par ses sentiments, ou impuissant, il ne le supporte pas. Ses réactions sont donc extrêmes, mais ce sont des réactions de défense, qui le protège des sentiments, de se mettre à nu, d'avouer ses fragilités, sa sensibilité...
Je comprends ton besoin d'avoir une discussion avec lui. En effet, tout est flou, il y a pleins de choses qui auraient du se dire, se faire et qui sont restées en suspens. Tu peux, si tu en ressens encore le besoin, essayer de le joindre pour avoir cette conversation. Cependant, sache qu'il va sûrement se comporter tout autrement de la façon dont tu l'auras imaginé. Il va te surprendre, te déstabiliser. Sois prête donc à garder la ligne de conduite que tu t'es fixée. Tu viens chercher des explications et rien d'autre, sois bien claire avec lui. Pour cela, il faut que tu sois au clair avec toi-même, sur ce que tu veux avec lui, et ce que tu attends de cette discussion.
Tu montres une certaine ambivalence envers lui. Tu le détestes pour ses comportements irrespectueux, ses phrases blessantes et ses moeurs légères qui te déplaisent, mais à la fois, tu ressens des sentiments très forts envers lui. Lola, il faut que tu réfléchisses à ce qui t'attires chez ce garçon, car à la lecture de ton texte, rien ne semble vous rapprocher. Est-ce qu'il te fait penser à quelqu'un ? Est-ce qu'il représente quelque chose qui t'est complétement étranger, différent, et donc attirant ? Est-ce qu'il représente un interdit à tes yeux au regard de sa façon de vivre et d'aimer ? Réfléchis à tout ça : qu'est-ce qui t'attire chez ce garçon mais en même temps te repousses ?
Bien à toi,
Chloé Stéphanovitch - Psychologue clinicienne
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Psychologue Clinicienne
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