Ma famille est contre mes choix amoureux
anys, 43 ans
Coucou à toutes les Nanas ! Mon petit souci, cela fait 3 ans que je suis avec quelqu’un et nous nous aimons profondément mais le souci c’est ma famille! En fait nous partageons des avis différents sur la conception de la vie… Je suis d’origine marocaine et lui est français. Forcément les avis divergent ! Mes frères et soeurs sont très fachés ! Je reçois des menaces et des insultes de la part de mes frères. Il faut que vous sachiez que j’ai 28 ans et je suis très attachée à ma mère. Elle a donc une emprise sur moi assez considérable et menaçante! Elle connaît mes failles. De ce fait, elle monte tout le monde contre moi pour que je rentre à la maison pour trouver un autre travail et m’occuper d’elle (ce sont ses mots )! Elle véhicule une mauvaise image de moi alors que j’ai toujours fait de mon mieux pour lui rendre la vie facile et surtout pour lui obéir à chaque instant! Le problème est que dorénavant je n ‘en peux plus ! Je ne veux plus culpabiliser au risque de me rendre malade face à toutes ces culpabilités ! Je suis perdue face à ma famille si ancrée sachant que je suis consciente que je vais perdre ma famille et que je dois faire ce choix ! Voilà j’aimerais que vous trouviez les mots justes pour éviter que je culpabilise encore et que enfin je fasse ma vie comme j’ai toujours voulu avoir c ‘est à dire avec l’homme de ma vie ! Merci pour votre réponse.
Zoé Piveteau
Psychologue Clinicienne
Chère Anys,
Ta vie t'appartient. Tu peux et je t'invite fortement à devenir sujet de ta propre histoire, de ta trajectoire de vie et de ce que tu veux en faire.
S'aimer ne signifie pas contrôler l'autre, le culpabiliser, ou encore avoir les mêmes désirs et les mêmes pensées. Aimer l'autre signifie apprécier le même et le différent dans l'autre. Que cet autre soit son amoureux ou son enfant.
Continuer à rester en adhésion totale avec ce qui est exigé par ta famille, c'est t'annuler toi-même. Tu as droit au libre-arbitre, c'est ce qui te garantie de ne pas t’annihiler dans tes désirs, tes réflexions, tes doutes en somme ta subjectivité. Tu agis avec ta famille, comme si tu nourrissais une dette insolvable auprès d'eux. Certes tu es née grâce à eux, ce que l'on appelle la dette de vie en psychanalyse, mais pour autant, tu ne solderas pas cette dette en leur remboursant par des sacrifices ou en faisant les études qu'ils aiment ou en te mariant avec l'homme qu'ils aiment, ou en renonçant à une vie pour toi pour t'occuper de ta mère. Car au final il s'agit plus d'une dette de l'espèce que d'une dette à l'égard de tes parents, et cette dette se solde donc en enfantant soit-même, et donc en créant une vie pour et par toi.
Pour autant couper les ponts peut être une solution, mais restera toujours une solution extrême et extrêmement douloureuse. Je t'invite à continuer à créer du lien avec tes parents, si ce lien n'est pas toxique. As-tu présenté ton amoureux ? Se sont-ils rencontrés ? Pourquoi tes parents se sentent rejetés ? Continue à laisser une porte ouverte pour tes parents, mais pour autant, pas une place de toute puissance. Tu es au coeur de ta propre histoire, ne l'oublie pas. Cela ne te garantie pas de faire que des bons choix mais au moins ils t'appartiendront.
Bien à toi,
Zoé Piveteau
focus sur l'experte
Psychologue Clinicienne
Psychologue clinicienne Adresse du cabinet : 20 rue Fénelon, 92120 Montrouge - France
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